Chapitre III - Celui où j'apprends les inconvénients ...

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En arrivant à Barcelia, nous eûmes le droit à une haie d'honneur, au bout de laquelle se trouvait la famille royale au complet qui nous accueillit avec de chaleureux sourire et quelques courbettes.

Devant tous ces gens qui nous attendaient, je sentis ma sœur serrer ma main. Comme moi, elle avait peur. Hélène après un court monologue de bienvenu nous guida jusqu'à un balcon où je devais y faire mon discours. Elle me l'avait fait parvenir deux jours plus tôt pour savoir si j'étais contre. Évidement le seul problème dedans, c'était d'en faire un.

- Ton discours t'attend sur le pupitre, me souffla Hélène. Avant de le faire, salut la foule et sourit !

J'avais le ventre noué. Nous arrivâmes tous sur le balcon. Devant la foule et avec le trac j'oubliais les conseils d'Hélène et regarda tout ce monde effaré. Cela ne pouvait pas m'arriver. Ma mère me poussa doucement vers le pupitre. J'avais la gorge nouée. Je parlais d'une voix hésitante, butant sur les mots compliqués et n'exprimant aucune émotion. Pourtant, la foule m'acclama. Moi, Théophile Gironnant, fils illégitime d'une préparatrice en laboratoire reniée par sa famille et un artiste sans véritable nom. Moi un simple garçon venu d'une famille aisé de Firento, à la magie spectaculaire et incontrôlable. Je ne pouvais que rêver, cela ne pouvait pas être pour moi.



Une réception eut lieu juste après, pour nous présenter le gratin de Barcelia ou nous présenter nous au gratin de Barcelia. Je perdis très vite ma mère dans cette foule, mais j'étais tellement agrippé à ma sœur que je ne pouvais l'égarer. On nous présenta de nombreuses personnalités, les unes derrières les autres, toutes avec des noms bien Barcelianais, ne nous aidant pas à en retenir un seul, ou alors nous fûmes incapable de coller un visage à un nom. Le pire, c'est que je devais faire la conversation à chacun, sauf que la plupart étaient des politiques, parlant essentiellement de politique ou de la chance incroyable qu'on avait d'être ici, alors que mes sujets de conversations ne comprenaient pas ces deux thèmes là. C'est bien dommage qu'aucun ne voulut commenter le dernier tournoi avec moi ou me donner des conseils de séduction, ça aurait donné un peu de gaité à la cérémonie.

- Je n'en peux déjà plus ! soufflais-je à ma sœur, une fois brièvement à l'écart.

- Je n'ai qu'une envie c'est de m'enfermer dans ma chambre, approuva-t-elle.

On se sourit complice. J'ai beau ne pas dire que des gentillesses sur ma sœur, mais je l'aime malgré ses défauts et elle a toujours été là. Elle a été mon roc à chaque instant, vivant les mêmes choses que moi et c'est d'un énorme soutien moral de savoir que nous ne sommes pas seul dans cette galère. Nous finîmes notre tour et je dû faire la conversation à Corentin Kerr, un homme que j'avais quand même attaqué avec la pierre et pris pour un sans-visage malencontreusement. Ce fut l'un des moments les plus gênants de ma vie. Heureusement Camille était là, elle, elle n'avait pas de raison de se sentir gêné puisqu'elle avait été enlevé avant que cela n'arrive

Elle finit par me laisser tomber pour aller nous prendre à manger au buffet quand Sylvain surgit alors devant moi. Il semblait passablement aviné et s'agrippait à une fille qui devait avoir son âge, mais paraissait plus jeune. Il faut dire qu'elle était très frêle, et avait une silhouette maigrichonne. Son teint rougeaud ne l'aidait pas à être jolie, encore moins ses tâches de rousseurs, ni ses traits lourds ou son menton en galoche, quant à ses cheveux châtains, ils étaient d'une banalité affligeante. Mais elle avait un petit nez mutin et surtout deux yeux violets qui attirèrent tout de suite mon attention. C'est la première fois que je voyais des yeux de cette couleur. Peut-être descendait-elle d'une fée, on en trouvait qui avaient des yeux ou des cheveux d'une couleur inimaginable pour ceux de notre monde.

La fée perfideWhere stories live. Discover now