𝟷. 𝙻'𝚎́𝚙𝚎́𝚒𝚜𝚝𝚎, 𝚕𝚎 𝙵𝚒𝚕𝚜 𝚍𝚎 𝚕'𝙴𝚊𝚞 𝚎𝚝 𝚕𝚊 𝙼𝚊𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚍𝚞 𝙵𝚎𝚞

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L'épéiste, le Fils de l'Eau et la Maître du Feu

     Cela faisait longtemps que la nuit n'avait pas été aussi douce, déjà annonciatrice d'un été qui ne faisait que s'approcher chaque jour davantage, et il aurait été difficile d'imaginer fresque plus apaisante que cet immense bateau à vapeur filant sur une mer d'huile sans un bruit. De là-haut, la lune, pleine et argentée, semblait presque poser un regard bienveillant sur ces voyageurs en quête d'asile, d'une nouvelle vie, de paix et de tranquillité. Ce tableau n'aurait pourtant pas pu davantage trancher avec l'horreur de la guerre qui planait pourtant au-dessus de leurs têtes, à tous.

     Le navire, imposant et de bois massif, transportait à son bord des centaines et des centaines de passagers – de réfugiés, en vérité – vers la capitale du Royaume de la Terre, Ba-Sing-Se. En effet, presque un siècle jour pour jour après la première offensive de la Nation du Feu envers le reste du monde, les conflits et les tensions semblaient à deux doigts d'atteindre leur paroxysme. Dans les terres conquises, les natifs du Royaume de la Terre étaient plus brimés que jamais, chassés de leurs territoires par les colons tandis que partout ailleurs, des régiments entiers de Maîtres du Feu semaient la terreur.

     La rumeur de la prétendue réapparition de l'Avatar n'avait guère été suffisante, pour ce qui était de décourager la Nation du Feu, bien au contraire. Omashu, la deuxième place forte du Royaume de la Terre était tombée, s'était effondrée de l'intérieur, quelques semaines auparavant et le Seigneur du Feu Ozai, certainement galvanisé par cette victoire, semblait plus déterminé que jamais à mettre définitivement fin au conflit, dans le feu et le sang. Il se racontait même que la princesse Azula de la Nation du Feu avait été missionnée par son père afin de remettre la main sur son déshonoré de frère, Zuko, ainsi que sur son oncle, l'ancien général tombé en disgrâce, Iroh. La Nation du Feu n'avait pas pour réputation de se montrer tendre vis-à-vis de ses propres civils jugés trop faibles. Il lui fallait plus de terres, plus de ressources et placer sous sa coupe le plus grand nombre d'âmes qui vivent si elle voulait étendre sa technologie et son mode de vie comme il se le devait.

     Et alors qu'on pourrait penser que tout un chacun, à bord de ce navire, avait une pleine conscience de la situation pour le moins dramatique du monde au point d'en être directement impacté, il n'en était rien pour ce qui était des trois plus indisciplinés de ses passagers.

     Rei, Yokah et San étaient de ceux que l'on qualifiait, non sans une certaine pointe de mépris, de profiteurs de guerre, de mercenaires, de lâches avides d'argent et autres joyeusetés. Eux, leur préféraient le terme de « chasseurs de trésors », amplement plus élégant. Tous trois avaient beau porter la rudesse comme un mantra, ils savaient l'importance d'une bonne publicité aussi, à défaut d'être constamment irréprochables – très, très loin de là – ils s'appliquaient autant que faire se peut à soigner leur image.

𝙻'𝙴𝚟𝚎𝚒𝚕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant