Chapitre 21

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  Nina attendit que Bérénice soit calmée pour la questionner, mais Bérénice refusait catégoriquement de répondre. C'était beaucoup trop intime, même pour Nina. Elle n'avait rien pour prouver la véracité de ce rêve, mais le début du rêve semble être un souvenir enfoui au fin fond de l'inconscient. Elle qui rêvait de retrouver la mémoire, ce fragment de souvenir n'était pas bien venu. Ce cauchemar était tellement poignant. Bérénice avait vraiment l'impression de vivre cet instant. Elle regrettait de ne pas avoir connu Nina plus tôt. Si elle l'avait connu lors de ses études, elle n'aurait jamais épousé Tristan. Jamais.

- Je suis vraiment désolée de t'avoir réveillée...
- Ce n'est rien, murmura Nina en lui baisant le front tendrement. Ça va, ma puce ?
- Ça va aller.
- Est-ce que tu veux que je t'apporte un gant mouillé pour t'essuyer le visage ? Cela te ferai peut-être du bien.
- Reste avec moi.
- Je suis là, répondit Nina tout doucement. Je ne pars pas nulle part. Est-ce que tu veux dormir encore un peu ?
- J'ai peur de faire encore un cauchemar...

Nina l'attira doucement vers elle, la tête de Bérénice contre son épaule. Une main caressait doucement ses cheveux et l'autre l'entourait. Elle était si protectrice.

- Dors dans mes bras, je vais chasser tous les cauchemars.
- Je suis lourde et dure.
- Que tu sois une pierre ou un caillou, je te protégerai.
- D'accord, répondit Bérénice avec un petit rire.

Elles s'allongèrent. Bérénice passa la nuit accrochée au débardeur de Nina, de peur qu'elle disparaisse en pleine nuit. Elle fut réveillée le lendemain matin par une main caressant sa joue. Elle laissa échapper un petit couinement avant d'ouvrir les yeux doucement.

- Salut, ma belle au bois dormant.
- Tu n'as pas utilisé la machine.
- C'est la première chose que tu trouves à me dire ? demande Nina d'un air amusé.
- Tu n'as pas utilisé la machine, insista Bérénice.
- Quand tu es là, je n'ai pas besoin de ma machine. Tu es mon oxygène...

Le cerveau de Bérénice rouilla un instant. Lorsqu'elle comprit enfin ce que Nina voulait dire, elle recouvrit brusquement son visage sous la couette.

- Owh... Don't be shy, babe... ( Ne sois pas timide, Bébé. )

Nina tira doucement sur la couette, mais seuls les yeux de Bérénice apparaissaient.

- Arrête... déclara Bérénice d'une voix neutre.
- De quoi ?
- De provoquer une tachycardie chez moi dès le petit matin.
- Je suis toujours en tachycardie avec toi...
- Nina !

Bérénice disparut à nouveau entièrement sous la couette. Lorsque Nina s'y glisse, Bérénice était déjà à l'autre bout du lit. Elle s'enfuit rapidement du lit en laissant Nina sous la couette. Elle n'osait pas se retourner. Les pas de Nina se firent très vite entendre dans la maison. Elle était de plus en plus proche. Bérénice émit un cri aigu, lorsque Nina la plaquer contre le mur.

- Tu es à moi.

Nina mit ses mains au-dessus de sa tête et l'embrassa langoureusement. Bérénice n'était pas du genre à se faire dominer dans la vie, mais la domination de Nina ne lui déplaisait pas le moindre. Après le baiser, Nina posa son front contre le sien et la fusilla du regard.

- Bérénice, tu m'as fait courir dès la sortie du lit ! protesta Nina.
- Ahaha. C'était juste pour te rendre la pièce de la tachycardie.
- Pfff.
- À un moment, j'ai eu peur que tu ne me pourchasses pas.
- Ce n'est pas dans mon sang de refuser les défis.
- Ah oui ? Suis-je juste un défi ?

Bérénice regretta immédiatement ses mots maladroites.

