Chapitre 22

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 Après le petit-déjeuner, Nina préparait des tartines végétariennes pour le pique-nique. Elle voulait emmener toute sa maison par peur que son Bébé meure de faim à nouveau. Salade ? Quiche ? Gâteau ? Bérénice lui expliqua que son estomac n'était pas extensible. Finalement, Nina se limita à rajouter du jus de fruit bio et des chips de légumes à son panier.

- La vue est magnifique en haut de la falaise, mais il y a pas mal de marche quand même. Est-ce que tu te sens de marcher ou tu préfères qu'on déjeune au pied ?
- Je suis en forme. On peut marcher.

Bérénice regretta rapidement sa décision. Le chemin était long, très long, interminable. A chaque pas, elle devait faire attention à où elle posait le pied. Elle voyait très bien que Nina avait l'habitude de l'endurance, des randonnées. C'était une promenade de santé pour elle. Même avec son énorme sac de piques-niques, elle n'avait aucune difficulté. Sous son chapeau de paille et ses lunettes de soleil, elle profitait de chaque parcelle du paysage. Bérénice luttait pour ne pas perdre la face. Une fois arrivée, Bérénice s'étala en étoile de mer sur le plaid de pique-nique. En plus d'être essoufflée, elle était en nage.

- Tu aurais dû me dire que tu étais fatiguée. On aurait pu faire une pause.
- Ça va, souffla Bérénice entre deux respirations.
- Ça n'a pas l'air. Tu es toute rouge.
- C'est juste la chaleur. 
- J'aurais pu te porter.
- Trop lourde...
- Mais non, tu as un poids de plume. Ne bouge pas, je vais essayer.
- Non, non, se débattit Bérénice en se roulant en boule. Je n'aime pas, ça me fait des chatouilles.
- Ça me donne encore plus envie.
- Naaaan.

Nina vérifia autour d'elle, puis s'allongea sur Bérénice.

- Tu es lourde, souffla Bérénice entre deux respirations. Je n'arrive pas à respirer.
- Pardon...

Elle roula sur le côté, tout en restant collée à Bérénice. Pendant que cette dernière reprenait son souffle en regardant le ciel dépourvu de nuage, Nina ne la lâchait pas du regard.

- J'ai envie de t'embrasser...déclara soudain Nina tout bas.
- Eh bien, fais-le.

Nina se leva et enjamba Bérénice immédiatement. Ses jambes s'enroulèrent autour de la taille de Bérénice. Elle s'inclina et ses lèvres rejoignirent sans tarder les siennes. Bérénice ne put s'empêcher de gémir lorsque Nina passa ses mains sur son fessier. Elle n'hésita pas à lui faire une remarque après.

- Je me demande à qui appartiennent les mains posées sur mes fesses...
- À moi ! répondit Nina avec un sourire amusé.
- Est-ce que je t'ai donné l'autorisation, Babe ?
- Je n'ai pas besoin d'autorisations.
- Je vois que tu te rebelles. Les rebelles doivent être punies.
- Awh...

Bérénice se redressa et s'attaqua aussitôt à son cou. Malgré les protestations de Nina, elle continua de laisser de nombreux baisers jusqu'à la clavicule. Nina refermait davantage son étreinte. Bérénice pouvait entendre la respiration de Nina s'intensifier. Cette dernière essayait d'étouffer ses quelques gémissements.

- Tu es bien sensible du cou, dis donc.

Nina posa son front contre le sien en souriant timidement.

- Ne le touche plus, sinon je ne pourrai pas me retenir de te sauter dessus.
- Mon pauvre bébé se chauffe en moins de deux.
- Mais c'est à cause de toi...marmonna Nina.
- Parce que je te fais de l'effet ?
- Tu connais la réponse.
- Cela fait toujours du bien de l'entendre.
- Je suis folle de toi, bafouilla Nina en se cachant dans le creux du cou de Bérénice.
- Tu me rends folle aussi...
- Nous nous rendons folles.

[ La vue de la falaise était sensationnelle. Le soleil déjà haut dans le ciel n'était pas encore vraiment brûlant, mais assez chaud. Toute cette marche, toutes ces gouttes de sueur qui perlaient, toutes ces calories dissipées en valaient le coup. Le peu de végétation qui avait réussi à s'accrocher sur la roche donnait un côté légèrement paradisiaque à ce lieu. Le bleu turquoise de l'eau et ces grandes falaises blanc désert nous offraient un endroit qui semblait hors du temps. La petite brise faisait avancer les quelques nuages présents dans le ciel azur. Quelques arbres offraient un peu de leur ombre et les rochers permettaient de se poser confortablement pour contempler les reflets de l'eau, les faibles vagues et cet horizon à couper le souffle. Le petit être humain que nous sommes se sentait tellement dérisoire, ridicule, minuscule dans ce paysage.

