Chapitre 19 - Elwin

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J'étais ici depuis maintenant assez longtemps pour ne plus avoir la moindre idée depuis combien de temps j'étais ici. À vue d'œil, je dirais un mois. Mais c'était peut-être deux mois, ou deux semaines. Tout ce que je savais, en gros, était que chaque jour était semblable, sauf un jour sur trois où j'avais droit à une douche de dix minutes, ou quand on jouait à autre chose que le scrabble, parfois sorry. Ce qui me donnait droit à plein de blagues sur les Canadiens dès que c'était à mon tour de jouer.

La Reine n'était jamais revenue dans mon conduit au milieu de la nuit. J'aurais pu en être triste, mais non, je n'arrivais plus à ressentir quoi que ce soit. J'avais droit à des antidépresseurs maintenant, et ils étaient puissants...

J'étais dans ma chambre, tranquillement assis sur mon lit, à attendre que Finlah m'apporte mon diner. Il arriva en cinq minutes, me portant une assiette de poisson. Habituellement, après m'avoir apporté mon repas, il repart presque aussitôt. Mais cette fois, il resta assis près de moi.

- Elwin, j'ai une question pour toi.

Je levais les yeux vers lui, désemparé. Il n'avait pas encore posé la question que je ne savais déjà plus quoi répondre.

- C'est à propos de ton frère, Simon. Comment était-il ?

Elle était bizarre, sa question, mais sur le moment, je ne le remarquai même pas.

- Simon avait des lunettes. Et il était plus grand que moi. Il a seize ans. Je crois. Peut-être qu'il a dix-sept, maintenant. Sa fête est en juin. Oh, ça voudrait dire que j'ai quinze ans !

- Non, non, Elwin, on est en février. Tu as toujours quatorze, et ton frère seize. Je voulais plutôt savoir comment il était. Sont comportement, tu voies ?

Je laissais échapper un rire, échappant ma fourchette en même temps. Comportement m'avait fait penser à des documentaires animaliers.

- Boxer, dis-je en repliant mes jambes sur le lit.

- ... Boxer ? répéta Finlah, sans comprendre.

- Simon est un gentil chien loyal à sa famille, et il attaque quand il se sent menacé.

- Tu vois ton frère comme un boxer, marmonna Finlah dans un soupir. Alors, toi-même, tu serais quoi ?

- Un beagle.

M'imaginer en beagle me fit éclater de rire, sans même que je comprenne pourquoi. Finlah resta de marbre, attendant patiemment que je me calme.

- Est-ce que ton frère avait un problème, physique ou mental ?

- Il est myope.

Finlah poussa un grand soupir, comme s'il se disait que j'étais un cas désespéré. Il fallait avouer qu'il avait raison.

- Il est geek, aussi. Et team DC. C'est un problème mental ? Moi, je trouve que Marvel est bien mieux.

- OK, Elwin, tais-toi, maintenant. T'es tout aussi désespérant que les autres...

Puis, sans plus de cérémonie, Finlah sortie de ma chambre, claquant ma porte bien fort, me laissant seul avec mon poisson.

- Avengers est meilleur que justice League, pas vrai, Bleu ?

Aucune réponse ne se fit entendre. Aucune lumière ne se fit voir. Mon moral descendit bien bas, d'un coup. J'en avais presque oublié que Bleu n'existait pas.

Je pris quelque morceau de mon poisson, sans reconnaitre le gout. Je ne savais pas ce que c'était, pour sûr, pas de la truite ni de la morue. Mais c'était bon.

Un bruit sec me fit sursauter. Le bouton sur ma table de chevet était tombé. Je me penchai pour le remettre en place, puis me retournai pour manger une autre boucher de poisson. Le même bruit me fit encore sursauter. Le bouton était encore tombé. Je le repris et l'observais attentivement ; il était carré. J'avais beau avoir le cerveau embrouillé, j'étais tout de même assez sûr qu'un carré ne pouvait pas rouler. Je regardais la table, bien droite ; aucune chance qu'il ait glissé. Je remis le bouton au centre de la table, à plus de dix centimètres de tous les côtés. Aussitôt que je me retournai, le bouton tomba encore.

