Chapitre VII - Celui où je fais un voyage

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Le lendemain, Camille et Kaïa furent très sèche l'une envers l'autre. Cela pesait sur l'ambiance du groupe. Au point que Nicolas et Marius acceptèrent immédiatement l'invitation de Célia d'une promenade en ville. Qu'ils préfèrent passer du temps avec la fille la plus agaçante que je connaisse, plutôt que de supporter cette atmosphère empoisonnée, n'était pas anodin.

Nicolas me proposa de venir avec eux. Mais moi, je n'en étais pas arrivé à ce point. Et peut-être que j'arriverais à raisonner ma sœur et la princesse vampire. Mais les deux filles s'étaient éclipsées : l'une avec son petit ami, l'autre dans sa suite.

Je n'avais aucune raison de m'imposer la compagnie de Mickaël si je ne pouvais pas lui casser le nez. Vous me trouvez sans doute violent mais il touche à ma sœur, il a touché à Kaïa et il est en train de détruire notre amitié. Et puis je dis ça, mais je crois que jamais j'aurais même essayé. Ma sœur me ferait pareil sinon.

Bref, je pensais donc tenter de raisonner Kaïa, ce qui est en soi un vrai défi. Mais je croisai Élodie. Elle était magnifique ce jour-là dans une petite robe grise plissé au niveau de la jupe. Pourtant, elle n'était pas aussi apprêtée que la veille. Elle n'avait pas de maquillage, ces cheveux étaient ramenés vers l'arrière grâce à un bandeau et elle portait de grosses lunettes noires. Pourtant, je la trouvais magnifique. J'avais affreusement envie de la prendre dans mes bras.

- Salut Élodie ! lui dis-je simplement.

- Salut ! répondit-elle discrètement.

Je trouvais que sa timidité augmentait son charme.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Je ne sais pas. Je viens de sortir d'un examen médical.

Je tournai mon regard vers son bras couvert de pansement. Combien de prise de sang lui avait-on fait ? J'avais pitié d'elle.

Je décidai de changer de sujet.

- Je ne savais pas que tu portais des lunettes. Ça te va bien.

- Merci. Moi aussi je l'ignorais. Mais je m'en doutais un peu.

Sa lèvre tremblait. Je ne pus résister à mon envie de lui prendre la main. Je ne réfléchis même pas avant de serrer ses petits doigts. Je vis une bague avec une pierre magnifique à son doigt. Je levai les yeux pour l'interroger et je vis qu'elle me regardait avec surprise, son visage couvert de plaque écarlate. Je ne perdis pourtant pas contenance. Elle était timide mais j'allais lui apprendre à me faire confiance. Je songeai que peut-être Élodie ne se souvenait même pas d'une personne l'ayant pris par la main. Comme cela devait être affreux d'être à sa place.

- Tu veux que je te fasse visiter le château ? proposais-je.

- Tu n'avais pas déjà des projets ?

J'hésitai. Il fallait que j'apaise Kaïa. Mais les yeux couleurs du ciel de ma nouvelle amie eurent raison de ma détermination.

Je me promenai avec Élodie et on passa un moment vraiment agréable. J'ignorais, évidement, qu'en mon absence Kaïa eut l'idée d'un projet fou. Si j'avais su, je ne l'aurais peut-être pas laissé seule. Mais je ne savais pas ce qui lui passait par la tête. Jusqu'à ce qu'avec Élodie, j'arrive à ma suite. Nous étions de bonne humeur après un moment ensemble. Nous riions même en entrant. Puis on découvrit la princesse assise dans mon salon, la mine sombre. Nos rires s'effacèrent, nos sourires tombèrent. Il y avait quelque chose de pesant qui émanait d'elle.

La fée perfideWhere stories live. Discover now