ANNA

8.

Jake prit place sur le divan. Il me faisait véritablement peur, je percevais en lui de la fureur, une fureur malsaine.
Ses cheveux brun ténébreux étaient parfaitement coiffés, ses ongles limés, son torse parfumé ; il s'était fait beau.

Je m'immobilisai en face de lui presque en larme, mon crâne me faisait atrocement mal, mes jambes tremblaient. Je voulais dissimuler ma crainte par envie de ne pas passer pour faible devant ce salopard.

- D'abord je veux une preuve, exigeais-je. Montre moi cette foutue vidéo !

Il passa sa main sur la poche arrière de son pantalon tout en continuant à me regarder dans le blanc des yeux.

- Tu parle de ça ?, insinua-t-il en exhibant un CD. Tiens, prends-le j'ai d'autres copies.

Je pris le CD entre mes doigts et le mis dans le lecteur CD et ce que je vis m'horrifia, Jake ne mentait pas il avait bel et bien tout filmé. Je repris le CD et le brisa en deux.

- T'en a combien d'autres comme ça ?, demandais-je.

- Waouh, assez pour te faire paniquer, ricana t-il.

- Espèce de salop ! criais-je avant de lui foutre mes poings à sa poitrine.

Il attrapa mes deux mains en me hurlant d'arrêter. Je stoppa net.

- Écoute moi maintenant ! Si j'ai fais ça c'est pour nous deux ! Je n'avais pas le choix il me fallait un appât et le voici. Anna... Je t'aime et ça t'y peux rien.

Je reculai et visionnai la fenêtre l'air gênée. Jake avait changé, quelque chose en lui avait changé... Il a une tel assurance maintenant.

- Tu n'as vraiment pas changé, toujours aussi belle, ajouta t-il en souriant. Cette ville ne t'a pas changé... Mais tu manques à San Francisco. On était bien à San Francisco hein... avant que tu gâche tout. Tu trouves pas ?

- C'est pas ma faute si t'étais un bon à rien incapable de se prendre en main !

- Mais j'ai changé bon sang ! rugit-il. Je me suis remis sur le droit chemin, j'ai bossé comme un taré toutes ses années en espérant te revoir avec moi en jour ! J'ai trouvé un job qui rapporte bien, un logement de rêve. Tout ce que tu voulais !

Son front rouge ressortait ses veines. Il ne clignait pas des yeux, signe d'honnêteté chez Jake.

- Tu me fais peur..., murmurais-je

Il s'avança vers moi et posa délicatement sa paume sur ma joue, comme s'il vous me réconforter.

- Non chérie... T'as pas à avoir peur. Je veux pas te faire du mal, je veux juste qu'on reprenne à zéro. Arrête de refouler tes sentiments, j'te connais mieux que qui d'autre. Tu es tout le temps du genre " j'm'en moques, personne ne peux me faire mal moi, j'suis invincible" mais au fond tu te soucies plus des autres que de toi même, et c'est ce que j'ai aimée chez toi, ton côté mystérieux et inaccessible, ton insouciance subtilisée d'une grande assurance, ta fausse cruauté, ta fureur de vivre et ton délicat amour... Tu ne me la fait pas à moi Annabella Grant.

Ses doux mots m'avaient désarmées, ils exerçaient en moi une sorte de pouvoir psychotique.

- Dis moi juste que tu ne m'aime pas et je m'en irais au loin. Je te promets que tu n'entendra plus parler de moi. Dis le moi et je m'en vais.

- Jake... Tu...

Sincèrement je ne savais pas quoi répondre. Je ressentais encore des sentiments pour lui, des sentiments qui refirent surface à cette instant et parallèlement je ne voulais pas me remettre avec Jake, du moins j'en étais pas sûre.