- Bleu ?

J'entendis un bruit, comme quelqu'un cognant à la porte. Je me levai, sans plus comprendre. La seule raison que je voyais, c'était Bleu. Le seul problème est qu'il n'existait pas.

- Finlah, c'est toi ? demandais-je en m'approchant de la porte.

Les coups recommencèrent. Je commençai à avoir un peu peur, et je préférais retourner au bouton pour appuyer dessus. Mais au moment où je m'agenouillais devant le bouton, qui était encore au sol, il s'éloigna, deux mètres plus loin, comme si quelqu'un l'avait poussé d'un coup de pied. Je n'arrivais plus à y comprendre quoi que ce soit.

- Qui est là ? dis-je, la voix tremblante.

Je regardai attentivement dans chaque coin de la chambre. Il n'y avait rien. Je me laissais tomber dans le lit, soupirant. Puis, encore une fois, un bruit me fit sursauter. Cette fois, c'était dans les conduits. À l'instant même où j'y posais le regard, la grille se retira et se mit sur le bureau. Exactement comme Bleu l'avait fait, le premier jour. Sauf que, bien sûr, Bleu n'existe pas ! Mes hallucinations recommencent... ça devait faire trop longtemps que je n'avais pas pris mes médicaments. Je me retournai encore une fois vers le bouton, mais je me sentis poussé dans l'autre direction. La chaise du bureau se poussa au même moment, se mettant directement devant la grille.

- Je suis censé y grimper ?

Rien ni personne ne me répondit. Parce que, justement, il n'y avait rien ni personne. Avec un début d'exaspération, je me retournai dans le but de revenir à mon lit, mais je n'y arrivais pas. Il y avait, comme qui dirait, un mur invisible qui me bloquait le chemin, et qui continuait de me pousser vers la chaise.

- OK, je vais grimper, soupirais-je. Même si je suis très certainement en pleine crise d'hallucination, et que je parle tout seul.

Je grimpai dans la chaise et, d'un saut, me projetais dans la grille. Je me mis à ramper, sans trop savoir où j'étais censé aller. À défaut d'avoir de destination, je fis le chemin jusqu'à la chambre de Sushi, puisque c'était le seul chemin que je connaissais, mais à une intersection où je devais tourner à droite, je me sentis poussé à gauche.

Je me laissais guider par cette force invisible, capitulant. Ça devait faire un quart d'heure que j'étais dans ces conduits, et j'étais totalement perdu. Aucune chance que je puisse retrouver mon chemin. À chaque grille que je voyais, j'y lançai un coup d'œil ; c'était, pour la plupart du temps, des chambres de patient, ou des chambres de personnel. Une ou deux fois, je trouvais un bureau, comme celui où j'avais trouvé les dossiers. Puis, en dernier, je trouvai un petit salon cosy. Il y avait un foyer électrique dans un coin, un petit sofa, deux fauteuils, une bibliothèque bien fournie. Il y avait aussi une télévision écran plat et un meuble bourré de DVD. Juste à côté de l'écran, il y avait un tableau montrant une moitié de la planète Terre. Et c'est seulement ensuite que je remarquai que la salle était bourrée de gens du personnel. J'en reconnut plusieurs pour les avoir vu quand j'allais dans la grande salle et, dans un fauteuil me tournant le dos où je ne voyais que la tête de cheveux et une main sur l'accoudoir tenant un verre de vin, Finlah. Je l'avais vu assez souvent pour le reconnaitre rien que par le derrière de sa tête.

- Nouveau mois, dit quelqu'un que je n'arrivais pas à voir. Quelqu'un est passé à dix-sept ans ?

- Le mien, dit l'un d'entre eux.

- Le mien aussi.

- Deux, alors ? Je dormirais deux fois plus tranquille cette nuit !

Plusieurs se mirent à rire, comme quoi c'était une bonne blague. Moi, je n'y comprenais rien, comme toujours.

- J'avais hâte de me débarrasser du mien, il était vraiment boulet.

- Le tien, c'était Ian, pas vrai ?

- Non, Mario.