- Ne dis pas n'importe quoi.
- Pardon...
- Ce n'est pas grave, répondit Nina en lui glissant un baiser sur le front. Tu te brosses les dents, avant ou après le petit-déjeuner ?
- Les deux !
- Quoi ?
- Avant et après. Ne cherche pas à comprendre, c'est juste une habitude.
- Je parie que tu n'arrives juste pas à te décider !
- C'est faux !
- Bon d'accord. Que veux-tu manger ce matin ? Sucré ou salé ?
- Peu importe. Je mange ce que tu manges.
- Et si je mangeais du fromage blanc avec du flocon d'avoine ? C'est dégueulasse.
- Bien tenté. J'en mangerai bien, si tu en manges.
- D'accord. Rejoins-moi en bas, bébé.
- Je ne veux pas être loin de toi...
- Je serai juste en bas, répondit Nina en pinçant les joues de Bérénice.
- Aieeeeeuh !

Nina la lâcha en riant. Bérénice fit une tête de chien battu et tira sur le haut de Nina.

- Ne fais pas cette tête, sinon nous n'allons jamais petit-déjeuner.
- Ah oui ?
- Je ne ferais qu'une bouchée de toi, Bébé... chuchota Nina avec un sourire narquois, avant de descendre.

Bérénice était toujours appuyée contre le mur, hébétée. Son coeur battait la chamade à nouveau. A cette allure, elle fera bientôt un arrêt cardiaque. Nina ne la laissait aucunement indifférente. Bérénice était amoureuse, folle amoureuse, beaucoup trop amoureuse de cette femme. Les sentiments qu'elle éprouvait lui donnaient des ailes. ( Comme le Redbull, je sors ! )

Elle se dépêcha de faire sa toilette afin de rejoindre sa belle au plus vite. Elle descendit les escaliers sur la pointe des pieds et s'approcha de Nina silencieusement. Elle la prit par la taille par surprise.

- Tu m'as fait peur, déclara Nina ironiquement sans se retourner.
- Tu n'es pas drôle... lui reprocha Bérénice.
- Certes, cette fois-ci, tu ne m'as pas surpris.
- Parce que j'ai déjà suprise ? demanda Bérénice, dubitative.
- Je dois bien avouer que tu as réussi à entrer dans ma vie par surprise.
- Est-ce une bonne chose ? la taquina Bérénice. 
- Est-ce tu penses que me rendre heureuse est une bonne chose ?
- Je ne sais pas... répondit Bérénice d'un air innocent. A ton avis ?
- Je ne sais pas non plus.

Nina se retourna et serra Bérénice contre elle.

- Merde ! s'écria Nina tout à coup en repoussant Bérénice. Mes pains perdus !
- Qu'est-ce qu'ils ont ?

Bérénice eut rapidement sa réponse en voyant Nina retourner ses pains cramés de la poêle.

- Je pensais avoir le temps d'éplucher quelques kiwis... Tu m'as fait oublier mes pains perdus... Tu vois ce que tu me fais faire.
- Ba, c'est du pain perdu...
- Très drôle ! répondit Nina amèrement. Je n'ai pas l'habitude d'être autant tête en l'air.
- Ça arrive à tout le monde, Babe.
- Tu me fais perdre la tête, répondit Nina en se mordant la lèvre inférieure.
- Dois-je arrêter ?
- NON. 
- Ai-je le droit d'être fière de moi ?
- ... Peut-être.
- Maintenant que je suis opérationnelle, je vais t'aider à préparer le petit-déj.
- Je voulais te le préparer, avant que tu n'arrives...admit Nina.
- Je voulais te rejoindre rapidement. Tu m'avais manqué.
- Cela ne fait même pas dix minutes, Bé.
- C'était déjà beaucoup trop. Ton odeur corporelle me manquait, ton toucher me manquait, ta voix me manquait, ta présence me manquait.
- Je suis là... murmura Nina en lui caressant la joue.
- Mouis.
- Nous allons faire le petit-déjeuner ensemble, puis nous irons faire un petit tour dehors, si tu le veux bien.
- Oui, pourquoi pas. Où allons-nous aller ?
- Je te ferai découvrir mon jardin secret. Un lieu au coeur de la nature, où il n'y aura que toi et moi. On pourra se faire un petit picnic sympathique.
- Wow, tu me vends du rêve !
- Dépêchons-nous de petit-déjeuner alors.

Bonjour
C'est l'un de mes chapitres préférés *-* Lorsque je le lis, j'ai l'impression de vraiment entendre les éclats de rire dans la maison. Je me suis beaucoup amusée à écrire ce chapitre 😉
Au revoir

Mia Serotonina [ Complet ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant