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Anastasia.

J'ai vu se consumer des montagnes de rêves,toutes plus belles les unes que les autres.

La musique allait beaucoup trop fort et ma tête menaçait de se briser à chaque instant.
Mon cœur battait dans mes tempes une étonnante musique.
La pièce s'était embuée au fil des heures si bien qu'on voyait encore moins bien qu'à notre arrivée,chose que je ne croyais pas possible.
Une horrible odeur,mélange de plusieurs drogues,rentrait de force en moi.Si bien que je devais être aussi stone que ceux qui s'échangeaient des joints.
Vinchenso était avachi dans un fauteuil à l'opposé du mien,collé d'un côté à Fabio et de l'autre à Sérafina.Les trois acolytes étaient moins depuis bien trop longtemps.
Je me levai du fauteuil discrètement et essayai à l'instinct de sortir de cette pièce.
J'avançais jusqu'à un endroit assez reculé pour que la musique assourdissante ne soit que un vague souvenir.A tâtons,je cherchai l'interrupteur et découvris,une fois la lumière allumée,une immense cuisine à l'américaine.
Sans aucune once de gêne,j'ouvris le frigo et en sortis une petite bouteille d'eau,puis,épuisée,je m'appuyai contre le plan de travail.
Je fixai devant moi le mur d'un blanc immaculé et s'en m'en rendre compte,sans même bouger d'endroit,je me perdis dans mes pensées.

- Anastasia !

Maman était venue me chercher au collège aujourd'hui.Je copiai son grand sourire,aussi heureuse de la voir que de ne pas devoir prendre le bus.
Je rentrai dans la voiture et tout le trajet la musique retentissait à l'intérieur du véhicule.

Maman ne parlait pas ce jour là,elle était silencieusement calme. J'aurais dû me douter que quelque chose n'allait pas mais sans doute trop occupée à me plaindre mentalement d'une petite brouille avec mon groupe de copine,je n'avais rien vu.
Ce fameux groupe de copines non plus je ne l'avais plus vu d'ailleurs.
Nous avions quittés la l'Allemagne le soir même sans nous retourner.
J'étais triste,je me rappelai même avoir pleurer pendant tout le vol vers l'Australie.
Les fois suivantes je n'avais plus pleuré.
Je n'avais plus jamais pleuré en fait.

- Anastasia c'est ça ? Une voix grave brisa le silence.

Je sursautai et levai les yeux.
Le même homme qui m'avait accueillie dans la pièce se tenait devant moi.
J'essayai de me rappeler son prénom,étant sûre que Vinchenso l'avait prononcé quelques heures plus tôt.
Comme s'il avait deviné ma quête il me tendit la main.

- Nazario.

À la lumière,je pus enfin l'observer.Il était grand sans être immense et beau sans être magnifique.
En réalité il avait dû être magnifique à une époque mais sa prestigieuse beauté était désormais entachée pas une balafre.Une cicatrice droite et nette s'étirait du haut se son sourcil jusqu'à sa mâchoire.
Cette marque de guerre ainsi que ses cheveux noirs bouclés lui donnait un petit air ténébreux,comme le mauvais garçon dans les films d'amour.

- Tu n'es pas vraiment ami avec Vinchenso ? Je l'interrogeai.

Il sourit en coin.

- Pas vraiment.
- Alors pourquoi tu es là.

Il déposa son verre sur le plan qui me servait d'appui et fouilla dans sa poche avant d'en sortir une clef USB qu'il me tendit.

- Qu'y a-t-il dedans ? Demandais-je perdue.
- Ton petit secret Anastasia Permiakov.

Je laissai tombée ma bouteille au sol et l'eau éclaboussa mes pieds sans arrivée à me sortir de ma stupeur.

Le diable est une femme.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant