𝟷𝟶. 𝙿𝚘𝚞𝚛𝚙𝚊𝚛𝚕𝚎𝚛𝚜

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Pourparlers

     A peine la petite pique fanfaronnante de San s'eut-elle répercutée en écho contre les façades des habitations enclavant la ruelle que le sol se mit à trembler, grondant de mille menaces qui, si elle n'était pas si inconsciente, lui auraient certainement dressé l'échine. Toph Beifong lui faisait front, plus solide encore que la muraille de Ba Sing Se et, sans se départir une seule seconde de son air goguenard, elle prit fermement appui sur ses jambes, laissa glisser son pied nu sur le sol et fit s'élever une immense masse rocheuse des pavés qui éclatèrent en mille morceaux, fonçant droit vers la Maître du Feu. Vive comme un cobra qui jaillit hors des fourrées, San bondit une fois, deux fois, trois fois pour éviter les pics acérés qui menaçaient de l'éventrer au moindre faux pas. Décidément, la gamine Beifong n'était pas du genre à faire dans la dentelle.

     Un nouveau et puissant tremblement se fit entendre alors que deux immenses murs s'élevaient vers le ciel pour venir condamner la ruelle toute entière. Une arène de fortune, prête à les regarder se déchirer jusqu'à l'épuisement sans flancher une seule seconde. Beifong eut un large sourire, peut-être légèrement carnassier.

     Au moins à présent, ils ne seraient pas dérangés par un passant qui aurait eu la terrible idée de venir se promener par-ici, rationalisa mentalement la Maître du Feu.

     Une pirouette, un double saut périlleux, un atterrissage rude sur les mains, une douleur vive cingla la joue de San alors qu'une lame de pierre venait de lui fendre la pommette pour venir s'écraser contre la façade de la petite maison mitoyenne qui les jouxtait. Elle étouffa un grognement en portant rapidement ses doigts à la plaie, sentant le liquide poisseux et rougeâtre couler sur son visage. Plus de peur que de mal.

     - T'es pas hyper sympa, ma parole, siffla la jeune femme, bien plus par esprit de provocation que par véritable vexation.

     - De la part de quelqu'un qui veut ma peau, c'est un peu gonflé ! répliqua la Maître de la Terre qui, malgré sa petite taille, possédait un sacré coffre puisque sa voix se répercuta en écho tout autour d'eux, manquant de faire trembler les murs.

     Toph Beifong frappa de nouveau le sol de sa voute plantaire et d'un geste à la fois saccadé et agile du bras, elle manqua d'écraser San entre deux pans rocheux qui tentèrent de la prendre en tenaille. La Maître du Feu sauta au moment où ils allaient se rencontrer et, à présent perchée sur l'amas de gravas, accroupie et les doigts crispés sur l'argile émietté, elle rectifia, avec malice :

     - Ta peau, non, pas vraiment. Ton argent, déjà un peu plus.

     D'un coup d'œil, San constata les positions de ses deux compagnons et par conséquent, à quel point le plan tacite qu'ils avaient mis en place s'exécutait magistralement. Du moins, aussi magistralement que possible. Ses maigres compétences de Maître de l'Eau permettaient tout juste à Yokah de dévier les attaques de l'amie de Beifong, laquelle n'avait pas tardé une seule seconde à faire sauter le bouchon de la lourde gourde qui ceignait sa taille. Rei, de sa lame, tranchait avec habileté et acharnement chaque fouet aqueux pourfendant l'air dans sa direction. San laissa malgré elle un sourire courir à la commissure de ses lèvres ; leur danse à tous les trois était rodée par les années, comme si en combat, ils ne formaient plus qu'une seule et même entité en symbiose totale. Ils connaissaient parfaitement la marche à suivre : Rei et San n'auraient plus qu'accaparer pleinement l'attention de leurs deux opposantes et Yokah...

𝙻'𝙴𝚟𝚎𝚒𝚕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant