La camisole des sentiments (TOME 1) [TERMINE - A CORRIGER]

CALLIE

Une fois que la porte fut refermée, elle passa une main sur son visage, se laissant aller vers l'arrière. Lisa venait de l'embrasser et elle s'en voulait qu'elle l'ait eue si facilement. Elle aurait dû se douter que sa patiente avait une idée derrière la tête. Elle se devait de garder son côté humain, son empathie pour elle et il fallait avouer que ce n'était pas toujours facile. Mais à vrai dire, Callie s'en voulait pour autre chose qui était bien plus grave. Le temps d'une demi-seconde, elle répondait à ce baiser avant de la repousser d'un coup. Cela avait été très rapide, Lisa ne l'avait peut-être pas remarqué. Tout du moins, c'est ce qu'espérait la jeune femme. Il fallait dire que sa patiente était très charismatique et qu'elle était aussi très jolie. Si elle n'avait pas été mariée et qu'elle n'était pas sa patiente, c'était certainement le genre de femme vers qui elle aurait été sauf qu'elle était mariée et que cette fille était l'une des résidentes du service psychiatrique. Elle n'en revenait pas de s'être faite avoir d'une telle façon mais étrangement, cela lui avait quand même plu dans le fond et ça ne devait pas arriver.

-Merde, souffla-t-elle avant de prendre sa bouteille d'eau et de boire une longue gorgée.

Lisa ayant été sa dernière patiente de la journée, elle pouvait se poser un peu avant de ranger ses affaires. Callie se leva et s'étira doucement avant d'avancer jusqu'à son fauteuil. Elle le remit dans sa position initiale, reposant les pieds là où ils laissaient des traces sur le tapis. Elle remarqua un petit objet et se baissa avant de le ramasser. C'était un bracelet de cuir simple sans rien d'écrit dessus. Elle su rapidement à qui il appartenait. La psychiatre avait remarqué que lors de leur rendez-vous, Lisa jouait avec ce dernier. Elle posa l'objet sur son bureau et commença à ranger ses dossiers, elle lui rendrait lundi. Quelqu'un frappa à la porte alors qu'elle était de dos à celle-ci.

-Entrez.

Par habitude, elle se disait ce que c'était la femme de ménage. Il arrivait qu'elle arrive avant qu'elle ne soit partie. Restant de dos, elle ne fit pas attention à la personne. A vrai dire, elle était plutôt perdue dans ses pensées vu ce qu'il s'était passé quelques instants plus tôt. Pour beaucoup de gens ce ne serait qu'une malade qui provoque sa psychiatre mais à force de voir Lisa trois fois par semaine, elle pensait surtout qu'elle tentait de la séduire. Plus les rendez-vous passaient et plus elle lui faisait des compliments par-ci ou par-là. Elle tentait de ne pas y faire attention, surtout qu'elle savait que Lisa avait tendance à manipuler les gens mais cela restait flatteur malgré tout. Si elle était totalement franche, Callie affirmerait que ça lui plaisait. Dans tout les cas, cela ne devait plus arriver. Elle restait sa patiente aussi jolie et intéressante soit-elle.

La jeune femme sursauta légèrement en sentant des mains se poser sur ses hanches. L'une d'elle avança ensuite vers son bureau et prit le bracelet.

-Je l'ai laissé tomber tout à l'heure...

Evidemment, elle reconnaissait cette voix sans aucun soucis et sentir son souffle près de son oreille fit frissonner Callie. Elle ne bougea pas, tentant de rester de marbre et priant pour qu'elle se recule et sorte de la pièce. Le médecin pu sentir une main quitter l'une de ses hanches et venir tirer ses cheveux vers l'arrière. Le souffle de Lisa s'écrasait doucement contre la peau de son cou et son corps réagissait malgré elle, frissonnant de tout son long.

-Sors...

Son ton était loin d'être convaincant alors qu'elle fermait les yeux et inspirait profondément. Lisa étant quelqu'un de provocateur et aimant tester les limites, lui procurant certainement une dose d'adrénaline, elle n'écouta pas. Elle posa ses lèvres sur la peau de la psy et un soupir se glissa entre les lèvres de Callie. Elle posa instinctivement sa main sur celle de sa patiente et la serra légèrement alors que sa tête penchait sur le côté, lui laissant plus d'accès encore. La psychiatre se mordit la lèvre avant de reprendre ses esprits. Elle se retourna d'un seul coup, le visage plus dur.

-Ca suffit. Ce n'est pas le genre de chose qui peuvent arriver. Retourne dans ta chambre, d'ailleurs comment tu as fait pour être ici ?

-J'ai dis que j'avais une chose importante à vous dire, que je ne pouvais pas attendre que le week-end passe.

-Et j'imagine que ce n'est pas vrai alors sors et remonte à ton étage.

Lisa s'approcha au plus qu'elle le pouvait, collant son corps contre celui de Callie, la coinçant contre le bureau et elle. Une bouffée de chaleur prit le médecin qui ne put empêcher ses yeux de bifurquer sur ses lèvres charnues. Elle détourna le regard alors qu'un sourire prenait place sur le visage de sa patiente.

-Vous en avez envie autant que moi... Pourquoi vous résistez ?

-Premièrement, je suis mariée et j'aime ma femme. Deuxièmement, tu es ma patiente et il n'y a rien de professionnel à ça. Troisièmement...

-Troisièmement, même si vous tentez de vous convaincre du contraire, vous me désirez.

Ces mots étaient prononcés avec une telle confiance que Callie avait du mal à nier ses dires. Il fallait dire que ce n'était pas totalement faux. Lisa la fascinait par son comportement et elle lui trouvait quelque chose d'extrêmement attirant. Cette confiance qu'elle dégageait, ce charisme... C'était difficile d'y résister même si elle avait la chance d'être toujours éloignée d'elle physiquement parlant. Il y avait toujours ce bureau et Callie restait la plus professionnelle possible mais à cet instant, elle éprouvait certaines difficultés. Elle ne la repoussait même pas au final, restant entre le meuble et sa patiente.

-Je me trompe ?

La psychiatre la regardait sans prononcer un mot et sans qu'elle ne puisse contrôler son geste, ses lèvres se plaquèrent sur celles de Lisa. Cette dernière ne se gêna pas pour répondre à son baiser tandis que ses mains se glissaient sous le haut de son médecin. Celles de Callie attrapèrent sa taille, la collant contre elle sans laisser un seul petit espace pour que l'air puisse passer. Poussée par Lisa, elle se retrouva assise sur son bureau et ses jambes vinrent s'enrouler autour de son corps. Les doigts de l'interne se posèrent sur ses cuisses alors qu'elle descendait ses lèvres sans son cou. Ceux de la psy vinrent se glisser dans la chevelure châtain de Lisa.

Quelqu'un frappa à la porte et les deux se séparèrent rapidement. Un sourire plus que satisfait étirait les lèvres de la patiente et Callie reposa les pieds au sol. Elle passa une main dans ses cheveux, les remettant en place.

-Oui ?

-Tout va bien ?

-Oui, oui. On a fini, elle peut retourner dans sa chambre.

Elle secoua doucement la tête et la porte s'ouvrit. Lisa lui lança un regard très suggestif et Callie leva légèrement les yeux au ciel avant de se pincer les lèvres. Une fois la porte refermée, elle laissa un long soupir sortir de sa bouche.

Il ne fallait plus que cela arrive. Elle avait complètement perdu le contrôle face à la jeune femme et ce n'était vraiment pas correct. Surtout pour Megan, sa femme. Cette dernière était déjà du genre jalouse, possessive même, et elle s'inquiétait déjà alors ce qui venait de se passer... Allait-elle lui dire ou sceller ça sous le silence ? C'était soit lui faire du mal soit se sentir coupable. A vrai dire, Callie préférait se sentir coupable et que ça lui passe que de faire de la peine à sa femme. De toute façon, ça ne se reproduirait plus. Il en était hors de question même si cela avait réellement été intense et très agréable...