27.

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Anastasia.

Il n'y a rien de plus dangereux que quelqu'un qui n'a rien à perdre.

Quel trou de cul !
Il m'avait faite venir,comme un grand prince,tout ça pour me laisser assise attachée dans une petite pièce avec un garde à chaque coin.
Voilà une éternité que je n'avais pour seul compagnon le silence de mes pairs.
Puis soudain,des claquements de pas.Du fond d'un couloir jusque devant la porte,précipités comme si la mort le poursuivait.
Les gens ne fuyaient que la mort de toutes manières.
La porte s'ouvrit en grand fracas.Un homme,le visage fermé,planta ses yeux sur moi.Dans ses iris la soif de vengeance.
Je connaissais ça.Je savais la distinguer.
Les gens n'étaient régit que par la haine ou l'amour.
Il s'approcha de moi tel un prédateur.
Les gardes derrière ne bougèrent pas d'un pouce,
qu'est ce que j'avais cru ? Ici je n'étais pas chez moi et ces hommes n'étaient pas mes alliés.
Un pas de plus et il se retrouva devant moi.

- Pour mes frères

Un coup.Sur le côté droit de ma tête.La mâchoire me brûlait,la sensation étant presque égale à la chaleur d'une flamme.
Un autre.
Intérieurement je rageais d'être pieds et mains liés,sans aucun moyen de me défendre.Je détestais l'injustice.
Encore un et le goût de sang arriva dans ma bouche.
La tête me tournait de manière inhabituelle,je n'étais jamais aussi fragile d'habitude.
Je lui crachai dessus,un mélange de salive et de sang.
Sa tête se ferma d'elle-même.
Ce gars,il vengeait ses frères il avait raison.Moi j'avais tué les siens pour protéger les derniers personnes qui comptaient pour moi.
En sauvant ma famille j'avais détruit la sienne.
Il leva la main encore une fois.
Un bruit sourd retentit.Une détonation.Et l'homme tomba lourdement au sol à quelques millimètres de moi.
Je ne détournai pas le regard,je regardai la mort en face,celle qui me promettait de revenir pour moi.
Devant moi,Vinchenso, l'arme fumante,le visage sévère.

- Toi,il accosta un de ses gardes,je ne t'avais pas demandé de la surveillée ?

Sa voix était plus froide que la glace et plus tranchante que le métal.
Face à moi se tenait un seigneur de guerre.

- Je pensais que c'était uniquement pour qu'elle ne parte pas et que ...

Un second coup de feu.Le corps de l'homme tomba au sol comme une insignifiante feuille d'automne.
De là où j'étais,je pouvais entendre la respiration saccadée du compère.
Je connaissais ça aussi.Voir la mort en face laissait quelques séquelles.

- Toi,tu n'as rien fait non plus ?

Vinchenso n'était plus lui-même.Il était rageux et plein de haine.Je ne voyais plus en lui l'enfant capricieux mais autre chose,quelque chose de sombre.

- Vinchenso,ma voix pour la première fois n'était pas assurée,ne tire pas.

Son regard de braise se planta sur moi.
Et pour la première fois,il m'écouta.

Le diable est une femme.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant