Chapitre 15.

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Habillée dans ses plus beaux habits, son meilleur maquillage en place, Elise était nerveuse au possible.
Ce soir était l'épreuve du feu, elle allait rencontrer toute la famille de sa petite amie, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines et même sa grand-mère maternelle.
A cet instant précis elle commençait à se demander sérieusement ce qui avait bien pu lui prendre de venir ici, de changer tous ses plans, louper le Noël avec sa famille pour venir ici et passer Noël avec Kara.
Kara... Kara était la responsable, parce qu'Elise pouvait dire tout et n'importe quoi, il n'en restait pas moins qu'elle était totalement amoureuse de la jeune femme aux cheveux noir et qu'elle ferait tout pour la faire sourire à chaque instant qu'elles passaient ensemble.
Jamais la jeune femme ne s'était sentie ainsi avant.
Certes, elle avait déjà eu des petites copines, avec qui cela avait duré pendant une longue période de temps, mais jamais elle n'avait ressenti cette passion, ce besoin aussi intense d'être toujours avec elle.

- Tout va bien se passer, souffla Tamara, s'approchant de la petite amie de sa meilleure amie, posant une main sur son épaule, la sentant se détendre légèrement.
- Si toi ou Kara pouviez rester avec moi ce soir, cela irait certainement mieux... Je ne veux pas me retrouver toute seule en ne sachant pas quoi dire, ou quoi faire... Et si je m'y prenais mal avec l'une des tantes de Kara et que tout le monde finissait par me détester... Et si...
- Ok. Tu as besoin de te détendre vraiment. Kara se contrefiche de savoir si tu vas t'adresser de la bonne manière à sa tante Josephine ou si tu vas boire l'alcool préféré de son oncle Edward. En faites tout le monde s'en fou parce que personne ne les aime vraiment beaucoup de toute façon. Mais ça en revient au même. Kara t'aimera toujours peu importe ce qui se passe ce soir. Et si ça peu te rassurer, ses parents t'aiment et je t'aime aussi, ce qui est largement suffisant pour elle.
- Je n'aime toujours pas ce genre de rassemblement.
- Dis la personne qui va dans des événements où des journalistes, des photographes et des fans lui crient dessus pour avoir une photo, sur une base régulière.
- Ce n'est pas pareille...
- Oh si, c'est exactement pareille. Tu inspires un grand coup, tu fais une prière si tu veux et ensuite tu rentres dans l'arène en espérant que ça passe.
- Tu ne me rassures pas là, j'espère que tu le sais.
- Et si ça peu te rassurer. Dis-toi que dans quelques jours, c'est Kara qui va devoir subir la même chose avec ton côté de la famille et qu'en plus de cela, elle ne parle pas plus de trois mots de français. Ça va être drôle !
- Ca serait drôle si les ¾ de ma famille ne parlait pas anglais...
- Ça laisse toujours ¼ avec lequel elle va devoir galérer à parler français. Attends d'entendre son accent terrible quand elle essaye de demander à aller "à la salle des dames" au lieu d'aller "aux toilettes". Tu vas rire, d'ailleurs, s'il te plait ! Enregistre là pour moi, veux-tu, j'ai besoin de rire !
- Parce que tu sais parler français toi peut-être ? S'enquit Elise, un léger sourire en coin qui voulait tout dire.
- Bien sûre que oui Madame. Je passais la plupart de mes étés en France avant... Tu sais...

Tamara avait toujours du mal à parler de la mort de sa famille et quelque part, au fond d'elle, la jeune actrice comprenait pourquoi.
On ne pouvait jamais réellement se remettre d'une telle perte, quand un être cher nous quittait, une part de nous partait avec lui pour toujours.
Elise se rappelait toujours de ce moment maudit ou sa Maman était venu dans sa chambre d'enfant et lui avait expliqué, avec des mots simples, qu'elle ne reverrait plus sa Mamie Margareth, qu'elle était partie rejoindre les anges.
Sa Mamie Margareth était sa préférée absolue, elle venait la chercher à l'école, lui faisait réviser ses leçons en chanson et lui achetait toujours des bonbons ou une tarte au citron en rentrant de l'école.
Après ça, elle avait bien moins cru en Dieu, elle avait toujours été sage, alors pourquoi quelqu'un qui était censé être bon lui enlevait sa personne préférée dans le Monde ?
Encore aujourd'hui, elle avait du mal à en parler, alors elle ne pouvait s'imaginer la douleur que ressentait toujours la jeune policière, surtout quand on savait comment la mort de ses parents s'était déroulée.

KaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant