1 Prologue

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Quinze ans plus tôt

Je me sens seule dans cette chambre. Cela fait deux heures que mes parents m'ont laissée ici. J'ai pour interdiction de sortir de cette pièce, quoi qu'il arrive.

Ma sœur Alice n'est pas rentrée ce soir, ils sont partis à sa recherche. La nuit est tombée, l'inquiétude me gagne ainsi que la faim.

Les larmes me montent aux yeux car je ne veux pas leur désobéir mais mon estomac réclame et j'ai très envie de faire pipi. Je vais essayer de m'occuper l'esprit pour ne pas y penser. Je cherche un livre quand la porte d'entrée claque. Ma peur s'accentue. J'écoute le silence puis les bruits de pas qui se rapprochent, mon corps est parcouru par des frissons. Si ça avait été mes parents, ils seraient venus immédiatement me trouver, j'en suis certaine.

Je me suis cachée derrière la porte mais, ma curiosité de petite fille me fait m'approcher pour regarder par le trou de la serrure. Je constate qu'il y a quelqu'un avec une capuche sur la tête qui vide notre chambre à ma sœur et à moi. Je ne veux pas laisser faire une chose pareille. Je sors doucement de la chambre de mes parents et me retrouve nez à nez avec des yeux rouge et gonflés. Ceux de ma grande sœur, elle a du beaucoup pleurer. Alice détourne la tête, me bouscule et continue à faire sa valise. Elle prend toutes ses affaires. Je sens mes larmes couler mais je n'arrive pas à réagir. Je comprends ce qu'elle fait mais je le refuse, elle n'a pas le droit de partir.

- Alice qu'est ce que tu fais ? papa et maman sont partis te chercher...

Lui demandais-je dans un murmure.

- Laisse-moi Christabelle, pousse-toi... Je pars et surtout ne dit à personne que tu m'as vu sinon je reviendrais pour te faire du mal, comme on a pu m'en faire. Tu as bien compris ?

Elle m'empoigne les épaules, me faisant mal. À travers ces mots je ressens sa colère et sa rage. Les larmes dévalent toujours sur mes joues mais également sur les siennes. Sa valise bouclée. Elle attrape la photo de nous deux qui était sur ma table de nuit pour la prendre avec elle. Son ton se radoucit quand elle me parle.

- Je t'aime ma petite sœur chérie, mais je ne peux plus rester ici. Fais ta vie, va au bout de tes rêves et laisse personne décider à ta place. Oublie-moi, je ne veux plus faire parti de cette famille.

Après son départ, je me suis allongée sur son lit en pleurant et me suis endormie. Le ventre creux et la peine au cœur.

Mes parents sont revenus tard, sans un mot.

Je ne leur ai jamais dit que j'avais vu Alice cette nuit là.




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