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Un quart d'heure plus tard, la dame de l'accueil revient vers moi, m'informant que ce fameux Benjamin pourra me recevoir, mais seulement dans une heure.

- Aucun souci, je vais attendre ici si ça ne vous dérange pas ?

- Bien sûr mademoiselle, pas de problème. Il viendra vous rejoindre, je vais l'informer que vous restez.

- Merci, avez-vous un distributeur de boissons ?

- Oui, au fond du couloir à gauche, il y a également des cochonneries à manger si vous le souhaitez.

Je la remercie et elle retourne à ses occupations. Je me penche vers ma voisine qui câline à présent son nourrisson et lui propose quelque chose à boire ou à manger.

- Wouhai, un café.

- Ah non ! pas de café, évites d'en boire tant que tu allaites, un chocolat ça serait mieux pour vous deux.

J'ai souvent entendu ma maman dire aux femmes enceintes ou allaitantes, de ne pas fumer, pas boire d'alcool, de café ou de thé...Elle répétait sans cesse de manger sainement pour apporter plein de bonnes choses à leur enfant. Ma mère a fini sa carrière dans une maternité, à quarante cinq ans elle a fait sa reconversion d'infirmière à sage femme. Maintenant, c'est à moi de le dire à toutes ces futures ou jeunes mamans qui ne le savent pas forcément.

- Grrr tu m'agaces toi. Tu n'es pas ma mère ! je vais le prendre ton chocolat parce que j'ai soif et elle me pompe toute mon énergie.

Elle a envie de sourire mais ne laisse passer aucune émotion. Je vois ses lèvres se retrousser quand je lui réponds :

- Je sais, je peux être très attachiante.

Je me dirige dans la direction indiquée par la secrétaire. La machine trône au bout du couloir. J'insère des pièces et fais couler nos deux boissons, je lui prends une barre de céréales en plus.

Je sens une présence derrière moi, un parfum masculin, très enivrant. Je ferme les yeux et inspire profondément, une sensation très troublante et électrique. Je n'ose pas regarder et récupère mes biens avant de repartir vers l'entrée. J'hésite à me retourner quand j'entends cette personne répondre à son téléphone. Mon dos est envahit par une chaleur étrange, au son de cette voix grave. Je tente juste un œil par dessus mon épaule et croise des yeux vert posés sur moi. Un bel homme, brun, assez grand et plutôt baraqué. Le rouge me monte aux joues quand son regard se fait insistant. Il m'adresse un signe de tête tout en continuant sa conversation téléphonique. Mal à l'aise, je me retourne pour rompre le contact. La jeune femme m'attend avec sa petite endormit paisiblement contre sa poitrine.

- Voilà pour toi. Je t'ai pris un peu de vitamines en plus... Comment t'appelles-tu d'ailleurs tu ne me l'as pas dit tout à l'heure ?

- Mathilde, merci pour le chocolat et la barre.

Au moindre bruit et mouvement, Emma ouvre légèrement les yeux. En la berçant doucement, elle retrouve rapidement le sommeil. Nous parlons de ce qu'elle compte faire pour s'en sortir.

- Je suis là depuis cinq mois. Ils sont super cool ici. Pendant la fin de ma grossesse, j'ai continué mon CAP vendeuse, mon examen est dans trois mois. Il faut que je travaille mes cours pendant que la petite dort et certaines autres personnes m'aident à réviser. Les résidants et les éducateurs sont très solidaire c'est chouette.

J'essaie de ne pas l'effrayer avec des questions trop intimes mais c'est elle qui se confie, et j'apprécie énormément.

- Oh c'est super ça que tu continues tes études. Tu es une battante, même si tu as un sale caractère !

En riant, je lui adresse un clin d'œil qui la fait vraiment sourire.

- Tu vas arrêter toi, tu n'arrêtes pas de dire des trucs méchant sur moi.

- Mais non, je plaisante tu te doutes bien ! Je suis sincèrement contente pour toi si tout se passe au mieux ici.

Nous continuons à bavarder un moment. Je lui explique vaguement ce que je suis venu faire et vient le moment où mademoiselle Emma se réveille en pleurs et en nous incommodant d'une odeur nauséabonde. Nous partons dans un fou rire et Mathilde s'en va pour changer la couche de sa fille.

- Au revoir Christabelle, merci pour ta gentillesse et j'espère que tu trouveras ce que tu es venu chercher.

Je me lève à sa suite, l'aide à ramasser toutes ses affaires pendant qu'elle dépose Emma dans son cosy. Puis la salue en lui souhaitant plein de belles choses pour la suite.



CoïncidenceWhere stories live. Discover now