Chapitre 33

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Pour cette dernière nuit, Bérénice se leva extrêmement tôt. Elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Pour la simple raison qu'elle n'y arrivait pas. Elle surveillait Nina qui s'était endormie dans ses bras en revivant mentalement chacun de ces instants merveilleux qu'elles ont vécu ensemble. Elle n'avait aucune envie de quitter Nina, mais elle n'avait aucune raison d'y rester non plus. Elle avait beau pleurer, la situation ne changera pas.

Bérénice se leva de très bonne heure. Elle prit une douche froide, puis se changea. Sa valise, déménagée de l'hôtel jusqu'à chez Nina, était déjà faite depuis la veille. Elle la descendit silencieusement jusqu'à l'entrée. Elle fit un dernier tour de la maison afin d'ancrer un peu plus ses souvenirs, avant de revenir vers Nina. Elle voulait s'approcher un peu plus, mais elle se contenta de l'observer de loin. Elle se retint de lui laisser un baiser, de peur de la réveiller. Ce serait surement plus facile ainsi. Elle rejoindrait sans doute le grand carrefour à côté de chez Nina à pied, avant d'appeler un taxi. Nina lui en voudra surement, mais c'était pour son bien, ce serait trop difficile de se quitter. Elle se retourna d'un coeur de glace et se dirigea vers le couloir.

- Bérénice ! cria Nina, avant que Bérénice n'atteignît le cadran de la porte.

Nina se jeta hors du lit et se rua vers Bérénice. Elle encercla sa taille de toutes ses forces.

- Ne pars pas comme ça...

Bérénice avait la gorge sèche. Elle se forçait à ne pas craquer.

- C'est plus facile ainsi. Laisse-moi partir, s'il te plait.

Bérénice sentit Nina poser son front contre son dos. 

 - Non, tu ne peux pas me priver de ces dernieres heures. Tu n'as pas le droit. Tu es égoïste.
- Je suis désolée...
- Je t'ai entendu te lever, descendre la valise. Je t'ai laissé faire dans l'espoir que tu changes ta décision, mais tu as décidé d'agir lâchement.
- Je suis désolée d'être lâche, Nina. J'espère que tu ne regrettes pas de m'avoir choisi.

Nina la força à lui faire face. Une expression ferme et triste recouvrait son visage.

- Jamais. Jamais. Jamais. Tu m'entends ? Parce que tu regrettes, toi... ?
- Non du tout.

Nina prit son visage entre ses mains.

- Je regrette juste de ne pas pouvoir te donner ce que tu mérites.
- Je n'attends rien de toi, Nina... Tu n'as pas à te mettre la pression.
- Je sais, mais j'aurais aimé te donner plus... Bien plus que ce que je t'ai apporté qu'ici...
- Les instants que nous avons partagés ensemble sont déjà suffisants.

Bérénice captura ses lèvres. Un baiser lent et appuyé. Contre son gré, des larmes se mettaient à couler le long de son visage jusqu'à celui de Nina. Cette dernière les essuya doucement sans rompre leur danse. Une main lui caressant la joue et l'autre le dos, Nina essayait de la réconforter, mais c'était peine perdue puisque Nina finit par craquer aussi.

- Je suis désolée de t'aimer, Nina...
... Au point de ne pas savoir suivre si elle disparaissait de sa vie.
- Moi aussi. Je veux que nous vivions notre relation jusqu'à la dernière seconde.
- Est-ce que tu tiendras le coup ?

Nina réfléchit un moment.

- Je ne sais pas... Mais, je vais essayer.
- D'accord.
- Viens, mon Bébé. Je vais te faire le petit-déjeuner.
- Je n'ai pas faim...
- Essaie quand même de manger un peu. Je te ferai un bon café.
- D'accord... bafouilla Bérénice s'agrippant à Nina.

Cette dernière la serra fermement contre elle.

- Je suis là, je suis là.

Elles passèrent la matinée dans le salon, l'une dans les bras de l'autre. Elles se regardaient. Elles se câlinaient. Elles se chuchotaient des mots doux.

Mia Serotonina [ Complet ]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora