Chapitre 9 - Raphaël

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De retour après plusieurs mois de silence, je vous dois des excuses. Je vais tenté de vous les faire par le biais d'une suite et conclusion à la saison 2 de Je suis Z. J'ai aussi plusieurs surprises en réserve, maintenant que mon temps se fait plus clair !

***

Comme je m'en étais douté le premier à revenir à lui fut Raphaël. Le garçon aux cheveux noirs, qui ne semblait pas avoir fait le test de manger de la chair putride, était filiforme, même maigre. Il ne semblait toutefois pas avoir subi de mauvais traitements. Ses yeux dorés, aux pourtours rouges, me firent dire que son coma était lié à la transformation radicale que j'avais été dans l'obligation d'effectuer en lui.

Les humains dormaient. Lucas ne reviendrait pas à lui avant plusieurs heures.

- Comment te sens-tu ? lui demandais-je comme je voyais qu'il tentait de dissimuler son éveil.

Il soupira et tourna la tête vers moi.

- Ça va, mais j'ai peur.

- De ce qu'il y a dehors ou de ce que je t'ai fait ? demandais-je.

- Les deux.

Sa voix était hésitante, comme s'il avait l'habitude de parler peu, ou si on le forçait à ne pas le faire.

- Tant que je serais là, les zombis dehors ne sont plus un danger. Ils ne sont plus contrôlés et je peux facilement m'en débarrasser. Pour l'intérieur, c'est une autre paire de manches. Ce que je peux te dire, c'est que tu n'es plus contagieux et que tu ne risques plus de devenir une espèce de monstre dans le style de ceux qui se trouvent dehors. Tu vas bientôt manifester des capacités de super-héros.

Le garçon sourit à peine.

- Tu ne peux plus rien faire pour mes parents ou pour ma sœur ?

- Ils sont déjà dans l'Assemblée dehors ?

Je repoussais les rideaux pour regarder les zombis qui déambulaient toujours sans objectif. Plusieurs d'entre eux s'étaient empêtrés dans les barbelés tendus autour de la dépendance.

- Oui, je crois.

- Alors, je ne peux plus rien pour eux, sauf peut-être leur donner une mort définitive.

- Je m'en doutais. Murmura-t-il les larmes aux yeux.

Je le regardais. Je savais que je semblais très froid et ma façon de répondre manquait de tact. Il fallait qu'il comprenne que je n'étais pas son sauveur mais une personne, comme lui, qui devait survivre.

- Pourquoi es-tu resté avec cette famille ?

- C'est mieux que d'être tout seul.

- Je te l'accorde, mais tu es resté planqué dans le grenier depuis le début. Lucas aurait pu revenir à de meilleurs sentiments à ton égard. Tu es bien son meilleur ami, non ?

- Je l'étais, avant ça.

Il me montra son bras qui comportait encore une cicatrice de morsure humaine. Elle disparaîtrait certainement dans les prochaines heures, mais le trou qui en était le résultat devait prendre quelque temps pour se résorber.

- Il a toujours été dans un fauteuil ou c'est récent ?

- Il s'est blessé en descendant la pente de la rue à skateboard, il y a deux mois. Les médecins ont dit qu'il n'aurait plus la possibilité de marcher.

Je regardais le corps du gamin allongé sur le lit. La régénération de la mutation avait déjà réparé les zones lésées. Il marcherait à son réveil. J'espérais aussi qu'il reviendrait à de meilleurs sentiments.

- Il ne faut pas croire tout ce qu'ils disent. Non, il ne faut PLUS croire ce qu'ils disent, ils ont tort, maintenant.

Je m'installais dans un fauteuil, et lui fit signe de s'approcher. Il sembla avoir peur de moi.

- Ne crains rien, je préférerais juste que le reste de la famille prenne un peu de repos, les prochains jours risquent d'être éprouvants.

Il s'installa sur le bras du fauteuil, très près de moi, contrairement à ce que je croyais. Son esprit toucha le mien, je sentis de la terreur, de la résignation et une forme de honte.

