VII : Pour la faire tomber, je vais devoir la renverser

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Peter

Je me satisferais de ce qu'elle me donnerait si seulement elle voulait bien me céder.

C'est splendide, immense et bien au-dessus de mes moyens. J'en veux une comme celle-là un jour ! C'est sûr et certain. Je discute avec Clarence dans le jardin, un verre de champagne à la main et l'autre dans ma poche en regardant distraitement passer les invités jusqu'à l'entrée. Je me sens de trop avec mon jean trop serré et ma chemise blanche chifonnée, mais ça reste marrant de voir ces gens se pâmer comme s'ils étaient invités au cocktail de la maison blanche. Harmor, le fiancé d'Alice est un chic type et j'ai même entendu dire qu'il avait fait avec ses copains un enterrement de vie de garçon assez simple à gouter du bon vin. Rien d'extravagant pour le maire, mis à part sa demeure sur laquelle j'ai complètement flashé.

_Je veux cette baraque quoiqu'il m'en coute. Dis-je en pensant à haute voix.

_Tu peux toujours rêver pour l'avoir. Primo, je doute que Harmor et Alice te laissent leur maison. Deuxio, dans l'unique cas où se serait possible : tu n'en aurais pas les moyens. Ah moins que tu changes de job.

Je regarde Clarence d'un air consterné.

_On sait très bien toi et moi que je gagne plus que la plupart des gens bien Narvass. Certes le métier est moins brillant qu'un autre, mais il paye bien.

Clarence soupire agacée et lève les yeux au ciel en buvant dans sa coupe de champagne. Quand je n'ai pas mon frère sur le dos, il faut qu'il m'envoie notre cousine. Celle-ci secrétaire du maire ce qui fait que nous sommes tous les deux ici aujourd'hui. Néanmoins, même si Clarence gagne bien sa vie et la mène avec la rigueur d'une femme d'affaires, je sais qu'elle désespère de ne pas trouver quelqu'un. Elle qui a pour désir hardant de pouponner. Moi, les bébés, très peu pour moi. Surtout avec mon métier et mon passé. Même si je n'y vois rien de honteux, je sais que ce n'est pas ce qu'un gosse espère que son père fasse comme métier. Et comme je ne connais pas le mien...

_Tu devrais penser à changer de carrière, il n'est pas encore trop tard.

Je souffle à mon tour et me tourne dans le sens du vent pour le recevoir en plein visage.

_S'il te plaît, ne commence pas. J'ai déja bien à faire avec Dean, je ne veux pas de sa version féminine.

_Je ne suis pas Dean ! Dans aucun des cas et nous ne voulons que ton bien.

J'ouvre les yeux et tourne la tête vers Clarence. Elle en lâchera pas le morceau avant d'entendre ce qu'elle veut. C'est de famille d'être buté comme un âne.

_J'y réfléchirais Clarence, maintenant lâche moi.

Je goute à mon champagne. La douceur et moi on n'est jamais accroché alors la plupart du temps je parais un peu bourrin et je sais que j'ai tendance à heurter facilement la sensibilité des gens, mais je ne le fais pas exprès. La seule douceur que je connaisse est physique et elle fait uniquement partie de mon show et de mon travail. Je ne peux pas la ramener personnellement à moi. C'est trop facile d'utiliser ses charmes dans la vie et bien vite on s'attache puis on souffre. Si je ne veux pas de ça dans ma vie ce n'est pas pour moi, mais pour la personne en face. Je ne suis pas celui qui m'attache, pas celui qui est jaloux et pas celui qui renoncerait à qui je suis et à ce que je fais pour une fille. Aussi jolie soit-elle. J'ai retenu la leçon puis de toute manière Roy est là pour me surveiller au moindre écart de conduite.

Je m'apprête à tempérer mes propos, conscient que j'aie pu toucher ma cousine même si elle dit avoir l'habitude au fil des années lorsqu'en me retournant vers l'allée j'aperçois une jolie blonde avec un blouson rouge flashy. Impossible qu'elle passe inaperçu, mais ce qui me chagrine c'est plutôt le garçon qui lui tend son bras et qu'elle prend immédiatement.

Again and Again [Terminée]Where stories live. Discover now