Ethrian V - Marria

Acte II, scène 4.

Jaesa et l'étranger.

Tandis que les hommes se distraient, la troisième Princesse est seule dans sa chambre. Ses amies sont allées se préparer.

JAESA — Les minutes défilent et je suis de plus en plus impatiente. Ma jambe se soulève de son propre gré et mon pied martèle le sol. Si je souhaitais, je pourrais faire un trou dans la pierre. Je devrais me calmer, mais cela m'est impossible, impensable. Je ne pense qu'à mon cher et tendre, mes pensées sont rivées sur lui. Que va-t-il porter ? Vais-je le trouver plus beau qu'à l'origine ? Les gens racontent que notre amour est idéalisé lors de son mariage. Il est déjà mon Ange, que pourrait-il être d'autre ? Je ne songe qu'à lui, ne peux me le sortir de l'esprit. On m'a conseillée de...Conseillé... Conseiller... Estebar... Je vais l'épouser !

Elle se lève et tournoie gracieusement en prenant soin de ne pas abîmer sa robe.

JAESA — On m'a conseillée de renouveler mes pensées, mais la petite voix me rappelle irrévocablement Lord Estebar. Chacun de mes bons souvenirs est lié à lui. Parfois, même les mauvais. Cependant, sa simple présence rend tout magique ! J'ai tellement hâte ! Je voudrais presser le temps, qu'il passe vite, que nous soyons ce soir.

Quelqu'un toque à sa porte et, d'une moue interrogatrice, elle autorise la personne à venir. Il s'agit d'un homme bien portant, dans de coûteux habits.

ETRANGER — J'ai pensé que vous souhaiteriez vous désaltérer avant votre mariage, votre Altesse.

JAESA, à part — La voix de cet homme est incongrue. Elle me fait penser aux nordiques. (à l'étranger) D'où venez-vous ?

ETRANGER — Ah ! mon accent m'a encore trahi.

JAESA — Pardonnez-moi, ma question était quelque peu abrupte. Vous n'êtes pas forcé de répondre.

ETRANGER — Non, il n'y a aucun mal. Je viens du Nord, votre Altesse.

JAESA — Comme je le présumais. Êtes-vous un serviteur ? Je ne suis pas sûre de vous avoir déjà aperçu.

ETRANGER — Nous sommes tous serviteurs, hormis la famille royale, bien entendu.

JAESA — Je suppose qu'en un sens, oui. Mais travailliez-vous au palais ?

ETRANGER — Je ne suis ici que pour les festivités. Je vis au Nord, votre Altesse, c'est pourquoi nous n'avons pas eu le plaisir de nous croiser auparavant.

JAESA — Vous venez de loin, alors ! Je vous remercie d'avoir autant voyagé.

ETRANGER — Nul besoin de me remercier. Une nécessité d'amusement et de divertissement me saisissait lorsque j'ai appris la nouvelle de votre union avec le Conseiller Royal. Je devais, qui plus est, me déplacer jusqu'au sud. C'était une bonne occasion !

JAESA — Si je ne peux vous exprimer correctement ma gratitude pour votre venue, puis-je vous remercier de m'avoir occupée une poignée de minutes ?

ETRANGER — Rencontrer en personne la troisième Princesse de la Couronne d'Ethrian n'est pas de n'importe quelle compétence. J'ai eu l'immense honneur de converser avec vous, alors je vous prie de ne pas me remercier là aussi. Votre Altesse, je devrais vous gratifier, et non le contraire.

JAESA — J'espère vous revoir à la cérémonie !

ETRANGER — Bien sûr, je ne manquerais l'événement pour rien au monde. (plus bas) Il pourrait y avoir une agréable surprise.