Les gens rirent deux fois plus fort. Il me fallut de nombreuses secondes avant de réaliser que Mario, c'était mon ami, Mario Bros. Le petit veinard, il retourne chez lui !

- Ian aussi s'en va, de toute façon, dit quelqu'un d'autre. Il a eu dix-sept ans il y a deux semaines.

- Ian et Mario, ils me fouettaient la trouille, ces deux-là. C'est une chance qu'ils n'aient jamais essayé d'être amis...

- Enfin, leur existence minable s'achève.

Ils continuèrent à parler, une conversation que je trouvais des plus inutile, malgré qu'une petite partie de moi me disait que ça avait peut-être un peu d'importance. Moi, j'avais seulement envie de retourner à ma chambre et de manger mon poisson, car j'avais encore faim.

- Le mien, il est ici depuis un mois à peine, et il m'exaspère déjà.

- Le tien, c'est lui avec des cheveux bleus ?

Je reportais mon attention à la conversation à temps pour voir que c'était Finlah qui parlait de moi. J'avais envie de répliquer, bien fort : « C'était des fausses mèches ! », mais je m'en retins à temps. Ce n'était pas le moment de parler, encore moins de dire que j'étais là.

- Je l'ai encore pour deux ans et un mois...

- Courage, la mienne, je l'ai depuis qu'elle a quatre ans ! Elle m'appelle maman.

- Mais moi, je sais plus ce que je dois faire, avec lui. Il n'est pas plus difficile à gérer que les autres, mais c'est cette histoire d'ami imaginaire... je voie pas comment le nommer autrement, mais c'est clairement pas ce qu'il est. Il existe vraiment, ça, ça fait un moment que je l'ai compris. C'est plutôt comme une vraie personne, qui peut agir comme il veut sans aucune aide d'Elwin. Il n'a probablement même pas sa place ici. C'est pas Elwin, le problème, c'est lui... son ami imaginaire. Il s'appelle Bleu. Celons-moi, le seul moyen de se débarrasser totalement de Bleu, se serait de tuer Elwin. Parce qu'on ne peut pas lui donner de médicament, il n'existe même pas ! Vous voyez ce que je veux dire ?

- Il faut couper tous les liens qui relient cette chose à la vie, dit quelqu'un d'autre en hochant la tête. Bon, on n'ira pas directement sur des plans aussi radicaux, Finlah ! On verra bien. Jusqu'à maintenant, on n'a eu aucune preuve que...

- Oh si, pardon de t'interrompre, Martin, mais cette chose, justement, elle a un plan. Le frère d'Elwin, Simon, qu'il s'appelle, aurait apparemment tué sa petite amie, il y a deux jours. Exactement de la même façon qu'Elwin aurait tué la sienne. Et on sait tous que ce n'était pas Elwin qui l'avait tué, mais plutôt Bleu.

- On ne va pas tuer Elwin, il n'a que quatorze ans ! C'est encore un gamin, allons. On verra plus tard, comme j'ai dit. Il aura quinze ans dans un mois, c'est ce que tu avais dit, Finlah ?

- Oui.

- Alors on verra dans un mois.

La conversation changea à nouveau pendant que Finlah finissait son verre de vin d'un trait. Il se leva et parcouru toute la pièce pour aller s'en vider un autre verre, passant tout juste devant la grille, à vingt centimètres seulement de moi. Je reculai aussitôt, espérant qu'il ne me verrait pas, mais mon genou cogna contre le conduit, et Finlah sursauta au bruit et tourna la tête pour croiser mon regard. Il resta surpris une seconde de plus, puis son expression changea d'un coup, plus paternel, comme quand il mettait gentiment une main sur mon épaule, l'air un peu triste, et qu'il me disait : « tu as des hallucinations, Elwin. Tu as encore oublié ? ».

- Elwin ! dit-il avec un petit sourire. Qu'est-ce que tu fais là-dedans ?

Finlah tira sur la grille d'une seule main, l'autre tenant toujours son verre de vin.

- Je ne sais pas, marmonnais-je en baissant les yeux, honteux – et j'étais sincère, j'avais vraiment oublié ce que je foutais ici. Je crois... j'ai fait une crise d'hallucination ? Heu, je voyais des objets qui bougeaient tout seuls, et... je ne sais plus...

