29.2. Insecurities

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pis j'pense que les paysans sont quand même un peu beaucoup hot aussi.

***

LIAM

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Rieeen...

Elle renfonce son nez dans son livre, rougissante. Amusé, je continue à taper mes plans de cours à l'ordi pour le premier mois, celui de fin-janvier/début février. Il y a certains sujets que je suis obligé de couvrir avec mes groupes d'arts, de théâtre et de sociologie. Et en ce qui concerne le reste du semestre, je choisis des thèmes auxquels je trouve matière à discussion et que je considère comme intéressants. Je suis libre de sélectionner ce que je veux, et ça, c'est magique.

Toutefois, je sens à nouveau les yeux de Mika insister sur mon visage. Perdant ma concentration, je tourne rapidement les yeux vers elle au moment même où elle hoquette en se ratatinant davantage dans son pouf moelleux que nous avons installé tout près d'une bibliothèque et en cachant son visage derrière son roman.

Je délaisse mon ordinateur quelques secondes pour appuyer mes coudes sur le bureau et la regarder par-dessus la monture de mes lunettes que j'ai enfilées pour travailler.

— Mikaaa ?

— Ouiii ?

— Qu'est-ce qui se passe, nom d'une carotte ?

Elle glousse en m'entendant reprendre son expression fétiche.

— Rien, rien...

— T'es sûre ?

— Moui.

— Mmh... d'accord.

Je me remets à bosser en gardant un œil sur elle.
Elle reste tranquille pendant plusieurs minutes durant lesquelles elle lit, son visage passant d'une expression à une autre alors que les pages de la pièce de Shakespeare défilent sous ses doigts.
Je dû quasiment l'obliger à lire un livre par semaine. Si elle veut rester avec un écrivain/philosophe/lecteur, elle devra en payer le prix.

À la fin de sa lecture, je lui demande toujours de me faire un petit topo de l'histoire avec ce qu'elle a aimé et moins aimé. Et ses descriptions sont si hilarantes que je ne m'en lasse pas.

Elle a traité Hamlet de fou furieux sans cervelle.
Barbe Bleue, de psychopathe pervers.
Et, Victor Hugo, de, je cite : « sauceur professionnel qui ne sait pas faire de sauce ».

Mais, contre toute attente, son regard recommence à me trouer la joue. Je refoule un rire qui me monte dans la gorge en tentant quand même de me concentrer sur mon travail tout en attendant le moment parfait pour l'attraper en flagrant délit. Je l'entends remuer sur son pouf puis, retenir son souffle lorsque je lève les bras pour m'étirer en faisant semblant de ne rien remarquer.

Mika me mate. Et c'est franchement drôle.

Je l'observe discrètement rougir lorsque je fais exprès de contracter les muscles de mes bras avant de planter mes yeux dans les siens sans attendre, la faisant hoqueter de surprise puis, se cacher dernière son livre en marmonnant des paroles incompréhensibles.
Un rire m'échappe alors que je me lève pour aller la rejoindre, bien décidé à lui tirer les vers du nez.

Sixty Shades of a Unicorn - T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant