XVIII

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Il faisait extrêmement froid le jour de l'enterrement, un vent mauvais nous fouettait les joues et une fine pluie nous crachait au visage. L'unique symbole religieux avait été trouvé à quelques villages voisins, Llyod avait encore du braver pluie et boue pendant des jours pour trouver un homme de religion qui accepterait de s'occuper des obsèques de notre défuntes mère. 
La famille n'avait pas bonne presse dans les alentours, à causes des tristes affaires de Père malheureusement. 

Nous étions en petit nombre, Père se tenait au plus près regardant le cercueil descendre dans le trou situé dans un coin du cimetière sinistre.  Charles, Edward et Lloyd étaient tout les trois serrés l'un contre l'autre, figés dans leur couleur noir, têtes basses. Anna pleurait bruyamment, c'était presque trop et son futur époux se tenait tout près, la main sur son épaule.

Père était bien trop submergé pour s'outrager mais il me semble qu'un tel contact entre de simples fiancés et dans de telles circonstances était assez inconvenant.
Nous n'avions ni stèle, ni discours, ni argent pour honorer la fin de Mère telle qu'il se devrait. Mais nous étions tous réunis et peut-être était-ce la le plus important. 

Père avait demandé au postiche, le surnom que je donnais à mon futur beau frère, de ramener Anna à la maison, Charles chaperonnait le couple tandis qu'Edward et Llyod partageais la route avec moi. Père avait souhaité rester seul un instant. Nous avions acquiescé et esquissé un faible sourire avant de tourner les talons. 

" Belle, ne serais-ce pas l'amie qui t'a rendu visite il y a quelques jours de cela ?, demanda Edward en décrochant mon bras.
- En effet il me semble que vous avez raison Edward, et il semblerait qu'elle soit accompagnée d'un homme à l'allure respectable !, surenchéris Lloyd par la suite. "

En effet, de l'autre coté de la rue en face du cimetière se tenait le Comte Styles accompagné de madame Lansbury qui se tenait comme toujours à ses cotés. Ils étaient cachés près du petit bois, habillé de noir et arrosés de pluie glacée. 
Un signe de la main de la part de Marthe ne fit que confirmer nos songes. Ils s'agissaient bien d'eux, et je ne pouvais me méprendre. 

" Allons Belle, présentes-nous donc à ton amie et son compagnon, insista poliment Edward qui était toujours très serein. "

L'un de mes frères, je ne saurai dire lequel puisque mon regard ne quittais plus celui du Comte, m'avais pris le bras. La voiture du Postiche passa devant nous, portant à bon port Anna ainsi que Charles qui semblait l'air très grave. Mes frères me firent traverser et nous rejoignîmes mes amis près de quelques arbres. 
Marthe ne tînt pas plus longtemps et m'arracha à mes frères pour me tenir dans ses bras, elle était plus petite que moi et l'accolade était presque ridicule bien que réconfortante. Elle me frotta frénétiquement le dos et caressa ma joue.

" Mon enfant ... toutes mes condoléances j'ai appris pour votre Mère de quelques commères de l'hôtel où nous résidons. Je suis désolé pour la peine que votre famille doit endurer. 
- Merci beaucoup Marthe. Il est fort réconfortant pour nous d'avoir votre soutient moral aujourd'hui, lui répondis-je. Harry restait stoïque, le visage fermé derrière sa domestique. Mes frères restaient tout aussi réfractaires, tenu derrière moi.
- C'est très admirable de votre part, Messieurs de rester auprès de votre jeune sœur, ajouta t-elle.
- Et pourtant, il s'agit bien de la plus forte d'entre nous madame, renchéris Lloyd. "

Marthe souris et hocha la tête, Edward posa une main dans mon dos et me baisa le front. Il était si grand. 

" Excusez mon impolitesse, Lloyd, Edward je vous présente Monsieur le Comte Styles, mon ami. Et Marthe que vous connaissez déjà me semble t-il. Monsieur, voici mes frères, du moins deux d'entre eux. Charles s'en est déjà allez ! 
- C'est donc vous alors ! Le célèbre Comte Styles, enchanté Monsieur c'est un honneur !, attaqua Edward en ôtant son chapeau, saluant Harry comme le fit aussi Llyod à son tour. 
- C'est un plaisir de faire votre connaissance Messieurs, Belle m'a tant parlé de vous. Toutes mes condoléances, répondit-il avec distance. 
- Nous n'osions rentrez pour prendre part à la cérémonie, nous avons cru bon de vous attendre ici pour échanger quelques mots. 
- Les amis de Belle font partis de la famille, vous auriez étés les bienvenus. "

La Belle et La BêteWhere stories live. Discover now