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         Lim se lève et part en courant, la porte claque et je me lève pour aller la chercher. Je sors et frissonne au contact de l'air frais sur mes bras nus. Je ne suis vêtu que d'un tee-shirt et je n'ai pas mis de manteau. Mais je préfère me préoccuper de Lim. Je l'appelle mais personne ne me répond. Je sais qu'elle m'entend. Je finis par la retrouver, en pleurs et seule. Et se met à me hurler dessus :

        « Tu était au courant. Et tu ne m'a rien dit! Combien d'autres choses m'avez-vous caché à part que ma mère est une criminelle, que c'est à cause d'elle que nous sommes coincés ici et que nous sommes tous en danger parce qu'elle est trop lâche pour ce montrer! »

         Je ne réponds rien, je sais qu'elle a raison. J'aurais du lui dire, j'ai failli à mes devoirs d'ami et je m'en veux. Je baisse les yeux. Voir Lim comme ça me fends le cœur. J'ai envie de pleurer, de la prendre dans mes bras et de m'excuser. Je veux qu'elle me pardonne mais je n'ai pas le droit de lui demander ça... Je reste donc neutre en m'efforçant de ne pas laisser ma tristesse prendre le dessus.

        « Tu le savais! Tu étais au courant et tu m'as menti! Je te hais! Je vous hais tous! Va t-en! Va t-en! Tu n'a rien à faire avec la fille d'une criminelle! Pourquoi tu t'intéresses à moi, hein? Tu as pitié de moi? Ne me regarde pas avec ces yeux! Ajoute-t-elle. »

         Ces paroles me font mal mais elle a raison de me haïr... Je m'en veux terriblement mais je ne dis rien, je préfère qu'elle me dise tout ce qu'elle a sur le cœur. Elle crie et se met à me frapper. Elle me gifle, ma joue me brûle mais je méritais cette claque. Lim me lance des feuilles et des pierres, je ne les évite pas. A quoi bon, si ça permet de la calmer. Une grosse pierre atteint mon nez, il se met à saigner. J'ai le visage en feu. Lim me lance un regard noir et finit par se calmer. Elle se laisse tomber sur le sol et je décide de m'en aller pour la laisser seule. Je me retourne et marche. Une fois seul, je décide de laisser libre court à mes larmes. Je me mets à pleurer silencieusement. Lim me faisait confiance et je l'ai déçue, je ne me le pardonnerais jamais...

         Je retourne à la maison, je passe discrètement devant la porte de la cuisine. Si ma mère me voyait, elle me poserait des questions et je n'ai pas envie de lui parler. C'est sa faute, elle m'a interdit de parler à Lim... Mais c'est aussi la mienne, j'ai accepté. Je prends un mouchoir et constate que mon nez ne saigne plus. Je monte l'escalier et Joy et Gill passent la tête dans l'embrasure de la porte de la chambre de Gill.

        « Finn, viens, Lim n'est pas avec toi ? me dit Gill.

        -Oh mon dieu, tu as le visage en sang ! crie Joy.

        -Laisse, ce n'est rien. Je soupire et les suit. »

         Je leur raconte ce qu'il s'est passé :

        « Vous avez vu Lim partir en courant, je l'ai suivie et elle pleurait. Ensuite elle m'a hurlé dessus parce-que je savais ce qu'il s'était passé et que je ne lui avais rien dit, oui Gill ne fais pas cette tête là, mais ma mère m'avait interdit d'en parler... Après elle m'a lancé une pierre dans la figure, mais je la comprends, je la méritais, et je l'ai laissée seule pour qu'elle se calme... »

         A ces mots, mon cœur se serre, je m'en veux d'être tranquillement assis dans cette chambre pendant que Lim doit être en train de pleurer toutes les larmes de son corps.

        « Si tu fais du mal à ma sœur, je te tue ! s'exclame Gill.

         -Gill, arrête ! dit Joy choquée. »

         Gill se lève et sort de la chambre. Joy me regarde les yeux pleins de larmes. Je soupire et me lève. Je descends les escaliers et sort dehors. Je marche en direction d'un lac. Je me déshabille et me baigne. L'eau est glacée et je vais tomber malade mais je m'en fiche. Il est tard, le soleil commence à se coucher et les étoiles apparaissent petit à petit. Ce n'est que quand mes doigts deviennent violets que je me décide à sortir de l'eau. J'attends de sécher un peu et me rhabille. Je refais le chemin à l'envers et rentre à la maison en colère. Je suis en colère contre moi-même, contre ma mère, contre le capitole, contre Panem, contre l'assassin de Paylor, pour faire simple, je suis en colère contre le monde entier. Mes cheveux encore mouillés gouttent dans mon dos. J'arrive près de la maison et ma mère me dit :

        « Finn, où étais tu ? Qu'est il arrivé à ton visage ? »

         Je ne lui réponds pas et lui jette un regard noir. Je tourne les talons. Et commence à gravir les escaliers marche par marche.

        « Finn Odair ! Tu reviens ici tout de suite ! »

         J'ignore ses ordres et continue mon ascension jusqu'à l'étage. Je décide d'aller me coucher et entre donc dans la chambre de Gill ou je dors comme à chaque fois. Je me glisse sous les draps quand Gill me dit :

        « Finn, je suis désolé pour tout à l'heure, j'étais en colère...

         -T'inquiètes pas, c'est pas grave, et j'ai déjà oublié ! »

         Il me sourit et éteins la lumière, je me laisse doucement glisser dans les bras de Morphée.

         Je me réveille, j'ai mal dormi... C'est aujourd'hui que je repars. Près de 12 heures de route, super... Je me prépare dans la salle de bain et descends. Il est l'heure de s'en aller. Je commence à faire la bise à tout le monde. Ça y est, il ne reste plus que Lim. J'ai envie de lui dire au revoir... Mais j'hésite, elle va me repousser, c'est sûr. Elle est encore dans sa chambre. Je voudrais aller la voir, mais je ne veux pas l'obliger. Elle m'a clairement fait comprendre hier qu'elle ne voulait plus me parler. Je n'y vais pas et sors dehors. J'ai un regard vers sa fenêtre et vois qu'elle nous regarde. J'ai envie de pleurer mais je me retiens et reste impassible. C'est donc le cœur lourd que je monte dans la voiture.

THE HUNGER GAMES - le renouveau - FinnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant