La camisole des sentiments (TOME 1) [TERMINE - A CORRIGER]

CALLIE

Le docteur Logan venait de recevoir une jeune femme dépressive et elle notait ce qu'elle retenait de l'entrevue quand quelqu'un frappa à la porte. Elle posa son stylo et leva les yeux vers la porte.

-Entrez...

-Salut, docteur.

-Lisa, comment vas-tu ? Installe-toi.

-Bien et vous ? Ravissante chemise au passage.

-Je me suis dis que j'allais te faire plaisir, répondit-elle en affichant un fin sourire.

-Mh, c'est gentil ça !

-Je sais. Alors... J'ai entendu dire que tu avais encore frappé une fille. Je pensais que ça n'arriverait plus.

-Elle a commencé. Elle m'a bousculée et son plateau est tombé. Elle m'a traité de « connasse » alors que c'est elle qui sait pas faire attention à où elle met les pieds.

-Et tu penses que c'est une raison pour la frapper avec ton plateau et lui donner des coups de poings ?

-Pourquoi pas ? Elle m'a cherché après tout.

-Ce n'est pas une raison. La violence ne résout rien Lisa.

-Pourquoi il y a des trouducs' qui font la guerre dans ce cas ?

-Ton langage s'il te plaît.

-Pourquoi il y a des... Non, ce sont des trouducs.

Callie soupira en regardant la jeune femme qui s'était installée sur le petit canapé-siège en face de son bureau. Lisa se redressa et resta assise, fixant le regard de la psychiatre. Le docteur fronça doucement les sourcils se demandant ce qui pouvait bien lui passer par la tête à cet instant.

-Vous êtes vraiment jolie aujourd'hui... Vous avez changé quelque chose non ?

-Je ne le suis pas d'habitude ? tenta-t-elle de plaisanter.

-Ca dépend. Il y a des fois où on se demande ce que vous avez foutu de la nuit pour avoir une tête pareille.

-Toujours avec délicatesse, fit la psy avant de se racler la gorge.

-Vexée ?

-Ca t'intéresse ?

-Pas vraiment.

-Alors ne pose pas la question. Sinon... On t'a mis la camisole à ce qu'on m'a dit. Pourquoi ?

-Parce que je suis une tarée ?

-Encore avec ce mot...

-Ah ! Cette fois c'est pas moi ! C'est l'infirmière qui l'a dit.

-Pourquoi ça ?

Les gestes valant parfois mieux que les mots, Lisa remonta la manche de son pull et tendit son avant-bras. Callie l'observa, penchant légèrement la tête avant d'écrire ce qu'elle voyait.

-Vous notez quoi ?

-« Traces de griffures sur l'avant-bras droit. », pourquoi tu as fait ça ?

-Parce qu'on m'a enfermée et que je supporte pas ça.

-L'isolement, donc ?

-C'est ça.

-Pourquoi ne supportes-tu pas l'isolement ?

-Parce que je suis pas une chienne qu'on met en cage. Je suis un être humain !

-Et les autres, ça te fait quelque chose de les voir être mises en isolement ?

-Je m'en fous. C'est leur problème, pas le mien.