Diril, Jaesa et Estebar.
L'ancien quatrième Prince vagabonde dans le Palais Royal.
DIRIL — Il n'y a plus personne. Je suppose qu'ils se terrent tous dans la peur. Se trouvent-ils dans leur chambre ? Où puis-je les croiser sinon ? Me revoilà, et nul ne m'accueille !... D'un côté, je le mérite. Peut-être m'ont-ils déjà oublié. Peut-être ne me considèrent-ils plus comme leur frère. Peut-être que j'aurais mieux fait de ne pas revenir. Duc me convient sûrement davantage que Prince exilé... Bon sang ! Mais où sont-ils ? Les dédales sont déserts, il n'y a aucun murmure, pas un grincement, pas un bruit. Seulement un silence effroyablement effrayant.
En passant devant une porte, il perçoit des reniflements étouffés.
DIRIL — Ma famille ou des simples serviteurs, il faut que je rencontre quelqu'un. On pourrait presque croire que ce château est inoccupé !
Il rentre dans la pièce d'où proviennent les sons et tombe nez à nez avec une crinière ébène, et décoiffée. La femme lève la tête et il croise un regard semblable au sien, noir corbeau, mais l'éclat habituel est brisé.
DIRIL — Jaessamine, est-ce bien vous ?
JAESA, perplexe — D-Diril ?! Quelle surprise ! Je n'imaginais plus vous revoir. J'en suis ravie. Mais pourquoi êtes-vous ici ? Vous avez été exilé et...et...
DIRIL — Et le décès de père ne signifie rien. Je suis toujours un exilé. Toutefois, le sixième Prince m'a expressément dicté de rejoindre la Capitale. Apparemment, je n'étais en sécurité à l'extérieur. J'ai trouvé cela stupide. Au palais, ce n'est également pas la sûreté qui prime. Mais je tenais à rentrer quelques temps... Ne serait-ce que pour proposer mon humble soutien.
JAESA, tristement — Cette nouvelle est une pointe de lumière dans l'atroce obscurité qui nous englobe depuis plusieurs jours. Votre retour est grandement apprécié.
DIRIL — Pourtant, personne ne semblait au courant.
JAESA — Tout a été complexifié dernièrement. Notre sixième frère ne vient plus au palais, il réside dorénavant dans son domaine avec son épouse. Il a certainement oublié de nous prévenir que vous veniez. Sinon, nous aurions été présents pour vous recevoir.
DIRIL — Je me doute que vous avez d'autres préoccupations. Ce n'est rien. En outre, j'ai pu redécouvrir les couloirs qui m'avaient tant manqués !
JAESA — Bienvenue, à nouveau, chez vous, Diril !
Sans plus tarder, elle l'enlace fortement.
ESTEBAR — Un vent novateur !
Le frère et la sœur pivotent vers le Conseiller, alité, un bandage recouvrant son torse et son épaule. Le Duc s'approche aussitôt de lui et lui tend sa main afin de le saluer, puisqu'il ne peut l'étreindre.
DIRIL — Quand j'ai lu la lettre de notre frère, j'ai été extrêmement peiné, mais soulagé que vous soyez sauf, Lord Estebar.
JAESA, sèchement — Il nous a fait une belle frayeur ! Heureusement, la flèche était très mal tirée et ne l'a pas complètement transpercé. Les médecins ont pu l'extraire aisément et arrêter le saignement. Il ne s'est pas réveillé pendant des heures interminablement douloureuses, mais il va mieux aujourd'hui.
DIRIL — C'est une vive consolation ! Je remarque la bague à vos doigts. Le mariage a-t-il pu se finaliser au moins ?
ESTEBAR — Je suis officiellement l'heureux époux de la troisième Princesse de la Couronne d'Ethrian.
JAESA — Oui, et cela signifie que, si vous m'abandonnez, je ne vous excuserai jamais ! Alors, faites bien attention à votre vie !
DIRIL — Effectivement, il ne faudrait la décevoir. Prenez soin de vous, Estebar. Il y a déjà eu trop de perte dans ce maudit palais.
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Ethrian V - Marria
FantastikMarria est une fille d'un médecin fortuné qui vit hors de la Capitale. A cause d'un accident sept ans auparavant, elle se retrouve liée au quatrième Prince de la Couronne d'Ethrian, tandis que celui-ci est en exil. L'un tente de recommencer sa vie l...