- Je ne veux pas savoir ce que tu caches, Raphaël, mais je te conseille de trouver un ami à qui en parler. Ton esprit est troublé. Il faut que tu comprennes une bonne fois que ce qui s'est passé avant, c'est de l'histoire ancienne. Plus rien ne se reproduira.

Il rougit et baissa les yeux, mais son esprit délivra une image qui comportait le visage de Jason, et les mêmes sentiments de terreur, inéluctabilité et de honte.

- Tu te trompes, Raphaël, quoi qu'il t'ait fait avant, tu es maintenant à des années-lumière de lui question capacité. Tu as le pouvoir de le briser en deux si tu le voulais. Nous sommes tous comme cela.

Je me rendis compte que je n'utilisais pas mes propres pouvoirs pour lire dans son esprit, mais qu'il produisait ces images avec intensité. Emma se réveilla d'un bond, et se releva de son lit.

- Mon dieu, c'est vrai ? demanda-t-elle a Raphaël en le regardant dans les yeux.

Celui-ci se recroquevilla contre moi.

- Qu'est-ce que j'ai fait ? demanda-t-il.

- Il me semble que tu viens de montrer à Emma tout ce que t'a fait son frère, dans le détail. Je n'ai capté que tes pensées conscientes, mais pas elle, elle dormait.

Elle le fixa, longtemps. Elle espérait que ce n'était qu'un mauvais rêve, des images traumatiques laissées dans son cerveau par les choses qui s'étaient passées depuis plusieurs heures. Et elle n'avait pas encore vu que je m'étais occupé du corps de Martha, pour éviter qu'elle ne devienne un zombi Z².

- Si tu te demandes si ça va s'effacer, je crains que non. Dis-je finalement. Je n'en connais pas le contenu, mais je crains que ton frère ne te doive des explications pour ces agissements. Après, ce sera à Raphaël de décider s'il veut une vengeance ou pas.

- Tu ne vas pas protéger Jason ? demanda-t-elle.

- Le monde n'est plus ce qu'il était. Les survivants, s'il en reste, sont soumis à la loi du plus fort. Ton frère semble avoir utilisé celle-ci bien avant les changements. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais j'en ai une vague idée. Maintenant, le plus fort, c'est Raphaël. S'il considère qu'il doit obtenir justice, je ne m'y opposerai pas.

- Comment a-t-il osé faire ça à notre petit voisin !

Elle se dirigea vers Raphaël et le prit dans ses bras. Il semblait encore avoir peur.

- Je n'ai rien contre toi, Raphaël. Je suis en colère contre Jason. Pourquoi n'as-tu rien dit à personne ?

Raphaël tourna la tête vers moi. Le sentiment qui passa était un questionnement et un profond regret.

- Si tu ne souhaites pas faire plus de mal, ne répond pas maintenant. Dis-je.

- Qu'est-ce que... réagit Emma

- Nous sommes dans une situation où les règlements de comptes familiaux ne sont pas la meilleure des choses. Il va falloir survivre et si vous vous querellez ou que vous n'avez plus confiance, alors, c'est la mort. Je sais que ça a déjà ébranlé tes certitudes envers ton frère, mais il n'est pas nécessaire d'en ajouter.

- Donc, il y a pire...

- Je n'en sais rien. Répondis-je.

- Tu mens. Rétorqua-t-elle.

- Je ne peux que supposer. Tu es la seule à avoir vu les images projetées par Raphaël. Il te fait confiance. Je n'ai pas de raison de te mentir, ces problèmes-là ne me concernent pas. Je dois dire que je préférerais que Jason vous aide à atteindre un abri avant que tout ceci n'éclate. Il a beau avoir fait des choses ignobles, je suppose, il est entraîné. Il pourra vous aider.

Elle me fixa.

- Tu espères aussi que le problème se réglera de lui-même ?

- C'est une option que je n'avais pas envisagée. 

Je suis ZOnde as histórias ganham vida. Descobre agora