La déesse nue

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Puis nous tournons à l'angle d'un vieux bar en bois desséché. Il est 19 heures mais le temps sec ne s'enfuit pas, le ciel est bleu bien que le soleil ne soit plus là. Non je n'ai rien dis, un souffle d'air tiède traverse mon t-shirt et caresse mon torse, ma peau. Une vague odeur d'épices, oui, de safran, flotte un peu partout. Ce n'est qu'une rue, une chaussée ou le jeune homme s'est rué. Sur la façade du bar, le portrait d'une pin-up des années 50 est dessiné. Elle arbore un petit sourire moqueur, tout le monde peut l'affirmer, il est joli son regard vert, défiant et illuminé.

Il est 19 heures et nous suons.
Climat tropical, étrange en cette saison.

La première église méthodiste de la ville est ouverte aujourd'hui. Le bâtiment est laid, sa couleur terne. La statue d'un fondateur oublié la précède. Son regard sourit, ses lèvres pleurent la fiante sur ses épaules de roche et les pigeons se meurent.

Il est 19 heures et nous suons.
Climat tropical, étrange en cette saison.

Une nouvelle brise sur mon torse nu.

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