𝟸𝟽. 𝙻'𝚎́𝚌𝚕𝚒𝚙𝚜𝚎 𝚍𝚎𝚞𝚡𝚒𝚎̀𝚖𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 : 𝙰 𝚏𝚎𝚞 𝚎𝚝 𝚊̀ 𝚜𝚊𝚗𝚐

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L'éclipse deuxième partie : A feu et à sang 

     A peine Rei eut-il mis pied à terre quand son sous-marin vint épouser les berges de la capitale qu'un brouhaha sourd le saisit à la gorge. Et l'épéiste eut juste le temps d'apercevoir le palais royal au loin, majestueux, rougeoyant, qu'il se retrouva broyé par une véritable marée humaine.

     Tout autour de lui, on courrait, on dégainait lames et masses, boucliers et arcs, on hurlait de rage. Et l'armée d'Ozai, imposante, inflexible avait visiblement la ferme intention de faire barrage à ces envahisseurs.

     Rei vint brièvement crisper ses doigts autour de la garde de son épée avant de se raviser, tandis que de tous les côtés, des soldats venus des pôles n'avaient de cesse de déferler, bien déterminés à franchir les défenses ennemies. Non, lui n'avait pas le temps de s'engager dans le combat qu'eux mèneraient. Alors le Fils de la Terre prit une profonde inspiration, empoigna le bouclier dont il s'était muni et, sans s'autoriser une seule seconde pour réfléchir à la sottise et à l'imprudence dont il faisait preuve, il se jeta dans la mêlée.

     Les flammes rugissaient de tous les côtés, l'acier rencontrait l'acier mais Rei fonça, encore et encore. Il heurta de plein fouet un, deux, trois Maîtres du Feu qui, bien trop occupés par les centaines d'autres ennemis qui tentaient de percer leurs défenses, n'eurent même pas le temps d'esquisser un geste en sa direction. Une vive douleur lui scia la joue et rapidement, Rei sentit un filet de sang couler sur son visage. Une épaisse fumée noire était tombée sur la première ligne des combats, emplissant les poumons, brûlant la gorge, et Rei, malgré sa force physique hors norme, fut secoué d'une violente quinte de toux. Et pourtant il courut, encore et encore, sans même savoir s'il s'extirperait de ce flot humain un jour.

     Pourtant, soudainement, il s'en arracha. Un air bien plus frais glissa le long de sa trachée pour venir éteindre le feu qui semblait l'avoir pris de l'intérieur. Rei releva la tête, se heurtant à la vision d'une ruelle déserte dans laquelle il avait miraculeusement débouché. Resserrant sa poigne sur son bouclier, Rei inspira profondément une fois, deux fois. Peut-être son dernier moment de quiétude avant très, très longtemps.

     Et il se remit à courir, de tout son saoul, sous le soleil écrasant de cette flamboyante journée d'été. La tour derrière le palais, celle qui gardait les plus précieux prisonniers du pays. Elle ne pouvait pas être ailleurs.

Il ne restait plus qu'une demi-heure avant l'éclipse, chaque seconde comptait.

     Crochée aux barreaux de sa fenêtre avec la force du désespoir, San laissait les bruits des combats monter à elle en même temps que son cœur s'embrasait, dans sa poitrine. Ils étaient ici, ses alliés étaient ici, au creux des entrailles de sa ville, et si Ozai s'était assuré d'être largement hors de portée de qui que ce soit durant l'éclipse, ils étaient pour San le signal que sa captivité prendrait bientôt fin.

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