Bérénice fit mine de bouder en croisant les bras. Après de nombreuses tentations de réconfort, il finit par l'attraper par la taille et la jeta sur ses épaules. Elle essayait de se débattre. Malgré les cris, les plaintes et les injures de Bérénice, il ne la lâcha pas. Il la porta à l'étage.

- Voici notre chambre. Au fond du couloir, c'est ton bureau. Le mien est là.
- Je ne verrai pas, si tu ne me reposes pas au sol, déclara Bérénice d'une voix monocorde.

Elle était encore la tête en bas. Elle s'était tue jusque là et elle avait cessé de gigoter car elle s'était rendu compte que ça ne servait à rien de se plaindre.

- Ah oui, c'est vrai, s'amusa Tristan.

Il la balança sur le lit tel un sac à patates, heureusement que le lit n'était pas trop ferme.

- Ouch, plus de douceur, s'il te plaît. Hum, le lit est confortable... Je suis bien là.

Elle prit un coussin et le serra contre elle. Tristan s'assit au bord du lit et lui caressa les cheveux.

- Tu dois être fatiguée, ma chérie. J'ai totalement oublié que tu étais souffrante il y a encore quelques jours. Excuse-moi, je me suis emballé.
- Il n'y a pas de souci. Cela ne me déplait pas tellement.
- Tant mieux. Est-ce que tu vois le rideau là-bas ?
- Oui.
- Derrière se trouve ton petit dressing.
- Wow, un dressing ?
- Oui, oui.
- La mode et moi, ça en faisait deux.
- Tu n'aimais pas la mode, mais tu faisais des efforts vestimentaires pour ton travail. La table de chevet à droite du lit et cette commode blanche contiennent tes affaires également.
- D'accord, merci de renseigner. C'est gentil.
- Pas de quoi. Je crois que je t'ai tout dit, n'hésite pas à me poser des questions. Je vais te laisser te reposer. En passant, je viens de changer les draps ce matin.
- Oh, tu es vraiment un amour...
- C'est normal. À toute, Bébé.
- À tout à l'heure.

Il sortit aussitôt de la chambre. Bérénice entendait ses pas s'éloigner et descendre les escaliers. Ce n'était pas facile d'être complice avec un étranger. Il y a toujours la petite voix qui la retenait, qui l'empêcher d'être elle-même. Parfois, elle avait l'impression qu'il omettait qu'elle était amnésique. Devrait-elle fermer les yeux et jouer le rôle qu'on lui avait attribué ? Était-elle à sa place dans cette maison ? Pourrait-elle être à la hauteur ? Tristan était tellement bien qu'elle ne saurait le rejeter. Elle ne pouvait pas laisser partir un homme comme celui-ci. Elle avait peur de décevoir son entourage, particulièrement ses parents. Ces derniers avaient fait tellement de choses pour elle...

Comment s'était-elle retrouvée avec un homme ? Est-ce que son histoire avec les femmes s'était mal terminée ? Elle se souvenait juste qu'elle était en plein dans ses révisions et qu'elle n'était pas en couple à ce moment de sa vie. Sa relation avec une fille s'était terminée quelques mois auparavant.

Cependant avait-elle eu des relations entre ses derniers souvenirs et son mariage ? Avait-elle connu un autre homme que Tristan ? Que s'était-il passé pendant ces quatre années? Déjà étaient-ils au courant ? Elle se voyait mal poser ces questions à son entourage, les murs ont des oreilles... Néanmoins, ce n'était pas dans sa nature d'avancer dans la vie en laissant une porte entrouverte. Elle avait absolument besoin de savoir pourquoi elle s'était mariée à un homme.

Elle avait cherché dans son téléphone la veille, mais rien de suspicieux n'avait été trouvé. Il y avait plus de quatre cents numéros de téléphone, ce n'était pas possible de contacter ces personnes, une par une. Tristan lui avait montré des photos de son cercle d'amis proches, mais il n'y avait que des nouvelles têtes... À part sa meilleure amie de l'époque, elle n'avait pas trouvé le nom de ses autres amis dans le répertoire. Malheureusement, son numéro était indisponible, elle avait changé de numéro entre-temps...

Tout à coup, Bérénice sursauta, une petite tête apparut sous lit. Plongée dans ses pensées, elle n'avait pas du tout remarqué la présence de Butt. Elle laissa tomber son bras au bord du lit pour le caresser.

Après un moment de caresses, Bérénice décida de se lever. Elle se mit à fouiller les tiroirs, un par un, à la recherche d'indices. Elle trouvait tout et n'importe quoi dans ces tiroirs, des médicaments, du maquillage non déballé, des petites sacoches, du parfum, des bijoux, des montres, des objets non identifiés,... mais rien d'intéressant.

Du côté du dressing, son style vestimentaire avait beaucoup évolué depuis ses vingt-et-un ans. Des chemises, des tailleurs incalculables étaient rangés par couleur. Le noir et le blanc prédominaient malgré tout. On avait l'impression d'être dans un magasin. Tout était plié uniformément. Puis dans un placard coulissant, se cachaient les robes. Jamais elle n'aurait mis des robes aussi féminines ! N'en parlons pas des chaussures à talon pour marcher en crabe... Où étaient les tenues décontractées ?! Elle ne trouva que quelques jeans et quelques polo... Mais quelle personne était-elle devenue ?

Elle décida de faire un tour dans son bureau. Ce dernier était très professionnel avec des armoires de bureau métalliques. C'était très sérieux, on ne rigolait pas là. Un bureau et un fauteuil étaient placés devant la fenêtre. Bérénice avait toujours beaucoup tenu à la luminosité. Le manque de lumière lui fatiguait les yeux. Dans un coin de la pièce, il y avait une bibliothèque. Des livres de tous les genres s'y trouvaient. Juste à côté se trouvait un canapé. " Rien de meilleur que de lire à moitié affalé sur un canapé. " Se dit Bérénice en s'allongeant dessus après avoir attrapé un livre au hasard. Elle lut la quatrième de couverture et le reposa immédiatement à sa place initiale. La politique n'était pas sa tasse de thé. Sur son bureau, des piles de papiers étaient éparpillées, un vrai bazar. En prime, une couche de poussière les recouvrait. Elle voyait bien que son mari n'y avait pas touché depuis son accident. Les dossiers étaient datés de la semaine de son accident. Elle ne savait pas par où commencer ses recherches. Elle n'osait espérer trouver des informations aussi intimes dans un lieu aussi professionnel. Elle commençait par ouvrir l'armoire le plus proche. Il était rempli de fournitures de papeterie, de pochettes de projets, quelques classeurs vides et de carnets remplis de notes. Dans l'armoire du milieu, elle se retrouva nez à nez avec un tableau blanc magnétique sur lequel était écrit à l'arrache : " Aimer, c'est regarder ensemble vers la même direction. " L'avait-elle écrit? Peut-être bien, elle reconnut sa façon étonnante de faire son A majuscule. La citation était ponctuée d'un point bien net, bien ferme. Derrière le tableau, sous des classeurs se trouvait un carton qui attira son attention. Ce n'était pas un simple carton marron. C'était un carton coloré de fruit ou de légume avec un couvercle... Bérénice ne trouva pas anodin de trouver un carton aussi piètre dans cette maison. Par curiosité, elle le prit et le posa sur le canapé. Elle l'ouvrit doucement. Elle trouva un bric brac d'objets à l'intérieur. Un tigre en peluche, des plumes de calligraphie, un flacon de parfum vide, des petits objets... Une lettre d'amour chiffonée anonyme. L'expéditeur était une femme, les accords étaient au féminin. L'identité de la personne s'arretait à là. En fouillant encore un peu, un reçu de fleuriste accrocha également son regard. Il datait de deux ans avant son mariage. Avait-il un lien avec la lettre ? C'était pour une livraison de roses à Tentazione, mais malheureusement, il n'y avait pas l'identité de la destinataire... Juste les coordonnées du fleuriste y étaient imprimées. Elle prit son téléphone pour les appeler. Elle pria qu'ils n'ont pas fermé entre-temps. Elle sentait son cœur palpiter un peu plus fort à chaque sonnerie.

- Allo. Fleuriste BonjourleDestin, bonjour.

Salut ! 😈 À nouveau, un chapitre. On commence ENFIN à entrer dans le vive du sujet. J'ai trop allongé le début de l'histoire qui n'est pas la partie la plus intéressante selon moi... ^^" En ce moment, je ne fais que réécrire mes chapitres pour publier, je n'avance pas dans l'écriture en elle-même 😞

Mia Serotonina [ Complet ]Where stories live. Discover now