Je fronçai les sourcils, essayant de me souvenir. C'était un peu énervant, depuis que je prenais ces médicaments, j'avais parfois des trous de mémoire.

Quelqu'un apporta un tournevis et s'attaqua à la grille. Je restais là à le regarder faire, ne songeant pas une seule seconde qu'il vaudrait peut-être mieux partir au plus vite et de me cacher je ne sais où.

- C'est normal, Elwin, aie pas peur, dit Finlah qui était juste à côté du type qui décrochait lentement la grille. Tu n'as pas encore pris tes médicaments du soir. Mais est-ce que tu sais comment tu as fait pour passer dans les conduits ? Tu as fait comment pour décrocher celui qui est dans ta chambre ?

La grille devant moi se décrocha, Finlah donna son verre vide à quelqu'un à côté de lui et me tendit ses mains pour m'aider à descendre. Il me déposa à terre, alors que près d'une trentaine de personnes se regroupaient autour de moi. J'avais l'impression d'avoir fait quelque chose de mal, alors qu'en réalité, j'avais été poussé jusqu'ici. Ou pas. Non, ce n'était que moi, le reste, je l'avais halluciné.

- La grille, dans ma chambre... je l'ai vu tomber d'elle-même. Mais il faut pas se fier à ce que je voie, marmonnais-je en fixant le plancher. J'ai eu une crise d'hallucination. (Je relevai les yeux vers Finlah, qui était tout juste devant moi.) Je suis désolé, j'ai pas fait exprès.

- Bien sûr que ce n'était pas de ta faute, dit-il en secouant la tête.

- Est-ce que j'ai halluciné aussi quand vous parliez de me tuer ?

Il y eut un long silence, alors que tous se lançaient des regards tout sauf subtil, mais qui passait tout de même totalement inaperçu pour quelqu'un de profondément drogué comme moi.

- Personne ne va tuer personne, allons ! dit Finlah en se penchant un peu vers moi, ce qui me donna l'impression de perdre six ans d'un coup. Tu es ici pour être soigné, pas exécuté !

- Oui, je le savais, dis-je en laissant échapper un petit rire. Je sais pas où je vais chercher tout ça...

Je lançai un petit regard amusé sur tout le monde, de gauche à droite, et mon regard termina sur le mur, où il y avait la télévision et le tableau de la Terre. Mon sourire disparut aussitôt quand je remarquai quelque chose de bizarre.

- Finlah... je crois que je recommence, dis-je sans pouvoir décrocher mon regard du tableau. J'hallucine, là, hein ? On dirait que le tableau bouge. Il est, genre, beaucoup trop réaliste.

- Quoi, le tableau ? s'écria Finlah dans un rire. Mais non, ce n'est qu'une photo. Allez, il est temps de te ramener à ta chambre.

Finlah m'agrippa le bras, m'entrainant vers la porte, mais je me retournai pour regarder le tableau une dernière fois. C'était fou, on dirait vraiment qu'il bougeait. Les nuages bougeaient, les lumières clignotaient où il n'y avait pas de nuage.

- C'est vraiment beau ! Est-ce que c'est une vidéo ?

- La ferme et suis-moi ! s'énerva Finlah.

Il me tira plus fort par le bras et m'entraina dehors. Le temps que je comprenne ce qui se passait, j'étais déjà à parcourir les corridors, trainé par Finlah.

- Je suis désolé, Finlah, je sais pas ce qui m'a pris.

- Ça va, dit-il d'un ton qu'il essayait de rendre gentil, mais que je sentais tout de même un peu dur.

- Je suis désolé d'avoir grimpé dans les conduits, aussi, et... bah, je suis désolé pour tout. Mais le tableau... il était tellement beau.

- Ça va, ça va ! s'énerva-t-il. Tu peux pas arrêter de parler, deux minutes ?

- Désolé, marmonnais-je en baissant la tête.

Nous traversâmes quelques couloirs dans le silence, mais il me restait encore assez de curiosité pour me permettre quelques questions.

