Chapitre 29

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Bérénice se mit à observer tristement le ciel. Sans la Lune, le ciel serait si sombre... Sans Nina, sa vie serait mortellement mortelle.

- À quoi penses-tu, Bé ? demanda Nina en lui embrassant les tempes.
- Tu es curieuse, dis donc.
- En particulier, quand il s'agit de toi.
- Hawn, c'est choupinou.
- Parle-moi...
- Parfois, je me demande dans quoi je me suis engagée, mais lorsque je suis avec toi, je sais que tous les moments que nous vivons ensemble valent le coup. Tu es la personne presque parfaite que j'attendais dans la vie. J'ai l'impression d'être sur un petit nuage. Je flotte à tes côtés. La complicité qui nous fusionne est si indescriptible. Peu importe la durée de notre relation, que ce soit une heure, une journée, une semaine ou un an ; que nous nous appartenions à l'autre pleinement ou pas, l'amour que nous nous portons est sensationnel, réel, exceptionnel et surtout... inconditionnel.

Nina était stupéfaite de la déclaration d'amour de Bérénice. Pour une fois, Bérénice l'avait prise de court. Nina prit doucement sa main et le place sur sa poitrine.

- Tu as volé mon coeur.
- Je te l'ai volé ?
- Oui et je t'ai surprise.
- Awh...
- Et tu sais ce que je t'ai dit ?
- Non... Dis-moi.
- Je t'ai dit de te garder, lui murmura Nina à l'oreille.

Bérénice était plus qu'amoureuse, mais timide également. Lorsqu'elle n'arrivait à contrôler ses émotions, elle se faisait toute petite. Elle trouva le cou de Nina pour refuge.

- Hawn, mon bébé est timide...
- Non, c'est juste que... La merveille que tu me donnes est beaucoup trop lourde à porter pour mes petits bras, donc je te laisse le mien, Nina. Il n'est pas très beau, il a plein de cicatrices, mais il est authentique.
- Je vais le garder au chaud.
- Mouis. A chaque fois que nous penserons l'une à l'autre, nous regarderons la Lune. Peut-être que l'autre sera aussi là à la regarder.
- Je le regarderai tous les soirs, je t'espionnerai. Je lui demanderai si tu as une copine. Si c'était le cas, je serais folle jalouse. Ahahha.
- Ahah. Tu préfères que je finisse avec un homme ou une femme ?
- Peu importe. Je veux juste que tu finisses avec une personne qui te rendra heureuse. Et toi ?
- Je pense que cela me ferait moins mal que ma copine finisse avec un homme car il pourrait lui apporter ce que je ne peux pas lui apporter. Alors que si c'était une femme, cela prouverait que je n'ai pas été à la hauteur en tant que femme.
- Je ne suis pas totalement d'accord avec toi. Toutes les femmes sont différentes, tu ne peux pas les comparer.. Certaines femmes peuvent apporter bien plus qu'un homme.
- Oui, ce n'est pas faux. Est-ce que ta famille est au courant de ton orientation ?
- Bien sûr que non ! Ils feront une crise cardiaque ou ils m'enteront vivante.
- Ah, quand même...
- Et toi ?
- Je pense qu'ils sont au courant puisqu'ils ont vu de mauvais oeil ma relation avec Héloïse, mais nous avons enterré le sujet depuis mon accident.
- Et ton mari ?
- Il en fait de même. D'un côté, cela me soulage de ne pas aborder le sujet, mais de l'autre, je trouve que nous ignorons juste une de mes facettes. Certes, je suis mariée à un homme, mais cela n'empêche pas que je suis à jamais LGBT.
- Tu as raison. Lorsque nous sommes avec un homme, la société nous colle immédiatement l'étiquette d'hétéro... Certains de mes amis lgbt trouvent que je les ai trahsi, abandonné, alors que je les comprendrai, soutiendrai, respecterai autant qu'avant.
- Ce que tu dis est à la fois beau et triste.
- Malheureusement...

Elles papotèrent toute la nuit. Elles ne se mirent au lit qu'au petit matin. Elles se levèrent un peu avant midi. C'était dimanche, c'était la seule journée de la semaine où la grasse matinée était permise.

- Ça te dit de bruncher à nouveau ? demanda Nina en se rhabillant.
- Hier, j'ai trop mangé... confessa Bérénice, assise au bord du lit. J'aimerais manger léger.
- Qu'as-tu mangé de bon ?
- Savoyard... J'ai craqué pour la raclette.
- Tu te goinfres derrière mon dos, dis donc. Tu dois avoir de la brioche maintenant.
- Chut !
- Laisse-moi toucher.
- Ah, non. Laisse mon gras tranquille ! Ca suffit !

