CHAPITRE 16

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"Today you are you, that is truer than true. There is no alive who is youer than you" #Dr.Seuss

Je me réveille quelques heures plus tard en sursaut. C'est Leo qui venait de me toucher. Il me voulait quoi encore ? J'ai à peine le temps de revenir complètement sur terre qu'il me fait signe de le rejoindre dehors. Ça ne sent pas bon, alors vraiment pas bon, il va surement me cuisiner par rapport à mon attitude d'aujourd'hui. Ce type fait super peur quand il s'énerve malgré sa taille de nains. Je me dépêche de sortir. En sortant je remarque tous les autres membres du treize en train de s'amuser. La pseudo-boîte de nuit était en feu et j'étais là à dormir. De toute façon ce genre d'ambiance, ça me met mal à l'aise. Une fois dehors, Leo se retourne vers moi. Il fouille sa poche quelques instants. Sérieux ? Il a préparé un discours pour m'insulter et me corriger ? Je m'attends vraiment au pire. Il en sort juste des billets, des billets de monnaie. Ça doit surement être la paie. L'argent ne nous a jamais intéressés mais quand le client forçait on était obligé d'accepter. Il me tend la liasse de billets et rien qu'à l'œil nu je peux deviner le montant. C'est exactement 50.000 Francs CFA comme je l'avais prédit. J'ai cette faculté d'estimer plus ou moins le montant d'une liasse de billets. Ça doit venir des gènes de ma mère. Ici au Cameroun, on considère les gens de sa tribu comme des comptables tout frais. C'est la seule tribu qui ne rigole pas avec l'argent. Je ne me rappelle pas du nom de cette tribu, je demanderai surement à Nicole. En tant que comptable du TREIZE, il convient donc de me remettre cet argent. Apparemment je suis le plus fiable et je suis trop radin pour utiliser cet argent. Je commence à déstresser vu que Leo m'a l'air calme et n'est surement pas prêt à me passer un sermon ce soir.

Deuxièmement, Leo me remet une enveloppe. Le genre d'enveloppes super grandes là. Je me demande ce qui a à l'intérieur. J'ouvre et je constate que c'est l'examen de Terminale. Je suis intrigué pendant quelques instants avant de comprendre. Dans notre euphorie, on a oublié qu'il n'y avait qu'un seul exemplaire de cet examen et donc Lundi en arrivant le Préfet se rendrait compte qu'il a été volé. Comment on a pu passer à côté d'un tel détail ?

Ophiuchus : « Tu me remets ça maintenant pour que je fasse quoi avec ?

Leo : Il faut bien que quelqu'un aille remettre ça

Ophiuchus : Et pourquoi ce serait moi ?

Leo : C'est ta punition pour avoir pété les plombs aujourd'hui

Ophiuchus : Je savais que c'était trop beau pour être vrai (dis-je d'une voix à peine discernable)

Leo : Que dis-tu ? Peu importe. Tu veilles à remettre cet examen avant que le Préfet ne s'en rende compte

Ophiuchus : Moi je n'en ai pas envie, j'ai un programme chargé

Leo : Manger dormir et rêvasser ?

Ophiuchus : Mec je vais aussi aux toilettes

Leo : Je te conseille d'y aller demain parce que Lundi tu arriveras surement et il sera trop tard

Ophiuchus : On ne peut pas passer ça à quelqu'un d'autre ? Genre les filles ou bien Ariès ?

Leo : Pas de problème, j'espère que tu es prêt pour le sermon

Ophiuchus : Tout compte fait, je vais m'en charger

Leo : Tu vois quand tu veux

Ophiuchus : J'y vais

Leo : Tu ne restes pas un peu pour t'amuser ?

