La camisole des sentiments (TOME 1) [TERMINE - A CORRIGER]

LISA

Allongée ses coudes la surélevant, elle observait sa psychiatre retirer sa veste. Elle se pinça les lèvres alors que Callie ne cessait de la fixer en s'approchant lentement d'elle. Cet effet qu'elle donnait à ses pas ne faisait que faire monter la tension. Il y avait quelque chose d'intense entre les deux jeunes femmes. Ca ne s'était jamais déclaré auparavant mais aucune des deux n'avait fait le pas jusqu'à plus tôt dans la journée. Le docteur se retrouva au bord du lit et se pencha sur sa patiente. Lisa sentait son coeur battre plus vite, son souffle accélérant, la température de son corps augmentant à une vitesse folle... Elle laissa son dos prendre place sur le matelas alors que Callie se trouvait au-dessus d'elle. Elle se mordit la lèvre inférieure sans bouger, laissant la psychiatre faire ce qu'elle voulait. Après tout, elle lui avait dit de se laissez aller à ses envies. Les lèvres de Callie frôlèrent les siennes, faisant sourire Lisa qui ne la lâchait pas du regard. Elles déviaient sur sa mâchoire avant de finir par frôler la peau de son cou. Un long frisson parcouru son corps entier et elle ferma les yeux avant qu'elle ne laisse un soupir se glisser entre ses lèvres. Callie se redressa en se reculant et soupira à son tour mais ce n'était pas agréable à entendre. Elle se redressa et la regarda avec incompréhension.

-Faut que j'y aille tant que j'ai pas commis l'irréparable.

Lisa soupira déçue et se laissa tomber sur le lit.

-Comme vous voudrez...

-Tu me vouvoies encore ?

-L'habitude. Vous... Tu ne m'as jamais vouvoyé d'ailleurs.

-Je trouve ça plus agréable, ça fait moins formel.

-J'imagine.

-Tu sais, j'aimerais vraiment mais je peux pas briser mon mariage non plus.

-Si il est fissuré, il finira par céder de toute façon mais je ne te forcerais à rien.

La psychiatre ne répondit rien et Lisa se leva du lit avant de s'étirer longuement.

-Est-ce que je te plais vraiment ou tu me manipules ?

-A ton avis ?

-Je n'en sais rien, c'est bien pour ça que je te pose la question.

-Tu me plais.

-Qu'est-ce qui me le prouve ?

Lisa s'approcha doucement d'elle et prit sa main. Elle posa sa main sur son coeur qui battait encore assez rapidement et soupira doucement.

-Ca... Personne ne me fait cet effet. C'est étrange, je sais pas trop comment décrire ça mais... Ca me transperce littéralement. C'est ce qui m'a donné envie de retrouver ma liberté alors que j'avais abandonné l'idée. Tu es certainement la seule personne qui me regarde comme si j'étais normale, comme tout le monde. Mes parents quand ils me regardent... Je vois du mépris, de la tristesse... Une certaine détresse. Ils ne me comprennent pas et n'essaient même pas à vrai dire. Toi, si. C'est ton boulot c'est un fait mais j'ai l'impression que tu cherches bien plus loin que tu ne le fais d'habitude. Je me trompe peut-être mais c'est ce que je ressens...

-Tu es ma patiente préférée.

Callie laissa un sourire amusé se dessiner sur ses lèvres.

-Tu dépasses les bornes parfois, il m'arrive de ressentir une certaine pointe d'énervement mais je sais aussi que tu me provoques sans cesse. Malgré tout, tu as quelque chose de spécial. Je ne sais pas. Je ressens ce besoin de te comprendre, faire en sorte que tu ne restes pas là-dedans. Je pense que tu pourrais facilement te réintégrer dans la société.

-Vous n'avez pas ça avec tout le monde ?

-Tu recommences...

Un fin sourire se dessina au coin de ses lèvres avant de secouer doucement la tête.