Ce que je ferai pour toi...

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« C'est étrange. Je ne m'en été pas aperçu jusque-là. Mais c'est vrai que l'on a beaucoup changé ces dernières semaines. Même lui. Je ne pensais pas que c'était possible ! Et pourtant. Du coup, je me sens un peu étrange. Surtout en sa présence. J'ai le cœur qui bat plus vite et je veux qu'il me regarde. Mais je ne veux pas non plus que les autres le sachent. Alors je reste discret lorsque je le regarde. Enfin, j'essaie. Mais je crois que je me suis fait griller et pas par Karma ! Dommage, c'est pourtant son attention que je voudrais avoir et uniquement la sienne. Je pourrai lui dire. Je voudrais lui dire que j'éprouve pour lui quelque chose de particulier. Mais je n'y parviens pas. C'est idiot mais d'un coup, il m'impressionne. Alors je voudrais qu'il comprenne sans que j'aie besoin de le lui dire. Mais aujourd'hui, je vais lui dire ! Pf, c'est ce que je me dis tous les matins depuis presque quinze jours et finalement, je ne dis rien. »

- Et bien, tu rêves encore, ce matin.

Nagisa sortit subitement de ses pensées. Il était debout, près de sa chaise. Son petit déjeuner attendait sagement sur la table.

- Serais-tu amoureux ? Pf, quelle fille voudrait de toi ?

« Ma mère. Toujours un mot gentil pour moi ! »

- À moins que ce ne soit un garçon. Ce serait plus logique. Comme ça, tu serais enfin un peu une fille !

« Je sens mon cœur s'affoler d'un seul coup en pensant à Karma et ça fait ricaner ma mère. Je m'assieds sans rien répondre. Je suis sûr que je rougis. Mes joues sont tellement chaudes ! Je garde ma tête baissée pour ne pas voir ma mère. Pour ne pas voir comment elle me regarde. J'espère que Karma ne me considère pas comme une fille lui-aussi. Je soupire. Si, il me considère comme une fille vu qu'il m'a déjà suggéré de changer de sexe. Est-ce qu'il m'aimerait si j'étais une fille ? Je soupire de nouveau. Ça m'étonnerait. »

Nagisa se saisit de sa tasse. Il venait juste de la porter à sa bouche. Il se figea brusquement. Il venait de ressentir plusieurs choses en même temps et pas des plus plaisantes. Une sensation de coupure à la lèvre comme si sa tasse était subitement devenue coupante. Mais ce qui le dérangeait le plus, c'était ce frisson. Un frisson glacial venait de saisir tout son corps et geler les battements de son cœur.

- Pf, si c'était la tasse de ton copain, on pourrait dire qu'il a des problèmes.

« La tasse de mon copain ? Bien sûr que non ! Ce n'est pas la tasse de Karma ! C'est la tasse que ma mère m'oblige à utiliser ! Une tasse avec un motif niais pour fille. Je la déteste, cette tasse. Et puis, Karma n'est pas mon petit copain ! Malheureusement, il n'est que mon ami. Mais les propos de ma mère me glace autant que ce frisson. Et s'il était vraiment arrivé quelque chose à Karma ! Mais il est encore tôt. Karma ne doit même encore être réveillé, vu l'heure à laquelle il arrive à l'école ! Mais la pensée qu'il lui est arrivé quelque chose ne me quitte plus. Il faut que je sache ! »

Nagisa se leva d'un bond, sans rien avoir avalé, sans même prendre le temps de soigner sa lèvre coupée par la tasse qui s'était, sans raison, brisée d'un seul coup. Sa seule obsession, Karma. Il avait peur. Si peur qu'il ne lui soit arrivé quelque chose de grave. C'était irraisonné. Comment pouvait-il arriver quelque chose à Karma. Le jour s'éveillait à peine. Nagisa courait à travers les rues déjà bondées, l'esprit vide. Il sait où habite Karma, il l'a déjà suivi une fois. Mais le trajet lui semble long. Horriblement long ! Pourquoi met-il autant de temps pour arriver ? Il devrait déjà y être. Là voilà enfin ! Sa maison.

« Je ne sens plus mon cœur battre. En fait, je ne le sens plus battre depuis que ce frisson m'a glacé. J'ai toujours aussi froid. Pourquoi tout ce monde devant sa maison. Il y a même la police et une ambulance. Je n'arrive plus à respirer, ma gorge se gonfle. Je sens que les larmes s'accumulent dans mes yeux, prêtes à couler sur mes jours. Je m'approche, me faufile au milieu de la foule curieuse. Mon cœur descend dans ma poitrine. C'est bien chez Karma qu'il s'est passé quelque chose ! Je cherche à voir dans la maison, la porte d'entrée est ouverte mais je ne peux pas m'approcher. La police a établi un périmètre de sécurité pour maintenir les badauds à distance. Karma, où es-tu ? Sors, s'il te plait. Je veux te voir. »

OS en pagailleWhere stories live. Discover now