22.

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« Tu ne peux pas forcer les gens à t'aimer, mais tu peux les forcer à te craindre. »

22.

Lorsque Ilyes s'est garé, je me suis rendue compte qu'il avait réussi à trouver la route - sans problèmes - sans aucune hésitation, alors que je ne lui avait même pas donné une seule indication.

Rania : Si c'est lui, le décompte finira plus tôt que prévu.

- : Oui mais tu sais.. je sais pas... en y repensant c'est trop beau pour être vrai.

Rania : Tout concorde Nejma, il connaît ton frère donc il sait que ton porteclé te tient à cœur, il sait où tu habites, il a pas de taff donc il a toutes ses journées de libres pour t'espionner, il a une très bonne raison de te vouloir du mal...

- : Oui mais.. je sais pas...

[...] 02h00. Dans mon lit.

Cette histoire me monte à la tête. J'ai retourné l'affaire dans tous les sens. Je ne suis pas sure que ce soit Ilyes. Celui qui nous espionne est très intelligent et je ne pense pas qu'il se ferait griller par un simple « trajet qu'il connaît par cœur ». Cependant, il me fallait quelque chose pour être sûre d'éliminer la piste « Ilyes ».
Je n'avais pas d'autres choix que d'attendre le prochain message de l'inconnu. Peut-être qu'on en saura davantage... ou bien peut-être, qu'à l'inverse, cela ne fera qu'intensifier nos doutes...

Je m'endors péniblement sous le poids de toutes ces questions qui demeurent impossibles à résoudre.

[...] 09h03.

Café en main, téléphone dans l'autre, j'entre dans la prison à l'aide de mon badge. Je salue les gardiens et me dirige vers mon bureau. J'y dépose mon sac et vais dans la salle de garde.

Je salue tout le monde, les surveillants, les cuisiniers et je tchek Azz'.

Dominique le maton nous avait ramené des croissants ce jours là. Azzedine et moi on a presque tout bouffé mdrr.

Je repars à mon bureau et je repense au message qu'Aymen m'avait envoyé hier. Je me demandes bien ce que Zyad a pu faire pour mettre Aymen dans cet état...

Je jette un coup d'œil à mon emploi du temps et vois que j'ai des rendez-vous avec quelques patients le matin.

[...] 12h00. Au réfectoire pénitentiaire.

J'ai jamais aimé l'idée de devoir partager le même réfectoire que les détenus, mais bon. Je finirai par m'y habituer.

Plateau à la main, je cherche une place libre du côté des tables réservées au personnel. Elles sont placées au fond du réfectoire.

J'aperçois Azzedine et Dominique et je me joint à eux.

- : Pas de panique les amis, Nejma est là !

Je m'assois en rigolant.

Dédé : T'as cru qu'on attendait que toi

- : Oh arrêtez vos balivernes, camarades ! Je sais bien que vous étiez tristes sans moi. Mais vous en faites pas, je suis là maintenant.

Je leur souris de toutes mes dents.

Azz' : mdrr t'as sniffé ou quoi ?

- : Mdrrrrr on a plus le droit d'être de bonne humeur ?

Dédé : Si, mais toi c'est bizarre...

Azz' : J'avoue j'en suis sûre tu prépares quelques chose...

- : Si vous le dites.

On mange dans la bonne humeur quand soudain ils arrêtent de parler et fixe quelque chose derrière moi.
Sans même avoir le temps de me retourner, je sens une main qui me tapote l'épaule.
En me retournant j'aperçois Sophie, le visage couvert de bleus.
Elle me veut quoi elle au juste ?

Nejma : La psychologue et le prisonnierWhere stories live. Discover now