- Mario va partir ? C'est ce que vous avez dit, tout à l'heure.

- Oui, Mario devient trop vieux pour être ici. Il va aller dans un autre centre.

Je hochai la tête, sans rien ajouter sur le sujet. « Leur existence minable s'achève » ne correspondait pas vraiment à « aller dans un autre centre », mais c'était le genre de chose un peu trop complexe pour mon petit cerveau de le comprendre.

- Vous avez dit aussi que Simon avait tué quelqu'un. Est-ce que c'est vrai ?

- Non, je vois pas ce que tu racontes. Tu as surement halluciné, encore.

- Oui, surement... c'est mieux comme ça, hein, Simon est quelqu'un de gentil, mais quand il veut, il peut... mais j'aurais bien aimé qu'il vienne ici avec moi.

Finlah ne répondit rien à ça. Peut-être une façon de dire que c'était toujours possible ?

- Est-ce que vous croyez que je pourrais revoir mon frère, un jour ? J'aimerais bien le revoir avant mes dix-sept ans...

- Peut-être.

- Pourquoi y'a jamais de visite, ici ?

- Les visites sont trop dangereuses. Des patients ont déjà profité des visites pour s'échapper.

- Oh, soupirais-je. Et... tu ne pourrais pas faire d'exception pour moi ? Je n'essayerai pas de m'échapper. Je sais que je suis fou, et que j'ai besoin d'être ici. Et puis, j'aime bien Sushi et la Reine, je crois qu'ils sont devenus mes meilleurs amis. Et j'aime bien Orange, aussi, je peux lui parler en français. Ça fait du bien de parler français, de temps en temps, j'ai mal à la langue de parler anglais tout le temps !

- Elwin, s'il te plait, arrête de parler, un peu...

- Désolé... heu, mais pour les visites ? Est-ce qu'il serait possible que je voie mon frère ?

- Non.

- Et si j'étais tout gentil ? Il y aurait bien quelque chose que je pourrais faire pour voir mon frère ?

- Non, Elwin, il n'y a rien que tu puisses y faire !

- Mais s'il te plait, Finlah ! C'est mon frère !

Sans prévenir, Finlah s'arrêta de marcher. Je m'arrêtai aussi, et au moment où je levais les yeux vers Finlah, il me gifla, tellement fort que je tombai au sol à quatre pattes. Je me tâtai la joue en gémissant ; ça ne m'avait pas fait si mal que ça, mais c'était surtout la surprise. Puis j'entendis un autre clac et pan ! Je me retournai pour voir Finlah, lui aussi à quatre pattes un peu plus loin, la joue rouge et la lèvre en sang. Je ne comprenais plus rien ; qui avait frappé Finlah ? Le même qui avait déplacé les objets dans ma chambre pour m'entrainer dans le salon ? Non, idiot, il n'y avait personne d'autre que toi. C'est toi qui vient de frapper Finlah !

- Oh non, je suis désolé, Finlah ! Je crois que j'ai perdu le contrôle, je sais plus, je voulais pas te frapper...

- Tu vas pas la fermer, pour une fois, espèce de sac à merde ?!

Les mots me frappèrent comme une deuxième gifle. Je ne répondis rien, les yeux baissés, je sentais presque les larmes me monter aux yeux. C'est drôle, il y a deux mois, on m'aurait dit ça, j'aurais rie et répliqué quelque chose de pire. Et maintenant, je pleure comme un petit bébé ?

C'est normal, Elwin. Avant d'arriver ici, ta vie n'était qu'un mensonge, une très grande hallucination. Dans le fond, tu as toujours été qu'un petit bébé.

Finlah se releva, m'agrippa le bras encore plus fort qu'avant, m'entrainant toujours vers la chambre. Il semblait bien décidé à ne plus rien dire, et moi aussi, de toute façon.

J'avais frappé Finlah sans même m'en rendre compte. Exactement comme j'avais tué Suzie et Jimmy.

Je pris une grande inspiration, avant de dire, la voix tremblante :

- Je crois que mes médicaments ne sont pas assez puissants.

- Crois-moi, je vais l'augmenter, ta dose, dit Finlah dans un grognement.

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