Sixty Shades of a Unicorn - T2

3.2. Fall for me

MIKA

Je soulève mes cheveux dans le miroir, incertaine du style que je devrais leur donner. Éreintée au bout de vingt minutes à les bouger dans tous les sens, je baisse les bras et ils dégringolent sur mes épaules en mèches éparses.
M'asseyant sur la chaise de ma coiffeuse, je saisis mon rouge à lèvres liquide que j'avais acheté à Chicago. J'agite le flacon presque vide pour faire descendre le liquide rouge vif vers l'applicateur.

Et en me regardant à nouveau dans le miroir, j'approche celui-ci de ma lèvre inférieure avant de m'immobiliser à mi-chemin.

Il faut savoir si j'ai besoin d'en mettre ou pas.

Un sourire espiègle commençant à étirer mes lèvres, je bondis sur mes jambes et m'empare de mon téléphone que je détache de son chargeur.

Moi : Chou ?

Et dans la seconde qui suit, les trois petits points apparaissent.

Chou : Le chou essaie de se faire beau pour sa fleur pour le bal, mais vous le déconcentrez, mademoiselle.

Moi : Mais le chou n'a nul besoin de se faire beau.

Chou : Ma foi, aux dernières nouvelles, il semblerait que la fleur se soit épanouie comme jamais. Il est nécessaire au chou d'être à la hauteur.

Je glousse comme une dinde devant mon écran.

Moi : Ai-je le droit à une petite question ?

Chou : Vous avez trente secondes.

Moi : Je mets du rouge à lèvres ou pas ?

Chou : Pourquoi donc ?

Les joues roses, je tape :

Pour savoir si le chou embrassera la fleur.

Il voit le message, mais ne répond pas dans l'immédiat.
Je commence presque à stresser lorsqu'une minute s'écoule sans qu'il ne réponde. Je m'assois sur le lit en repliant les jupes de ma robe noire sous moi et en me mordillant la lèvre inférieure.

Finalement, mon téléphone vibre :

N'en mets pas.

Simple. Rapide. Efficace.

Mes joues flambent et le sourire débile qui étire mes lèvres commence à me faire mal à la mâchoire.

— Mika ?

Je pousse un cri de terreur en me retournant brusquement vers une Claire en blouse noire diaphane et en jean blanc moulant. Ses bottes à talons sont de la même teinte que son haut, et ça ne lui ressemble tellement pas que je suis en train de me demander si c'est vraiment Claire.

— Attends... tu portes des talons ? Et tu n'as pas une... queue-de-cheval ?

Elle rougit légèrement et lève les yeux au ciel.

— C'est le bal et il fallait mettre un truc spécial.

— Tout ça pour Simon, le petit facteur sexy ? minaudé-je en battant des cils.