Chapitre XVI - Celui où mes amis ...

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Avant de parler de Kaïa et d'Éric ou d'un quelconque ami, je vais revenir un peu en arrière, au moment où Sylvain quittait la chambre main dans la main avec sa sœur. Il la ramena à sa suite, s'assura qu'on prenait soin d'elle et sorti. Il voulait espionner les adultes, savoir ce qu'ils comptaient faire. Il se glissa donc jusqu'à la porte du bureau de sa mère sans souci. Tant de fois il était venus ici, les gardes le connaissaient bien et ne voyaient aucune raison pour l'empêcher d'entrer. Une fois arrivé il se concentra, tentant de percer la bulle de silence de Paul. Ce ne fut pas compliqué, il était aussi puissant que moi après tout même si lui contrôlait tout à la perfection qu'on avait tendance à l'oublier. Bon sang qu'est-ce que je pouvais le détester.

- Qu'est-ce qu'on peut faire ? interrogea Hélène.

- Tu as un royaume à guider, affirma Yves, tu ne peux pas tout laisser tomber. Aucun Carignan digne de ce nom ne le ferait !

Sylvain approuva silencieusement son « oncle ». Il espérait que sa mère l'écouterait. Elle se fiait toujours à lui d'habitude.

- La famille compte plus que tout. C'est même notre devise ! rappela Thibault. On n'abandonnerait pas l'un des nôtres.

Un silence se fit. Sylvain aurait bien aimé pouvoir voir les visages de tout le monde, juger de leurs expressions pour deviner les décisions qui suivront.

- Aradia, interpella sa mère, si vous contactiez les fées, pensez-vous qu'elles pourraient nous aider ?

- Bien sûr qu'elles le chercheraient. Mais notre monde est immense et plein de végétation. Et vous savez mieux que personne à quel point le temps s'écoule plus lentement là-bas. Le temps qu'on lui mette la main dessus il peut s'écouler une vie humaine.

Sylvain se retint de faire une danse de la joie. Il serait définitivement débarrassé de moi, de tous les problèmes que j'avais engendrés dans sa vie. Il redeviendrait l'héritier du trône, ne serait plus un simple membre de la famille royal, perdu, sans savoir ce que l'avenir lui réservait, tout redeviendrait clair et tracé à nouveau.

- C'est déjà un début, déclara Hélène. On peut commencer par là, avant de trouver une solution plus adéquate.

- Quoi que l'on décide par la suite Hélène tu devras rester t'occuper du royaume avec Thibault et moi aussi. On ne peut pas virer à l'anarchie pour l'un des nôtres, insista Yves.

- Bien sûr. Mais il y a d'autres solutions. Et Kamélia ? Pourquoi ne pas la contacter ?

- Elle ne pourrait pas nous aider, déclara Aradia. Elle se mêlerait de nos affaires et nous ralentirait.

Un léger silence s'installa. Sylvain lui-même trouvait l'attitude de la fée étrange.

- Vraiment ? fit sa mère dubitative. Dans ce cas....

- Qu'est-ce qu'on va dire au peuple ? coupa Thibault.

- Majesté, je pense qu'il vaut mieux se taire tant qu'on n'a pas pris de décision. Le peuple pourrait se sentir paniqué et nous trouver trop laxiste, supposa Paul.

- Très bien. Tout le monde dehors, je veux m'entretenir avec Paul ! intervint Hélène.

Sylvain voulut se glisser dans une autre pièce ou dans l'invisible mais se sentit paralysé. Il tenta de défaire le sort, mais c'était trop tard, Yves arriva et le toisa.

- Mais voyez donc ce qu'on a là ! C'est très mal d'écouter aux portes, monsieur.

- Qui est-ce ? demanda la voix d'Hélène.

La fée perfideDonde viven las historias. Descúbrelo ahora