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Lorsque je me réveille, mes muscles sont courbaturés et crispés, je grogne en sentant la douleur irrigué mon corps, je tends mon bras pour le poser sur le torse d'Harry, mais je ne rencontre que des draps froids. Je me relève d'un coup, je suis bel et bien seul dans la chambre. Je tends l'oreille, dans l'espoir d'entendre l'eau de la douche couler, ou un quelconque autre bruit qui me confirmerai la présence du brun. Rien.

Je me relève totalement, et vois un petit bout de papier plié en 4, il a osé ce con.

Fébrile, j'attrape le mot, et lis le message, les jambes tremblantes.

« Désolé Louis,

Suis partis travailler, les clés sont à côté de la porte d'entrée

On se voit ce soir »

Il m'a fait le coup du connard, le coup de celui qui n'assume pas ses actes, ce matin il me draguait, me faisait découvrir 1001 sensations, me donnait l'impression que je l'intéressais, mais au final, il a fuit, comme un lâche.

Je suis très remonté pendant que je prends ma douche, je suis ne colère, et je suis triste. J'enfile mon slim d'hier, et emprunte un t-shirt des Beatles à Harry, j'en profite pour mettre le bordel dans toute la cuisine.

Je sors de l'appartement le pas rageur, en ferment à clé, je reconnais le quartier, je n'en ai que pour une quinzaine de minutes à pieds. Je serai à l'heure et c'est tant mieux. Je fais faire mordre la poussière à cet abruti de barman. Il ne me connaît pas, oh ça non, il ne connaît pas Louis Tomlinson. Je suis blessé, profondément, mais la colère l'emporte sur la tristesse, et c'est dans un grand claquement de porte que je m'engouffre dans le bar.

-Salut Louis, me sourit Léna, je l'ignore royalement et continue mon chemin.

Je me dirige d'un pas sure vers le bar, il est là, aussi beau que d'habitude, son t-shirt noir épousant les formes de son corps, corps qu'il y a encore quelques heures, je touchais comme si il était mien.

-Lou... Commence t-il en me voyant arriver.

-Louis pour toi, répondis-je durement tout en jetant ses clés sur le bar. Louis, plus jamais Lou, tu es un inconnu à mes yeux maintenant, continuai-je, je ne veux plus que tu m'adresses la parole.

-Non attends je suis...

-La ferme. La ferme Harry.

Et sans attendre je pars me changer, j'enfile rageusement mon t-shirt noir resté au casier. Et je laisse celui d'Harry choir au sol. Rien à foutre.

Il a déclenché une tempête qui dormait en moi, profondément enfouis. On ne me blesse pas, on ne m'abandonne pas. Je ne me laisse plus faire depuis bien longtemps, et si Mr. Bouclette pense que je ne vais rien dire pour ses beaux yeux il se trompe, je le hais. Et je ne me laisserai plus avoir.

-Agnès ? Demandai-je en entrant dans le bureau.

-Oui mon chou ?

-J'ai un service à te demander.

-Dis-moi tout.

-Je ne veux plus travailler au bar, plus du tout.

-Harry t'en fais voir de toutes les couleurs n'est-ce pas ? Me demande t-elle en retirant ses lunettes.

Je baisse la tête et répond piteusement :

-Je ne veux pas en parler.

-Je comprends. L'amour à cet âge là c'est compliqué.

-Hein ? Fis-je en relevant la tête d'un coup.

-Je suis peut-être âgé, mais je ne suis pas aveugle, tu le dévores des yeux tout le temps, du moins quand il ne t'énerve pas, et lui aussi.

-N'importe quoi.

-Contredirai-tu ta supérieure ?

-Non... Enfin je...

-Ce n'est rien, j'accepte de te laisser en salle, à une seule condition.

-Laquelle ?

- Je veux que tu assures le show tous les vendredis soirs.

-Moi ? Mais pourquoi ?

-Nous avons eu de très bon retour sur toi, je veux que tu sois le chanteur attitré du bar, tu aimes chanter, et bien sure ton salaire sera plus élevé.

-Bien, j'accepte.

-Parfait. Repasse à la fin du service pour signer ton contrat.

Je hoche la tête et m'apprête à sortir, mais juste avant je me retourne et regarde ma patronne.

- Agnès, j'aurai une nouvelle idée de cocktail.

-Super ça, qu'est ce que tu y mets dedans ?

-Du rhum, du sucre roux, du sirop de grenadine, de la limonade, du jus de citron, et de la tequila.

-En dose ?

-Plus d'alcool que de limonade, répondis-je du tac au tac.

-Mmmh, d'accord, tu me le feras goûter et je ferai si on peux l'ajouter à la carte. Une idée pour le nom ?

-Oui, la mort subite.


Barman [Larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant