Chapitre 19

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Hello ! Voilà donc un nouveau chapitre après lequel je vais écrire la suite d'Aliénation ! En attendant, pour ce chapitre : il est particulièrement long : 11 pages et plus de 7500 mots (j'étais très inspirée XD).
En l'occurrence, je vous souhaite un bon courage, et une bonne lecture !
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Samedi 14 décembre – Liam

-Neil ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je n'étais pas très sûr de comment il m'aurait fallu réagir, et c'était la seule chose que j'avais trouvée à dire. Mes yeux étaient grand ouverts et encore humides, mon souffle était un petit peu trop rapide à mon goût et ma poitrine s'emballait sérieusement. Mon meilleur ami venait de m'embrasser. La personne que j'aimais le plus au monde venait de m'embrasser. Et j'avais aimé cela, à un tel point où lorsqu'il s'était échappé, j'avais failli pousser un énorme soupir de frustration. Je supposais naturellement que c'était un essai, pour lui, que cela ne signifiait rien. Si ? Je soufflai, perdu dans mes pensées, et lorsque je relevai les yeux vers le décoloré, je ne lus que de la peur, de l'angoisse. La même chose qu'on aurait pu lire sur mon visage quelques jours plus tôt. Et pourquoi je ressentais le besoin de parler à Neil et que je n'arrivais pas à dire un mot en la présence des autres ? A part avec Lee-Ann et ma mère, je n'avais parlé à personne depuis l'hôpital autre que lui. Et c'était probablement parce que c'était le seul en qui j'avais assez confiance pour comprendre qu'il n'allait jamais me forcer à dire quelque chose qui ne me plairait pas, qu'il n'allait jamais se moquer, et qu'au contraire, il m'encouragerait.

-Tout va bien ? demanda-t-il avec une touche d'inquiétude.

-Oui, je réfléchissais... Pourquoi tu... Tu m'as embrassé ?

J'étais plein d'incertitude, et j'avais réellement peur de ce qu'il allait bien pouvoir me répondre. Finalement, il ne fit que rougir, me fixer avec un sourire timide et les lèvres pincées, et ne plus parler. Son expression était tout bonnement adorable. Je me reculai contre le sommier pour pouvoir le voir avec un petit peu plus de distance, puis lorsque je le vis relever les yeux vers moi, la surprise que j'y lus me laissa perplexe et me gonfla d'espoir. Parce que c'était impossible qu'il eût fait cela simplement pour le plaisir, sans en attendre davantage après. Et puisque je ne savais absolument pas comment m'y prendre, je ne fis alors qu'ouvrir les bras pour l'inviter à me rejoindre, m'humectant les lèvres, aimant très particulièrement la lueur dans son regard. Et je pouvais enfin le dire, à cet instant-là, ses iris valaient de l'or. Il posa les mains à plat sur mon matelas et se mit à avancer à quatre pattes, très lentement, comme pour s'assurer que je n'allais pas le dévorer une fois qu'il arriverait à ma hauteur, et une fois qu'il fut seulement à un demi-doigt du tronc de mon corps, il détacha ses mains du lit et s'élança doucement autour de mon cou. Une de ses mains glissa au milieu de mon dos, l'autre resta accrochée à ma nuque, et ses cheveux me chatouillaient le cou et les épaules qui étaient dénudés. Et bon sang, je n'aurais jamais cru qu'enlacer Neil serait si jouissif. J'aimais la douce sensation qui m'enivrait. Je glissais mes mains dans son dos tandis qu'il s'occupait de me compresser le cou, et nous restâmes ainsi pendant un moment. Lui, à genoux en face de moi qui étais assis les jambes écartées pour lui laisser la place pour me prendre dans ses bras.

-Je veux que tu me reviennes, murmura-t-il, chez moi... Ta place est chez moi...

-Pourquoi tu ne viendrais pas là ? Ma maison est plus grande.

-Il y a Lee-Ann, souffla-t-il. Je ne veux pas lui faire de mal en m'affichant avec toi.

Ces mots me peinèrent au moins autant qu'ils m'enthousiasmèrent. J'étais désolé pour ma sœur, mais la simple idée qu'il voulait s'afficher avec moi me rendait heureux. Et désormais qu'il venait de dire ça, je ne voulais plus du tout le voir partir, et je préférais qu'il restât avec moi, chez moi. Peu importait Lee-Ann. Je n'aimais pas l'idée qu'elle l'eût collé alors qu'il ne demandait rien, même si je haïssais encore plus l'idée de savoir qu'il avait bel et bien couché avec elle un jour. Rien qu'à imaginer la situation, je le repoussai amèrement, et son regard me laissait bien comprendre son incompréhension. Je refusais juste qu'il crût que je le repoussais parce qu'il ne m'intéressait pas.

Irrésistiblement condamné [Boy x Boy]Where stories live. Discover now