Chapitre 7

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Ayena eu une irrésistible envie de le flanquer à la porte avec pour ordre de ne jamais interrompre de conversation aussi importante. 

- Et à ce que je vois, poursuivit le Flasheur, j'ai une nouvelle patiente !

Il déposa tous les flacons qu'il avait dans les mains sur une étagère en vrac avant de venir s'installer face à la cadette Heks.

- Alors, quel est le problème ?

- J'ai mal à la tête, se justifia-t-elle.

Ayena leva les yeux au ciel. A tous les coups, elle n'avait absolument pas mal. Arabella trouvait toujours des excuses bidons pour sécher les cours.

Alors qu'Elwin s'apprêtait à lui donner une fiole de jouvence, il fut arrêté par un détail.

- Qu'est-ce ? demanda-t-il en désignant l'engin mécanique que détenait encore la jeune fille brune.

- Rien ! répondirent-ils tous de concert.

Au moins étaient-ils d'accord sur ce point : inutile d'en parler aux adultes. Archibald se saisit du gadget d'un geste extrêmement rapide et adroit, si bien que Arabella n'eut pas le temps de l'en empêcher.

- Bien. Je vais te faire un mot, reprit Elwin.

Il griffonna sur un bout de papier sorti de nulle part.

- Elwin ? demanda la Pyrokinésiste.

- Oui ? répondit-il sans lever les yeux de ce qu'il écrivait.

- Je peux rentrer chez moi ? Je me sens mieux à présent et l'alchimie était mon dernier cours de la journée.

Il daigna enfin lui accorder un regard.

- Si tu veux. Mais je veux que tu promettes de me prévenir si jamais tu te sens mal. Au moindre pépin, tu me contactes.

- Promis.

Elle se leva alors, épousseta sa tunique puis se tourna vers Archibald et Judith.

- Pensez-vous que je devrais parler de ce qu'il s'est passé à mes parents ? murmura-t-elle assez bas pour qu'Elwin et Arabella ne puissent pas entendre.

Judith secoua énergiquement la tête.

- Autant ne pas les inquiéter avec ça.

- Elle a raison, approuva l'Hydrokinésiste. Je ne tiens pas à ce que mon père m'interdise de retourner à Foxfire.

- Je pourrais questionner mes parents au sujet du symbole, au moins, insista Ayena. Sans leur expliquer pourquoi, cela va de soi.

Archibald opina du chef et lui tendit le gadget qu'elle rangea immédiatement dans sa cape.

 Je vous tiens au courant si j'apprends quoi que ce soit, promit-elle.

Puis elle quitta le Centre de Soins après avoir salué tout le monde. La jeune fille arpenta les couloirs déserts de l'académie jusqu'à arriver au luminateur.

- Shaydaen ! lança-t-elle.

Un cristal pivota afin de lui offrir un sentier lumineux dans lequel elle s'enfonça.

***

Lorsqu'elle arriva face aux immenses portes de la demeure de cristal, un vent frais faisait voleter ses mèches châtains devant son visage. Quand elle tourna la tête, elle ne vit que falaises abruptes, mais en plissant les yeux elle parvint à distinguer l'étendue d'eau turquoise au-delà des plaines fouettées par la brise. Saydaen était sans aucun doute différent des autres logis elfiques. Si sa conception restait tout à fait banale - un vrai palace de cristal scintillant - elle se démarquait pour sa position originale. Située sur la presque-île de Bascarias, elle n'était certes pas à l'abris du vent mais offrait tout de même une telle sérénité !

GDCP~Le retour des InvisiblesWhere stories live. Discover now