Chapitre 28 : Territoires edorians, de nos jours. (1/5)

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Il faisait grand jour quand Deirane se réveilla dans un lit inconnu. Le matelas était confortable, les draps soyeux. Elle les sentait contre sa peau. On l'avait déshabillée. Un instant elle fut désorientée. Mais il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre. De toute évidence, le drow avait anticipé leur venue et il avait agit en conséquence. Il l'avait certainement enlevée pendant la nuit et transportée chez lui. Les choses ne s'étaient pas déroulées comme prévu.

Elle n'était pas seule. Un corps frais, aux formes féminines, était blotti contre son dos. Elle se retourna. C'était bien Saalyn, elle ne s'était pas trompée. Dans son sommeil, la stoltzin avait recherché sa chaleur, cependant c'était plus un atavisme qu'un réel besoin. Elle savait depuis longtemps que l'instinct des stoltzt les poussaient vers les humains et les races apparentées. Elle remarqua que Saalyn était habillée. Sa tunique était déboutonnée et son épaule blessée dégagée, mais il n'avait pas poussé ses investigations plus loin.

« Il vérifie l'état de ses pouliches avant l'usage, on s'achemine vers la vente aux bestiaux » pensa-t-elle.

Elle secoua sa compagne pour la réveiller.

— C'est le matin déjà ? murmura la guerrière.

— Réveille-toi, il y a un problème.

— Quel problème ? Mais que fais-tu là et où est Stelmint ?

L'étrangeté de la situation la tira de sa léthargie. Elle regarda autour d'elle, appuyée sur un coude.

— Où sommes-nous ? demanda-t-elle.

— Je ne sais pas, mais ce n'est pas trop dur à deviner.

— Tu avais raison, ce salopard m'a baladé ces dernières douzaines.

Elle s'assit dans le lit et reboutonna sa tunique. Pourtant elle n'avait l'air ni furieuse, ni inquiète.

Les deux femmes regardèrent autour d'elle. Leur lit était à baldaquin, à l'ornementation très chargée. Un rideau épais tamisait la lumière qui inondait la pièce. Deirane se leva. La chambre était grande, haute de plafond, toute en pierres de taille grise. Le seul embellissement était une cheminée actuellement éteinte, face au lit. Une large fenêtre à leur gauche laissait entrer la lumière de Fenkys. Un tapis épais couvrait le sol. Une table basse et deux fauteuils constituaient tout l'ameublement. Une porte à côté de la cheminée et une dans le mur de droite étaient les seuls accès. Deirane se dirigea vers celle à sa droite, elle voulut l'ouvrir, mais elle était verrouillée. L'autre, par contre, s'ouvrit facilement.

C'était une autre chambre. Trazen, le sensitif, était en train de l'explorer. En voyant Deirane, il se précipita vers elle.

— Vous aussi vous êtes là, s'écria-t-il.

— Saalyn aussi. Des nouvelles des autres ?

— Pas pour le moment. Dans d'autres chambres peut-être mais nous sommes enfermés.

— Qu'avez-vous découvert ?

— Un placard avec des vêtements.

— Où ça ?

— À la tête du lit.

Elle se retourna. L'armoire était du côté de Saalyn, c'est pour ça qu'elle lui avait échappée.

Ce coin de la chambre était équipé de tout le nécessaire pour qu'une femme civilisée puisse se préparer : miroir en pied, console de toilette, produits de maquillage, brosses et peignes, rien ne manquait dans la panoplie de hétaïre. Saalyn avait déjà ouvert la penderie et regardait dedans.

La Paysanne (La malédiction des joyaux - livre 1)Where stories live. Discover now