Malheureusement, en montant jusqu'au sommet, nous avions croisé de nombreux déchets laissés par d'autres randonneurs. Des bouteilles vides, des emballages de sandwichs et de chips, des mouchoirs et des mégots de cigarettes vides... Qu'il était triste de voir un paysage aussi beau gâché par la bêtise de l'être humain. Pourtant ce n'était pas si difficile de les jeter dans une poubelle en bas de la falaise. ]
Merci, ma grande pour ton magnifique tableau 4ngel0fDarkness

Après le repas, c'était l'heure de la digestion. Nina était installée confortablement dans les bras de Bérénice.

- J'aurais aimé que nous puissions rester à jamais ici, juste toi et moi, déclara Nina.

Bérénice ne savait pas comment prendre ces mots. Ses bras se resserrèrent davantage autour de Nina. Elle n'avait pas de mots à lui offrir, mais juste un soutien.

- Avant, tous les matins, je courais sur la plage au pied de la falaise, poursuivit Nina nostalgiquement. Lorsque j'étais en forme et que j'avais le temps, je venais me ressourcer sur cette falaise. Être aussi proche de la nature me permettait de me connecter avec Dieu et le plus profond de moi-même. J'aimais assister au lever du Soleil.
- Nous pouvons le faire demain matin.
- Ce serait bien, mais il faudra se lever tôt, avant sept heures.
- Pas de soucis, je m'adapte facilement.
- Nous pourrions peut-être acheter des viennoiseries sur chemin pour les manger sur la plage. Il faut que tu me fasses penser à prendre du jus d'orange et un mug isotherme de café.
- Tu penses vraiment à tout.
- Je veux que les moments que nous passons ensemble se rapprochent un maximum de la perfection.
- Être à tes côtés surpasse la notion de perfection.
- Il y a beaucoup de niveaux de perfection, avec toi, je vise la perfection de la perfection.
- Je boude... signala Bérénice en s'allongeant.
- Quoi ?! Mais pourquoi ?! s'étonna Nina en se retournant.
- Ze veux te submerger avec des vagues mimi, mais au final, tu fais fondre mon coeur sous un tsunami de mignonneries. Ce n'est pas juste.

La protestation fit rire Nina. Elle ne s'y attendait pas du tout à cela.

- Awh... Quel bébé. Il n'y a pas de compétitions entre nous. Je réponds juste par réflexe... et par sentiment.
- Tu me donnes bien plus que ce que je peux te donner. Je n'ai pas ta réactivité et ta vivacité d'esprit.
- C'est faux ! D'une part, tu es parfaite comme tu es. D'autre part, tu mérites largement ce que je t'offre et je n'attends rien de spécial en retour.
- De un, je suis à des années-lumière de la perfection. De deux, je veux te surprendre aussi.
- Tu es parfaite à mes yeux et je fais confiance à mes yeux. Tu auras encore le temps pour me surprendre, j'attends ça avec impatience. Profite du magnifique paysage au lieu de me tenir tête.
- Je fais juste les deux en même temps. Je me prends juste la tête avec mon paysage.
- Tu es bête !
- C'est celle qui le dit qui l'est !

Nina fit la moue, mais Bérénice ne lui laissa pas le temps de bouder. Elle la surprit en la tirant contre elle.

- Argh !

*****

Sur le chemin du retour, Nina lui déclara :

- Demain soir, je vais dîner avec ma famille. Je n'ai pas spécialement envie d'y aller, je préfère rester tranquillement avec toi, mais repas de famille oblige.
- D'accord. Je comprends. Ne t'inquiète pas pour moi.
- Tu pourras rester chez moi, si tu veux.
- C'est gentil, mais non merci. J'irai peut-être voir Héloïse comme elle...
- QUOI ?! la coupa-t-elle en appuyant un peu fort sur le frein. Attends, attends. C'est trop dangereux là, on va reprendre la conversation à la maison.
- Ce n'est pas ça. Laisse-moi t'expliquer...
- J'ai dit " à la maison" !

Aie...

A l'une des seules périodes de ma vie où j'ai encore un peu de temps pour écrire, je suis atteinte légèrement du fameux syndrome de la page blanche... Ze passe mes journées à jouer à Agario :( J'écris lentement et l'inspiration n'est pas toujours au rendez-vous, mais il faut que je finisse le brouillon avant octobre -_-

Mia Serotonina [ Complet ]Where stories live. Discover now