22.1. Baisser les armes et en lever d'autres

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DAREN

Adam : Yooo Joel est sorti de prison, gros.

Adam : Fais attention à ton cul.

Adam : Même s'il a dit qu'il ne ferait rien.

Et voici les messages fantastiques sur lesquels je me réveille ce matin.

Le moral complètement sapé, je fixe mon écran en grimaçant, les yeux encore chargés de sommeil. Je me frotte la tempe d'une main, sentant une migraine pointer le bout de son nez et replace mes cheveux sur ma tête.
Déjà énervé pour une raison que je n'arrive pas à déterminer avec exactitude, je commence à taper, de mes deux mains :

Il est sorti au bon moment, on dirait.

Sa réponse ne tarde pas à arriver.

Adam : Ouais. Regarde on est quel jour, en même temps.

Adam : Il va sûrement faire du travail communautaire pour poursuivre sa peine, mais je suis certain qu'il a plaidé chez le juge pour sortir aujourd'hui.

Je ferme momentanément mes messages avec lui pour ouvrir mon calendrier et me figer presque aussitôt devant le chiffre qui apparaît sur mon écran.

Le 10 décembre.

Le jour où Morgane est partie pour de bon, il y a cinq ans.

Une boule se forme dans ma gorge et je sors de l'application, ma main libre se crispant sur le drap qui me couvre jusqu'à la taille.

Adam : Ça va ? Tu pleures ?

Moi : Ta gueule.

Je prends une grande inspiration en abandonnant mon téléphone sur le lit, frottant mes paupières et mon visage pour me redonner contenance et pour me réveiller tout à fait.

Moi : Tu me passes son num ?

Adam : T'es sûr de toi, là ?

Moi : Je ne vais pas pouvoir y aller, cette année. J'ai besoin qu'il fasse un truc de ma part.

Il m'envoie la série se chiffres sans insister et je l'enregistre dans mes contacts. Chose faite, je remets mon iPhone dans son chargeur et file prendre une douche froide et revigorante. En cinq minutes, je suis lavé et habillé et je prends deux cachets d'aspirine pour faire retomber ma migraine en me préparant un café noir et des toasts au beurre d'arachide.  J'ai rendez-vous avec l'avocate dans une heure pour les derniers détails en ce qui concerne le procès dans huit jours et ça me fout le seum comme jamais.

J'aurais pu aller à Eaton au moins aujourd'hui. J'aurais pu apporter des fleurs comme je le fais chaque année.

Mon téléphone que j'ai apporté avec moi dans la cuisine et qui sonne sur un appel pendant que je tartine mes deux tranches de pain me fait froncer les sourcils.

Dans mon élan pour le saisir, mes cheveux laissent tomber de grosses gouttes sur mes épaules et sur le comptoir. Je regrette aussitôt le séchoir de Mika.

Sixty Shades of a Unicorn - T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant