𝟾. 𝙻𝚊 𝚖𝚞𝚛𝚊𝚒𝚕𝚕𝚎

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La muraille 

     Iroh avait fait mine d'être tiré du sommeil et, plus encore, d'être assommé par la surprise en voyant le quatuor dégoulinant de transpiration et d'eau souillée franchir le seuil de son modeste appartement. Zuko, trop occupé à ronger son frein, ruminant le fait qu'à cause de la bêtise de San, ils avaient été à deux doigts de se faire engloutir par ce labyrinthe sous-terrain à tout jamais, ne nota même pas l'exagération pourtant flagrante du jeu d'acteur de son oncle. Et encore moins le sourire creux que lui offrit la Maître du Feu en réponse. Manquant de bousculer le fils de l'Eau, pourtant relativement instable sur ses jambes, Zuko se débarrassa à la hâte de son équipement à la fois bien trop encombrant et puant à son goût

     - Tu te rends compte de ce qui aurait pu arriver, à cause de toi ?! siffla-t-il d'ailleurs au passage à l'intention de son amie d'enfance, irradiant de mauvaise humeur.

     Pour toute réponse, San lui lança à peine un regard, occupée qu'elle était à examiner le visage tuméfié du fils de la Terre, déjà installés à même le sol autour de la petite table basse du salon qu'ils étaient. Légèrement vexé qu'on puisse lui offrir si peu d'attention mais pas vraiment étonné venant de la part de San, Zuko poussa un soupir, agacé au possible et, sans ajouter quoi que ce soit, il claqua la porte de la salle d'eau derrière lui.

     Jamais Mai ne lui aurait fait un coup pareil, il en était certain.

     Agacé au possible, il fit passer sa tunique noire et crasseuse par-dessus sa tête. Il la lança dans un coin de la pièce avant de plonger ses mains dans le seau d'eau glacée qui lui faisait face et de s'asperger le visage, avec un grognement satisfait. Il ne serait pas mécontent d'être débarrassé de ce souvenir olfactif qu'avait laissé leur petit séjour dans les égouts sur sa peau et dans ses cheveux.

     Et ce qui le mettait à la fois en rogne tout en le confortant dans son état d'esprit, c'était que San prenait absolument tout par-dessus la jambe. Elle ne se vexait jamais, il en était persuadé. Tout lui passait constamment à quinze milles au-dessus de la tête, elle se fichait de tout, ne prenait rien à cœur hormis sa petite personne. Alors finalement, Zuko n'avait pas trop de scrupules à l'assommer de reproches. Et puis, il était toujours plus facile de désigner un coupable plutôt que de se fustiger soi-même. Il était déjà bien assez en rage envers sa propre personne sans qu'en plus il n'ait à porter sur ses épaules le poids des erreurs des autres !

     En vérité, l'esprit de San était déjà préoccupé, assaillie qu'elle était par l'idée que leur nuit, à elle et ses deux compagnons de route, était bien loin d'être terminée.

     - Merci, souffla-t-elle à Iroh quand il vint déposer une bassine d'eau chaude à ses côtés ainsi qu'une pile de linge propre.

     Le vénérable Maître du Feu lui offrit un sourire compatissant, déposa un court instant sa main sur son épaule, comme un adieu silencieux, avant de déclarer qu'il leur laisserait à tous les trois un peu d'intimité. Les doigts de San vinrent se crisper sur l'une des serviettes blanches d'Iroh alors que malgré elle, un soupir franchit la barrière de ses lèvres. San fit tremper le linge du bout des doigts, l'essora et, déglutissant pour chasser cette boule qui grossissait dans sa gorge, elle se ressaisit.

𝙻'𝙴𝚟𝚎𝚒𝚕Where stories live. Discover now