Chapitre 90

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K: Laisse-moi t'expliquer tout ce que je n'ai pu dire aux autres .... (je hoche La tête ) Ces gens-là me rendaient à la fois triste et furieuse. J'avais de la peine pour eux, parce qu'ils s'étaient tellement moulés dans cette forme de virilité qu'ils en étaient désormais prisonniers. Je ressentais aussi de la colère en constatant qu'ils n'éprouvaient aucun remords à utiliser les filles et l'argent pour se sentir mieux et oublier leurs propres défauts.

J'ai vu des hommes anxieux, mal à l'aise et incertains, entraînés par une bande d'amis chahuteurs. Ils ne voulaient pas être là, cela crevait les yeux, et ils n'étaient clairement pas à l'aise dans cet environnement mais se sentaient obligés de rester. S'ils avaient osé exprimer leurs désaccords, ils auraient été taxés de "gonzesses" ou de "tapettes", voire les deux. Aussi traversaient-ils ces soirées riches en émotions fortes en multipliant les sourires forcés et les rires hésitants.

J'ai vu des hommes en colère qui ressentaient le besoin d'exprimer leur frustration sexuelle ou la douleur de récentes déceptions sentimentales sur ces filles qu'ils méprisaient. En claquant des billets sur les fesses sur les seins dans les slips et personne ne les interdisait

J'ai vu des filles qui adoraient leur métier et voyaient dans le strip-tease une expression de leur beauté, de leur amour-propre et de leur sexualité. J'en ai vu d'autres qui se déshabillaient parce qu'elles s'étaient persuadées de ne rien savoir faire d'autre. Leur confiance en elles était profondément liée à leur corps et à l'usage qu'elles en faisaient. Malheureusement, j'ai aussi rencontré quelques filles pour qui la fin justifiait les moyens, le strip-tease leur permettant de financer sans difficulté une addiction à la drogue ou à l'alcool. J'ai multiplié les prières pour elles, car il était évident qu'elles ne priaient plus elles-mêmes. C'est à elles que je pense le plus.

Tous les soirs, j'ai observé le genre humain interagir d'une manière parfois ridicule mais (sans doute) naturelle. J'ai énormément appris sur les hommes, les femmes et sur le pouvoir du corps. Tout du moins, sur son potentiel, donc J'ai appris à me déhancher je cambrais les reins d'une certaine manière, mon ventre paraissait trois fois moins rond qu'il ne l'était vraiment. J'ai appris que l'éclairage est plus important que tout. Je sais comment mettre fin à une bagarre sans intervenir physiquement, comment complimenter une fille autrement que sur son apparence, comment dissimuler un problème de toxicomanie et comment repousser des avances sans renoncer à la séduction. J'ai énormément appris sur le sexe, l'amour et la façon dont ils s'opposent chez certains et sont intimement liés chez d'autres. Mais aussi sur la guérison, la détermination, l'argent.

Surtout, j'ai compris que les stigmates qui entourent la sexualité féminine continuent de faire tourner des commerces aussi florissants que celui du strip-tease. Beaucoup de femmes restent convaincues que la sexualité est quelque chose de sale, qu'il faut avoir honte de son corps et qu'il n'y a que les "putes" pour s'aimer physiquement. Tout cela afin que d'autres profitent financièrement de la situation. J'ai appris que l'attrait de n'importe quel strip-club ne réside pas forcément dans les filles nues qui s'y produisent ou les lapdances torrides mais dans la notion palpable de tabou. Tout le plaisir de l'expérience repose sur l'idée qu'il est excitant de braver l'interdit et que les filles sont des "salopes" parce qu'elles sont excitantes.

J'ai appris que le pouvoir d'une femme ne vient pas de ses formes, du degré de nudité qu'elle accepte ou de l'attraction qu'elle exerce sur le sexe opposé. Non, son vrai pouvoir naît de la façon dont elle s'assume sans honte et jouit de toutes les facettes de sa personnalité en inspirant la fierté plutôt que la honte.

J'ai appris qu'une femme est au summum de sa puissance non pas quand elle peut convaincre un homme de sa beauté mais quand elle parvient à s'en convaincre elle-même.

Après le rejet de ma famille... je me suis convaincu comme certaines filles Que plus rien n'existait à part Ma beauté Alors il serait mieux pour moi de le montrer au monde entier car il n'y a que sa Qui me reste Namy

Maison Close [En corrections]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant