Corde Raide [RivaMika]

8- Tentative de communication

NOTE AUTEURE : Hello me revoilà avec un nouveau chapitre  ! Tout d'abord, merci beaucoup pour vos mots qui m'ont tous énormément touchés cela me va droit au coeur ! Encore une fois pardon pour la longue attente entre les chapitres mais je fais au mieux je vous jure. Je vous laisse avec ce nouveau chapitre en espérant que ça vous plaise toujours autant.

Mikasa était plus que nerveuse et elle n'arrivait pas à faire un pas de plus en direction du réfectoire commun. Il y avait tant de bruits et tant de personnes qui discutaient dans la bonne humeur que Mikasa eut envie de prendre ses jambes à son cou et de trouver un endroit où elle pourrait rester recroquevillée sur elle-même. Elle savait qu'elle était encore couverte de bleu et que quelques-uns étaient visibles aux yeux de tous. Cela la mettait incroyablement mal à l'aise. Elle ne voulait pas qu'on lui pose de questions à ce sujet.

Serrant ses poings le long de son corps, elle resta ancré dans le sol durant quelques secondes alors que son regard balaya la salle. Elle repéra rapidement la table du Caporal où se trouvait Farlan et Isabel. Il était difficile de ne pas les voir pour tout dire. L'animation avec laquelle parlait Isabel ne faisait qu'attirer les regards sur cette dernière.

Mikasa sentit un faible sourire étirer ses lèvres alors qu'elle fit un pas en avant pour se diriger vers la petite rousse qui était assise dos à elle. Sautillante sur sa chaise, Isabel s'adressa à ses deux amis avec enthousiasme et Mikasa ne put s'empêcher d'être heureuse de pouvoir la rejoindre. Mais sa joie ne fut que de courte durée quand elle rencontra le regard glacial du Caporal. Ce dernier eut le don de lui couper net la respiration.

Elle se figea sur place et elle sentit un frisson désagréable lui parcourir l'échine alors que les prunelles du soldat la fusillèrent sur place. Elle sentit sa gorge se resserrer et son coeur se tordre dans sa poitrine. Il ne voulait pas qu'elle vienne et il n'avait pas besoin d'employer de mots pour lui faire comprendre. Mikasa savait combien il allait être pénible pour elle de séjourner ici et elle n'avait aucun envie d'avoir inutilement des problèmes. Sa vision des choses avait été de toujours courber l'échine pour attirer le moins possible l'attention sur elle. Les rares fois où elle s'était dressée de toute sa stature l'avait emmener à recevoir une correction qui lui laissait encore des marques. Elle détestait cette sensation d'être au centre de l'attention surtout quand les deux iris du Caporal étaient verrouillées sur elle.

A contre coeur, elle tourna ses talons en sentant ses pas se faire plus lourds. Observant une nouvelle fois la pièce, elle se dirigea vers le petit circuit qu'empruntait les soldats pour chercher leur ration de nourriture. Angoissée, la noiraude prit place timidement dans la queue sous le regard curieux de quelques soldats qu'elle tenta d'ignorer du mieux qu'elle le pouvait. Les mains tremblantes Mikasa respira lentement en gardant le visage baissé.

Elle espérait tout simplement qu'Isabel ne remarquerait pas sa présence car l'asiatique savait que les choses se compliqueraient. Elle observa les soldats prendre leurs portions et elle les imita en souhaitant ne pas faire de fausses notes. Ses gestes étaient raides et maladroits mais elle ne renversa aucune assiette. Le souffle court, elle se sentit soulagée lorsqu'elle sorti du circuit avec son plateau entre ses mains. Balayant une nouvelle fois la salle du regard, elle fixa avec soulagement une table vide qui lui paraissait être la meilleure option à sa situation actuelle.

D'un pas raide, la jeune femme s'installa à une table seule, la plus loin possible de la table du Caporal qui avait réussi à lui couper l'appétit. Elle observa la soupe qui stagnait dans son bol alors qu'elle poussa un soupire de lassitude. Elle se sentait encore moins à sa place ici que dans la maison de Poust. Au moins là-bas, elle connaissait les règles et elle pouvait se déplacer dans cette fichue maison sans avoir l'impression de marcher sur des oeufs. Et personne ne lui portait d'attention ce qui lui facilitait beaucoup la vie. Douloureusement, la jeune femme songea à ce qui allait advenir d'elle dans quelques temps. Elle connaissait sa patronne et elle savait combien elle était obstinée lorsqu'il s'agissait de ses affaires et Mikasa craignait de la voir venir ici. La noiraude savait qu'elle n'aurait pas de grandes chances pour échapper au courroux de la femme. Poussant un soupire lasse, Mikasa sentit une nouvelle vague d'angoisse la submerger. Elle allait mourrir dans quelques mois.
Elle le sentait.
Avoir accepter de suivre ce soldat avait été sa signature finale au contrat qui régissait sa vie. Pourtant la jeune femme ne put s'empêcher de penser que cela était la suite logique des événements. Lorsqu'elle faisait une rétrospective de sa vie, elle n'y voyait aucune lueur d'espoir ou de bonheur. Elle ne voyait que cette chambre sombre dans laquelle on l'avait placé depuis son enfance. Perdue dans ses pensées la jeune femme prit sa tête entre ses mains alors que son cœur se tordait dans la poitrine.