Ophiuchus : On a des significations différentes du verbe "s'amuser"

Leo : Tu sais, ça ne te ferait pas de mal d'interagir un peu plus avec les autres

Ophiuchus : J'y penserai. Allez, salut

Leo : Ophiuchus, n'oublie pas c'est ton tour cette fois

Ophiuchus : Sérieux ? En plus de cette punition, c'est aussi mon tour ? »

Leo prit le temps de me raccompagner vers la rue principale. Je ne voulais pas mais il a insisté. Je n'ai vraiment pas besoin d'une maman pour me tendre la main pour le moment. Une fois arrivés, je me dis qu'il va surement rentrer au club. Malheureusement, Monsieur insiste aussi pour me mettre dans un taxi afin que je rentre sain et sauf. Le bon côté des choses est que si je me fais agresser, je pourrai fuir et le laisser derrière. C'est une bonne chose en soi donc qu'il m'ait accompagné. Un taxi passe presque immédiatement et accepte de m'emmener à destination. Je fais un signe d'au revoir à Leo avant de monter dans le dit taxi. Sur le trajet, je mets à jour mes données notamment sur Ariès et sur les filles. Ces données me seront utiles un jour et mêmes si elles ne le sont pas, ça fait toujours de beaux objets de chantage. Le taxi me dépose devant la maison et je lui verse le montant du déplacement. En sortant je vois Nicole à l'entrée de la porte. Lorsque je me dirige vers elle, je sens qu'elle était un peu inquiète et qu'elle aimerait se réjouir de me voir sain et sauf. Elle reste cependant indifférente. Elle connait bien le genre de réaction que je vais lui offrir si elle est un peu trop émotive. Elle ouvre la porte et attend que j'entre pour la refermer. Je file vers ma chambre pour me reposer. Demain a beau être dimanche, le jour de repos par excellence, je n'aurai pas le luxe de le faire. Il vaut mieux aller se coucher maintenant.

Le lendemain matin, mon alarme s'est enclenchée. Je regarde et il est marqué 7 heures. J'ai beau ne pas être du matin, il faut que je me réveille. C'est parti pour la toilette quotidienne. Je finis de me préparer et je pars prendre mon petit déjeuner. Nicole a fait du chocolat chaud et une omelette. Ça ne m'a pas l'air mauvais voire appétissant donc je vais goûter. Après quelques bouchées, je me rends compte que j'ai tout englouti. Je débarrasse la table et je fais la vaisselle moi-même. Nicole me rejoint plus tard habillée décemment. Sa garde-robe est assez limitée. Quelques habits pour rester à la maison et une robe pour aller à l'église le dimanche. Ça me fait penser à quelque chose. Les seules fois que je suis avec Nicole c'est juste dimanche. Je vais dans ma chambre et j'en ressors presque immédiatement. Nous sommes fin prêts pour aller à l'église. Nous sortons de la maison et Nicole stoppe un taxi pour nous conduire. L'église où nous allons est assez spéciale. C'est celle où maman avait l'habitude de prier du temps où elle vivait ici au Cameroun. Elle est assez loin de la maison et se trouve en plein centre-ville. Dans le taxi je vois que Nicole me guette mais je fais comme si de rien n'était. Qu'elle aille regarder le ciel.

Nous arrivons à l'église qui est en réalité une cathédrale. Nous descendons du taxi et c'est parti pour les longues marches qui mènent à l'entrée. A ma montre il est presque 8 heures, la messe ne devrait pas tarder à commencer. Comme d'habitude, nous prenons place au fond avec Nicole. A 8heures précise, la messe commence. J'ai de la chance c'est une messe catholique. On dira l'essentiel et la messe se clôturera. Après deux bonnes heures à écouter la parole de Dieu, nous sortons. En redescendant les marches, Nicole stoppe déjà un taxi pour rentrer à la maison. Une fois en bas, nous y entrons et prenons la route de la maison. Je médite pendant le trajet. Le message véhiculé aujourd'hui m'a fait prendre une décision. Je change subitement la destination du taxi ce qui surprend Nicole.

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