Le vendeur lui demande de patienter avant de reprendre ses boissons, tandis qu'elle reprend la conversation.

- Mais vraiment j'arrive.
- Tu dis tout le temps ça !
- Bon j'arrive, à toute, dit Defne en coupant court à la conversation afin de raccrocher au nez de son amie.

[...]

Au bureau, quelques minutes plus tard.


Defne a la tête posée sur sa main gauche, tandis que sa main droite tripote le stylo qu'elle tient entre ses doigts. Son regard fixe le mur en face d'elle et elle peine à se concentrer. Elle est tellement loin dans ses pensées que le murmure des voix humaines autour d'elle résonne dans ses oreilles comme un bruit sourd, distant, pourtant proche à la fois. C'est seulement lorsqu'elle entend son prénom qu'elle est ramenée à la réalité : la réunion qui semble durer des heures.


- Et toi Defne, t'en es où dans l'organisation du projet expo-photo ?, demande Duncan, le directeur de l'agence.

- Hein ? Heu... Hm hm. Pardon. Alors...



Elle pousse ses mèches tombantes derrière ses oreilles et cherche dans sa pochette le dossier dont elle a besoin. Une fois ses notes devant elle, elle se lève pour aller devant le tableau numérique afin de présenter son projet d'organisation sur powerpoint.

Durant son monologue, elle est à la fois absente et manque de vivacité. D'un autre côté elle est très dynamique car elle s'occupe de toute l'organisation pour l'expo-photo d'Andy Warhol : lieu, buffet, décor, invitations, affiches publicitaires, tarifs, site web, et communication. Si cet événement est un succès, alors elle passera d'organisatrice événementielle à chef de projet, ce qui lui vaut une place et un salaire plus important.

Après avoir tenu le coup et avoir séduit ses collègues sur son projet, la jeune demoiselle se sent plus rassurée et c'est à leur pause déjeuner que Jordyn revient vers elle.




- Dis-donc, t'as pas l'air bien en ce moment. T'es sûre que ça va ?
- Oui oui, c'est juste que... 'fin je sais pas. J'ai trop de choses en tête.
- T'as trop de choses en tête, ou bien une certaine personne est dans ta tête ?, demande son amie en la tenant par les épaules tout en marchant dans les rues de Los Angeles.




Defne, qui traîne des pieds, sourit tout en marchant, les épaules relâchées et les mains dans les poches.




- C'est quoi le pire : le fait que tu aies raison, ou que je pense à lui et que ça me mette K.O ?
- Heuuum. Un peu des deux, mais j'ai un bon remède à ça , répond Jordyn en tenant son amie par le bras cette fois.
- Pitié pas de film à l'eau de rose pour me faire pleurer, je déteste ça. En plus... ça me rappelle quand on faisait ça avec Melody. Alors non.
- Mais noooon tu vas trop loin. Je te parle de t'éclater. En soirée. Toi, moi, de l'alcool, des beaux garçons... Et plus si affinités ?
- Dis... t'es pas fiancée toi ?
- Ah mais je ne parlais pas de moi là. Puis je ne veux personne à part mon Brandon. Mais je parlais de toi. Avec deux de mes amies on sort ce soir. Tu veux venir ?
- Je sais pas trop...
- Allez, c'est vendredi soir. Tu devrais t'amuser. Les histoires compliquées on a dit ça suffit. Tu devrais laisser ce Tom et penser à te trouver quelqu'un d'autre.
- Mais j'ai jamais dit que je voulais d'une histoire avec lui, se protège Defne.
- Oh arrêtes. Je te connais presque par cœur maintenant. Mais viens, juste pour changer d'air. Histoire de quoi.
- Bon ... si tu y tiens. C'est d'accord.
- Super ! T'es pas si ennuyante que ça en fin de compte.




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