Le ventre de Bérénice était l'une des parties les plus sensibles de son corps. Ne serait-ce que le toucher lui donnait des frissons.

Bérénice tenta de s'enfuir, mais comme d'habitude, Nina était beaucoup plus rapide qu'elle. Elle l'attrapa par derrière. Bérénice essayait de le protéger comme elle le pouvait avec ses petits bras, en vain. Elle finit par se rouler sur le sol sous les chatouilles de Nina.

- Tu es méchante avec moi... ronchonna-t-elle, après la défaite monumentale.
- Ce n'est pas vrai.
- Si tu ne l'étais pas, je ne serais pas en étoile de mer par terre en ce moment même !
- Si l'on sortait cette phrase de son contexte, elle n'aurait plus le même sens. Ahahah.
- Nina !
- Mais quoi ?
- Aide-moi à me lever.
- Quel bébé !

Nina la prit par la main. En quelques secondes, Bérénice se retrouva sur ses pieds.

- Qu'est-ce que mon bébé voudrait manger alors ?
- Salade de chèvre chaud.
- Miam. J'adore ça aussi.
- As-tu une bonne adresse pour manger cela ?
- Bien sûr ! Il y a même un cinéma à côté, si tu veux.
- Je suis flemmarde aujourd'hui. On pourrait peut-être se faire un petit film.
- On fait ce que tu veux aujourd'hui, Bé. Tu décides.

Après le déjeuner, elles allèrent au cinéma. Bérénice choisit un film au hasard en fonction des nombres de places libres. Elle avait envie de lui prendre la main, de poser sa tête contre son épaule dans le noir. Le film qu'elle a choisi semblait être un film romantique. Il y avait une fille et un garçon qui se tenaient sur l'affiche.

Nina lui proposa du popcorn ou une autre gourmandise qu'elle refusa, puisqu'elle n'avait pas faim. Nina se prit une glace au chocolat, enveloppé d'une croûte de chocolat avec un coulis de chocolat entre les deux. Bérénice qualifia ce machin de "bombe calorique". Avant même la fin des publicités, Nina l'avait déjà fini. Elle somnolait contre l'épaule de Bérénice.

- Tu n'as pas intérêt à t'endormir, lui chuchotta Bérénice. Assume ton pic d'insuline.
- Je ne vais pas m'endormir.
- Hum hum.

Le film commença. Il mettait en scène un couple qui a décidé de se marier et de déménager dans une autre ville des Etats-Unis. Les deux protagonistes formaient un très beau couple. Ils étaient complices, fou amoureux l'un de l'autre. La vie était belle. Ils avaient l'avenir devant eux.

- Dans un monde parallèle, nous aurions tout plaqué pour être ensemble, glissa Bérénice à l'oreille de Nina.
- Oui, nous serions allées dans une ville où personne nous connaît, répondit Nina en lui serrant la main.

Depuis la rencontre de leur ermite de voisin, plus rien ne tenait à sa place. Il se passe des choses étranges dans leur nouvelle maison. Un bébé est apparu du jour au lendemain dans leur chambre. Il avait les yeux noirs dépourvus d'iris.

- Tu as choisi un film d'horreur ? Lui demanda Nina.
- Non... Enfin, je ne pense pas.

Un cri strident interrompit leur échange. Les scènes n'avaient plus rien à voir avec le début à l'eau de rose. Autant l'image que le son étaient horribles. Bérénice se boucha les oreilles et se cacha contre l'épaule de Nina les yeux fermés. Elle attendait que Nina se moquât d'elle, mais sa réaction était inattendue. Elle était aussi apeurée qu'elle. Juste un regard, elles comprirent ce qu'elles devaient faire. Elles se dirigèrent vers la sortie.

Une fois à l'extérieur, elles éclatèrent de rire. L'une était autant une tapette que l'autre. Elles firent un tour au centre-ville, avant d'aller chez Nina.

Bonjour.

Encore un chapitre, avant une petite pause... Je ne sais pas quand est-ce que je reviendrai. La scène suivante n'est ni achevée ni parfaite... Je ne suis pas vraiment d'humeur à écrire en ce moment. De plus, ma rentrée approche à grand pas.

Au revoir.

Mia Serotonina [ Complet ]Where stories live. Discover now