Chapitre 34 : This Litternal Love

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Six mois plus tard...


« -Au revoir, Patrick. J'espère que nous nous reverrons rapidement.

-Merci, Mademoiselle Miller, répond Patrick d'une voix rauque chargée de séduction. »

Je serre la main à l'homme à la carrure imposante qui se trouve en face de moi. Ses joues barbues lui donnent l'allure d'un ours en peluche qui se serait laissé aller, mais ne vous laissez pas avoir par les apparences.
C'est un homme redoutable en affaires.

J'ouvre la porte en l'invitant à sortir, lui montrant le plus cordial de mes sourires. Il me répond par un clin d'œil charmeur, et j'ai tout le mal du monde à retenir ma nausée.

Lorsqu'il est hors de portée de vue, je retourne m'asseoir à mon bureau. C'est la troisième fois en trois mois qu'il essaie de faire de nous sa maison d'édition. Et à chaque fois, je perds au moins une heure à lui expliquer que nous n'éditons pas de « thrillers psychologiques ».

Son histoire, en plus d'être totalement hors de notre style éditorial, est on-ne-peut-plus angoissante. Enlèvements, séquestration, tout ça sur un fond de romance et de syndrome de Stockholm.

Je lève les yeux au ciel, persuadée qu'il reviendra le mois prochain avec un nouvel ouvrage et le même sourire séducteur qui ne fonctionne absolument pas sur moi.
Pour être totalement sincère, je ne crois pas que j'ai réellement l'envie de me lancer dans une nouvelle relation maintenant.

J'ai tenté de faire de nouvelles rencontres, de voir de nouvelles personnes, mais je ne pouvais m'empêcher de comparer avec...
Adam.

Je secoue la tête, éloignant le plus loin possible ce genre de pensées de mon esprit. Je sais que je n'ai pas complètement guérit parce que tout s'est passé si vite.
Je l'ai vu, j'ai démissionné, et j'ai complètement coupé les ponts. Je n'ai pas essayé de le revoir ou de comprendre au moins pourquoi il avait fait ce qu'il avait fait.

Tout ça appartient maintenant au passé.

Je retourne à mon bureau en observant la pièce comme si c'était la première fois que je la voyais. Je n'arrive toujours pas à m'en remettre. Ce bureau est à moi ! Et il me représente beaucoup.
Tous les murs sont peints d'un blanc extrêmement neutre, certes, mais tout le reste est coloré. Des plantes vertes habillent la pièce à chaque recoin, les meubles sont jaunes, beiges, ou encore rose pâle. Tout s'accord très bien et je ne pourrais être plus heureuse de travailler ici.

Certes, nous ne sommes qu'au neuvième étage ; la vue n'est pas aussi impressionnante que de chez Blue Coton. Mais tout de même.
Il y a de quoi être heureux.

Je me laisse aller sur mon siège, la tête posée sur le rebord.
En ce moment, les journées sont particulièrement chargées à « This Littleternal Love Edition ». En tant que directrice fraichement nommée, je veux absolument montrer le meilleur de mes capacités.

Grâce à l'aide de Monsieur Davis –qui avait des connaissances dans cette maison d'édition– j'ai pu très facilement être retenue pour ce poste. Voilà maintenant plus de cinq mois que je travaille ici, et je me suis rapidement fait ma place.
L'ambiance est bonne enfant, et le personnel est plus que qualifié. Le job de rêve !

Des fois, je me demande si j'aurais été aussi heureuse si j'avais été choisie pour diriger Blue Coton. Si les choses aurait été différentes, si je me serais levée tous les matins avec autant de joie que j'en ai pour ce boulot.

La vie aurait été différente, c'est certain.



This Crazy Eternal Love (L'amour est une infinie folie #2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant