Map Of Your Heart (Lysandre)

Chapitre 12 : Friendship

Luan

Lysandre était resté dîner avec eux. Les parents de Rosalya semblaient l'adorer. Il était bien élevé, aimable, serviable et ne prenait la parole que lorsqu'il était interrogé, ce qui ne manqua pas, Crystal, la mère de Rosalya, étant on ne peut plus curieuse. Rosalya se frotta les yeux de fatigue devant l'attitude de sa génitrice à trois reprises pendant le repas et l'Irlandaise comprit que si la vie avec trois frères n'était pas toujours de tout repos, ce n'était pas parce qu'il n'y avait pas de garçons à la maison que tout était rose. En voyant Lysandre si souriant et aimable, Luan se demanda à quoi ressemblait Leigh. Est-ce qu'il ressemblait beaucoup à son cadet ? 

Une étrange atmosphère s'était installée entre ce dernier et la jeune fille depuis ce qu'il lui avait dit dans la chambre, comme s'ils étaient entourés d'électricité statique. Elle avait presque eu l'impression d'entendre le courant s'exciter entre eux. Elle n'osait plus le regarder dans les yeux et se demandait même si elle n'avait pas tout simplement imaginé la conversation : avec lui, c'était tellement difficile de savoir. 

Le souvenir de ses doigts dans ses cheveux, sa voix, son souffle près de son oreille... Et ces gentilles paroles qui avaient amené du plaisir mais du plaisir presque physique... 

Lysandre paraissait parfaitement calme de son côté, alors que Luan n'arrêtait pas d'y penser, et s'imaginait qu'il devait être inscrit sur son front en majuscules : " Lysandre m'a caressé les cheveux." Elle se sentait honteuse d'être à ce point affectée par un événement qui n'avait sûrement pas plus de signification que ce baise-main qu'il lui avait donné et pour lequel elle avait ri. Oui, avec lui, on ne savait jamais vraiment. 

En faisant l'amalgame entre les deux situations, elle se rappela à nouveau la sensation de son doigt contre son cou... Il n'y avait pas une grande nuance entre les deux. Ce n'était que la peau d'une personne qui frôlait celle d'une autre mais sa réaction à elle était si différente. La proximité de son corps, la douceur de ses gestes, qui lui avaient fait garder les yeux clos pendant tout le temps où il avait détachait ses longs cheveux... Un petit frisson lui chatouilla le dos. 

— Tu ne manges pas ? Ce n'est pas bon ? demanda Crystal. 

— Oh... Pardon, si, c'est délicieux, merci beaucoup, la rassura-t-elle en portant sa fourchette de poisson à sa bouche. 

Elle vit son amie de tortiller sur sa chaise.

— Rosa nous a dit que tu habitais près de la mer ? Le poisson doit être frais, ça doit être si agréable... 

— Oui, c'est vrai... Il y a de bons restaurants de poisson chez moi. 

— Luan... C'est un nom peu commun...

— Oui, c'est pourtant un prénom mixte donc les chances de le donner sont doubles, sourit-elle poliment. 

— Oh Lysandre aussi, c'est un prénom mixte ! s'écria Rosalya.

— Elle sait, Rosa, tempéra le jeune homme d'une voix fatiguée. 

— Tu parles si bien français ! C'est étonnant... reprit la mère de Rosalya, ignorant l'intervention de sa fille.

— Mon père est né en France, mais je m'y suis mise tard. Mon frère aîné parle parfaitement les deux langues, mon père lui a parlé français dès la naissance. Mais moi, je suis la quatrième alors les choses qu'on met en place quand on a qu'un seul enfant ne sont pas les mêmes que quand on en a quatre.

- La quatrième ? s'étonna Lysandre. 

Et ce fut la première fois que Luan lui vit une expression si étonnée. Elle en oublia qu'elle ne pouvait plus soutenir son regard.