La camisole des sentiments (TOME 1) [TERMINE - A CORRIGER]

LISA

-Salut doc' !

-Bonjour, Lisa.

-Vous allez bien ?

-Bien, merci. Je suppose que tu vas bien aussi.

-Vous supposez bien.

-J'aimerais qu'on aborde un certain sujet aujourd'hui.

-Lequel ?

-La raison de ton entrée ici.

-Ma mère m'a déjà fait chier avec ça hier, vous allez pas vous y mettre vous aussi. Dire que je vous appréciait.

-Tu m'appréciais, ah bon ?

-Vous êtes sympa, une voix agréable assez douce même et vous êtes agréable à regarder donc ouais.

-Agréable à regarder ?

-Vous êtes bien foutue quoi.

-Mh... Merci, je suppose.

-Je fais pas souvent de compliment, profitez-en.

-Peu importe. Nous nous éloignons du sujet.

-J'ai pas envie d'en parler.

-Pourquoi ?

-Parce que j'en vois pas l'intérêt. Elle était amoureuse de moi, elle s'est suicidée, fin de l'histoire.

-Tu ne serais pas ici si ce n'était que ça.

-Ce n'est que ça.

-Lisa...

-Docteur.. ?

-Dis-moi au moins ce qu'il s'est passé. Tu sais ce qui a déclenché ce suicide non ?

Lisa soupira longuement avant de lever les yeux au ciel. Elle n'avait pas envie de parler de ça parce qu'elle n'en voyait vraiment pas l'intérêt. Elle n'avait rien fait de mal si ce n'est lui dire ce qu'elle pensait et d'après les gens c'est ce qui l'aurait poussé au suicide. Les gens la prennent pour responsable mais à ses yeux, elle n'avait rien fait. Elle ne lui avait pas mit ce rasoir entre les mains pour qu'elle s'ouvre les veines, elle l'avait fait d'elle-même. Se perdant dans ses pensées, la voix du médecin la fit sortir de sa tête.

-Comment s'appelait-elle ?

-Clary.

-Elle avait quel âge ?

-Dix-neuf ans.

-Vous vous êtes rencontrées comment ?

-A l'université.

-Tu étais à l'université ?

-Oui. En droit.

-Tu voulais devenir avocate ?

-Non, camionneuse.

Elle afficha un sourire ironique ce qui fit lever les yeux au docteur en face d'elle. Cela l'amusait à vrai dire mais si elle avait de la répartie, le médecin ne défaillait pas. Elle restait professionnelle et ça, c'était moins amusant pour Lisa.

-Et elle était en quoi ?

-En histoire de l'art.

-Ces deux cursus n'ont rien à voir, comment vous vous êtes rencontrées alors ?

-Il m'arrive d'avoir des élans de sympathie. Je ne suis pas toujours un monstre sans coeur comme dirait mon père. Elle portait deux cartons l'un sur l'autre et elle ne voyait pas où elle marchait alors je lui ai proposé mon aide.

-Dès lors, vous avez sympathisé alors ?

-Oui. Elle était sympa et ça ne fait pas de mal d'avoir des amis.