Chapitre 20

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En pleine nuit, le bras de Nina se glissa autour de Bérénice. Cette dernière, ayant l'habitude de dormir seule, se débatta violemment, avant de retomber dans un sommeil profond.

Son sommeil l'emmena loin, très loin. Elle visualisait mon rêve à la troisième personne. Elle était dans une chambre qu'elle connaissait plus que bien, puisque c'était la sienne. Elle avait depuis ses deux ans cette pièce pour chambre. Elle voyait une fille assise au bord de son lit, la tête dans les mains. Elle la reconnaissait immédiatement. C'était elle un peu plus jeune, mais un peu plus âgée qu'au moment où sa mémoire s'était arrêtée. Elle était troublée. Elle n'était aucunement libre de ses actes. Elle était juste simple spectatrice de la scène..

- Je ne suis pas prête...
- Ne le fais pas alors, répondit une autre fille appuyée contre la fenêtre.

Elle n'avait aucune idée de qui elle était.

- Mais je n'ai plus le choix.
- On a toujours le choix, Bérénice ! Tu peux encore rebrousser chemin.
- C'est trop tard. On a prévenu tout le monde, je ne peux pas faire ça à mes parents, à ma famille et surtout à Tristan...

Bérénice se leva et rejoignit la robe accrochée sur un cintre.

- Et cette robe de princesse, la soirée au manoir, le voyage de noces, la villa, l'homme de ma vie... poursuivit-elle avec un regard égaré, vide. J'ai tout pour être heureuse. La vie parfaite m'attend.
- Bérénice, tu essaies de mentir à tout le monde et par-dessus tout, à toi-même. Je ne comprends pas pourquoi tu te précipites, tu viens à peine de le rencontrer...
- Ça fait bientôt un an.
- Même pas un an ! Tu te maries par devoir, par principe, par fierté, mais pas pour toi. Te forcer sur ce chemin ne te rendra pas heureuse. Tu le sais mieux que moi...
- Il me rendra heureuse.
- Le temps prouvera le contraire. Et... Héloïse t'attend, elle m'a...
- Ne me parle plus jamais d'elle devant moi ! S'enflamma immédiatement Bérénice en la fusillant du regard. Le passé appartient au passé. Tristan est dix mille fois mieux qu'elle.
- Mais une femme t'aurait rendue dix mille fois plus heureuse...
- Ça suffit ! Les femmes, c'était juste une aventure. Tristan sera l'homme avec qui je construirai une famille, mon avenir.
- Est-ce que tu entends ce que tu dis ?! Il y a plus d'un an, tu étais prête à mettre à dos ta famille pour cette femme et aujourd'hui, ton discours s'est totalement inversé. Tu essaies juste de te rassurer. Au fond de toi, tu sais que j'ai raison. Ose me dire le contraire.
- ...
- Tu vois. Bérénice, je ne veux que ton bonheur.
- Merci... Mais, je dois t'avouer que je ne sais plus être heureuse, Alice.

Bérénice se posta devant la fenêtre. Elle admirait le paysage, sans le voir. Puis, des larmes se mirent à couler sur ses joues. Alice la prit dans ses bras pour la réconforter. Bérénice se mit à pleurer de plus belle. Soudain, sa mère s'incrusta dans le paysage, sans même prendre la peine de frapper. Les deux filles sursautèrent.

- La maquilleuse est arrivée !
- J'arrive, répondit Bérénice en se séchant les larmes.
- Oh, ça va, ma chérie ? Pourquoi pleures-tu ?
- Non, ce n'est rien. Juste en pensant à quel point Alice allait me manquer me fait verser des larmes...
- Mais pourquoi ? Tu pourras continuer à la voir comme avant. Le mariage ne changera rien à votre amitié. Tristan n'est pas du genre à t'empêcher de la voir.

Un sourire se dressa sur son visage livide.

- Oui, c'est vrai. Je suis bête.
- Descends vite pour ne pas être en retard. C'est le grand jour !
- Oui, maman. J'arrive.

Mia Serotonina [ Complet ]حيث تعيش القصص. اكتشف الآن