Cent ans. Cent ans que la Nation du Feu a décidé de mettre le reste du monde à genoux, sans que personne ne lui fasse réellement opposition. Seulement, L'Avatar est de retour et avec lui, l'espoir d'un monde enfin en paix.
San, elle, est née au creu...
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
***
Redescente
Le cœur noué dans sa poitrine, Katara laissa un filet d'eau courir jusqu'à la plante ensanglantée des pieds de San, s'illuminer avant de laisser sa peau aussi propre que réparée derrière elle, arrachant un soupir de soulagement à la jeune femme. La Maître du Feu n'avait pas dit un mot depuis qu'elle était grimpée sur le dos d'Appa, à défaut de quelques vagues onomatopées pour stipuler que oui, malgré les apparences, elle allait bien. Ce n'était pas pour rassurer grand monde.
L'odeur de leur cuisante défaite leur collait à la peau, à eux tous, tant et si bien que même en l'absence de San, il y aurait eu fort à parier pour que l'ambiance fusse particulièrement morose, entre eux. Cependant, il aurait fallu faire preuve d'une bien mauvaise foi pour oser prétendre que son amaigrissement, son teint blême et son regard perdu dans le vide ne renforçaient pas la lourdeur de leur situation.
Katara, de nouveau assaillie par la culpabilité, se mordit la lèvre en détournant prestement le regard de son amie.
- On va être obligés d'atterrir ! lança Aang par-dessus son épaule, forçant sur sa voix pour être entendu malgré le vent qui leur fouettait le visage. On est trop lourds à nous tous, il va falloir marcher, jusqu'à atteindre le Temple de l'Air de l'Ouest.
Quelques instants plus tard à peine, les six immenses pattes de l'animal se posaient dans la poussière et tous, bien qu'épuisés, descendirent du dos d'Appa qui poussa un grognement sourd de contentement. Un Temple de l'Air ? Celui qui se trouvait le plus proche des territoires de la Nation du Feu était pratiquement inaccessible de par sa position – croché aux flancs d'une falaise – et son architecture – les bâtiments perchés la tête en bas. Mais San n'eut pas l'occasion de se demander plus longtemps s'ils étaient encore loin de leur destination qu'elle fut arrachée du sol et balancée sans ménagement par-dessus une épaule qu'elle ne connaissait que trop bien. Etouffant une grimace de douleur, San laissa à la place un pouffement de rire jaillir de sa gorge.
C'était bizarre de s'entendre rire, à vrai dire.
- Qu'est-ce-que tu fais ? fit-elle, moqueuse.
- Si tu dois marcher maintenant, tu vas nous claquer dans les pattes et il n'en est pas question, répliqua Rei, toujours paré de cette délicatesse qui le caractérisait.
Incapable de mieux, San se contenta de lever les yeux au ciel avec un grognement agacé, puisqu'au fond, elle était bien contente à ne pas avoir à user de ses jambes pour l'heure.
- Par contre, tu pues trop, je vais pas te garder comme ça, sous mon nez, argua Rei d'un ton bourru qui ne parvint à dissimuler dans sa voix cette volonté de faire sourire son amie. Comme ça, ça sera un peu plus supportable.
