Chapitre 40

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En peu de temps, j’avais pu réunir tout le monde dans la chambre de la Reine. C’était la première fois que j’y entrais, mais je ne fus pas étonné de constater qu’elle était, à peu de chose près, identique à la mienne, ou à celle de Sushi et de Rose.

Sushi était couché dans le lit, regardant le plafond avec intensité comme s’il s’agissait d’une télévision, Rose assis près de lui. La Reine était debout, sans rien faire. Moi, je faisais les cent pas. J’étais sur les nerfs, et ne pas bouger me mettait encore plus sur les nerfs.

- Il faut que je trouve un moyen de sortir d’ici, marmonnais-je pour la vingtième fois.

- Je crois que je l’avais compris, dit la Reine.

- Mais pourquoi tu ne peux pas simplement te téléporter sur Terre ? demanda Rose.

- Je l’ai déjà dit ! Parce qu’il n’y a pas d’air entre ici et la Terre. Je vais mourir suffoqué avant d’y être arrivé...

- Mais c’est l’espace d’une seconde ! Pourquoi tu ne peux pas juste retenir ton souffle ?

Je levai les yeux vers Bleu dans un soupir, qui répondit aussitôt à la question, même si j’avais déjà entendu cette réponse une dizaine de fois.

- Bleu peut pas bleu retenir son souffle bleu si Bleu plus exister pendant cette bleu seconde.

- Je ne peux pas retenir mon souffle, puisque c’est comme si je n’existerais même plus, pendant que je serais entre les deux endroits, tu comprends ?

- Si tu n’existes plus, alors où est le problème que tu ne puisses plus respirer ?

- Ah, Rose, arrête avec tes questions ! Je peux pas, c’est tout !

- Moi, je crois que je sais ! dit Sushi en levant les poings.

Nous nous retournâmes tous vers Sushi, appréhendant ce qu’il allait nous sortir. Il était totalement dans un autre monde.

- Si on est dans un vaisseau spatial... bah y doit avoir des astronautes, marmonna-t-il sans jamais quitter le plafond des yeux. Et puis... des costumes d’astronautes. Pour respirer dans l’espace.

Nous gardâmes tous le silence un instant, tous sous le choc que Sushi, le plus atteint d’entre nous, ait pu résoudre le problème de façon si simple.

- Ça marcherait ? dis-je en lançant un regard vers Bleu, qui hocha vigoureusement la tête. Ouais, ça marcherait ! Allez, on fait ça !

- Yeah ! s’écria Sushi en se levant d’un bon du lit, faisant sursauter Rose. J’ai eu une bonne idée ! C’est génial ! Allons-y !

Sushi se précipita vers la porte, essayant de l’ouvrir sans y parvenir. Il ne se découragea pas pour autant, secouant la porte sans ménagement. La Reine, Rose et moi restâmes dans notre coin, le regardant faire avec une pointe de pitié.

- Eh... tu sais qu’il faut une clé, pour ouvrir ces portes ? dis-je timidement. Et il y a que les adultes qui en ont.

- Oh, c’est vrai, soupira Sushi en s’adossant à la porte. Alors il faut attendre ? Quand on sera adulte, on aura tous une clé ? Il faut quel âge pour être adulte, de toute façon ?... Et moi, j’ai quel âge ?

- Peu importe ton âge ! soupirais-je. Et pas besoin de clé ; Bleu pourra nous faire sortir.

- Mais c’est toi, Bleu.

- Je ne parle pas de moi !

- Bah alors, tu parles de qui ?

Je soupirai et lui tournai le dos, commençant à avoir une sérieuse envie de partir sans lui.

- Il bleu pas avoir toute bleu sa tête bleue ? dit Bleu dans son coin.

- Le problème est... dit la Reine en s’éclaircissant la gorge et lançant un regard noir vers Sushi. Où sont ces costumes d’astronautes ?

- Aucune idée.

- Il aurait mieux valu de trouver ça hier, plutôt que la cuisine, dit Rose. Et puis, comment on va faire pour trouver ? Ce vaisseau est immense, et bourré de corridor qui vont dans tous les sens.

- Ça ira vite, avec Bleu. Du moins, j’espère, dis-je en levant les yeux vers Bleu, qui hocha la tête. Tu pourrais le trouver, pour nous ? Reviens ici dès que c’est fait.

Bleu disparût aussitôt, nous plongeant dans le silence. Ce que je trouvais plutôt étrange, puisque j’étais le seul à le voir et l’entendre, pourquoi plus personne ne parlait, comme s’ils n’avaient rien d’autre à faire que de l’attendre ? À peine une vingtaine de secondes plus tard, Bleu était déjà revenu.

- Bleu trouvé !

- Parfais ! dis-je en faisant sursauter tous les autres, sauf Sushi qui était perdu dans la contemplation du plafond, la bouche grande ouverte. Bleu à trouver où sont les costumes. Allez, on y-va. Sushi, tu restes avec nous, hein ?

- Je peux te prendre la main ? demanda-t-il aussitôt avec un grand sourire.

Je grognai en guise de réponse, mais décidai enfin à lever la main, et Sushi s’élança aussitôt pour y glisser la sienne. Je savais qu’il se serait mis à bouder, si j’aurais dit non.

- Ouah, t’as un bobo en forme de main sur le bras, marmonna Sushi en promenant son doigt sur ma brûlure, qui heureusement ne me faisait plus mal. Ouah, c’est la mienne !

- Les filles, on reste proche, dis-je en levant les yeux vers la Reine et Rose, autant pour les avertir que pour ignorer Sushi. Mais pas besoin de se prendre la main, hein... Bleu, emmènes-nous là.

Le temps d’un clignement d’yeux, nous nous retrouvâmes tous les cinq dans un nouvel endroit, qui semblait tout droit sorti d’un film de science-fiction. Je regardai autour de moi, émerveillé, la grande porte bien épaisse qui menait directement dans le vide de l’espace. Je me sentais plus léger, ici, comme si la gravité artificielle faisait défaut.

- T’aurais pu nous prévenir, Bleu ! dit Rose.

Je baisai les yeux vers elle, sans comprendre, avant de me rendre compte qu’elle, ainsi que la Reine et Sushi, était étendu dans le plancher, emmêler les uns sur les autres.

- Qu’est-ce que vous faite à terre ?

- C’est toi qui nous a pousser !

- Mais non !

Rose grogna, comme quoi elle ne me croyait pas. Bon, peut-être que je les avais accrochées en chemin ? Je donnai ma main à Rose pour l’aider à se relever, qui permit ensuite à la Reine de se relever, puisqu’elle était assise dessus. Sushi, lui, resta assis. Je l’agrippai l’épaule pour l’aider à se relever, et au même moment, je remarquai les costumes, juste derrière lui. Tous les autres les remarquèrent deux secondes plus tard.

- Deux costumes, compta la Reine.

- C’est pas un problème, dis-je malgré que j’aurais bien aimé en avoir deux de plus. Allez-y en premier. Bleu pourra nous rapporter les costumes ensuite.

- Donc, toi, tu reste. Et qui d’autre ?

- Moi ! s’écria Sushi avec un grand sourire.

- Non, Sushi, le but est de partir d’ici, pas d’y rester, dit Rose en levant les yeux au ciel.

- Oh, c’est vrai...

- Donc, qui reste ? répéta Rose en se retournant vers la Reine.

- Moi ! s’écria Sushi encore une fois.

- Non, Sushi, toi, tu te barre !

- Ça va, il va continuer comme ça toute la journée, dit la Reine. Il partira en même temps que Bleu.

Sushi tapa dans ses mains, tout contant. J’avais sérieusement hâte que les effets de sa drogue se dissipe.

Rose et la Reine allèrent se mettre devant les costumes, mais restèrent là, sans savoir comment les enfiler. J’envoyai Bleu les aider, et restai là, assis dans mon coin avec Sushi qui me tenait encore et toujours la main, à les regarder enfiler le costume. Malgré l’aide de Bleu, il leur fallut une bonne dizaine de minute chacune pour réussir à les mettre. Bientôt, il ne resta plus que le gros... truc qui ressemble à un aquarium. C’est à ce moment que la porte – celle menant à cette salle, pas celle menant au vide interstellaire -, se mit à trembler.

- Bleu, on est invisible, là, hein ?

- Bleu oui !

La porte s’ouvrit. Finlah, accompagné de Koishi et quatre autres hommes, regardèrent dans chaque recoin de la pièce, s’attardant où était les costumes... ou plutôt, où ils étaient. Le visage de Finlah vira aussitôt au rouge. Il semblait sur le point d’exploser comme un melon d’eau.

- Enfilez les casques ! chuchotais-je. Bleu, amène-les quelque part où il n’y a personne, comprit ? Personne pour les voir. Quelque part sur Terre !

Bleu leur mit les casques avant même qu’elles aient pu envisager de le faire elles-mêmes, puis disparurent tous les trois. Et à la seconde même, Finlah se mit à hurler en avançant à grand pas vers moi. Ce fut beaucoup trop tard que je me rendis compte que, sans Bleu, Sushi et moi redeviendrait visible.

- Tien, tien, Elwin ! Comme on se retrouve ! dit-il en montrant les dents comme un chien.

Je n’eus pas le temps de décider quoi faire qu’il m’attrapait déjà par les épaules pour me remettre sur pied, et aussitôt fait, il me flanqua un coup de poing en pleine mâchoire, qui me renvoya aussitôt au sol. Il me donna un coup de pied dans le ventre, puis un deuxième et un troisième, avant de se pencher pour me remettre assis. La douleur me coupa le souffle, mais je savais qu’il me suffisait d’un mot pour de l’aide. Mais Finlah le savait aussi, et il plaqua sa main sur ma bouche pour m’empêcher de parler.

- Lui faite pas de mal, monsieur, marmonna Sushi, qui était coincé dans les bras de son tuteur et d’un autre homme un peu plus loin.

Je fis de mon mieux pour croiser le regard de Sushi, malgré Finlah qui me cachai quatre-vingt-quinze pour cents de la vue. Pour la première fois de la journée, Sushi semblait conscient de ce qui se passait.

- Fermez-lui la bouche, à celui-là, dit Finlah, parlant de Sushi mais sans décrocher son regard de mes yeux. Et toi, tu viens avec moi.

Finlah me souleva de terre d’un bras, l’autre main me tenant toujours fermement les mâchoires, exactement comme hier. Je me débâtai désespérément pour m’échapper, mais quelqu’un vint me retenir mes pieds. J’étais coincé. Et Bleu ne reviendra certai-nement pas avant une dizaine de minutes, le temps de retirer les costumes de Rose et de la Reine pour nous les ramener. Une fois que ce sera fait, il sera trop tard.

- Toi, il est temps que tu meurs, dit Finlah. Tu fais beaucoup trop de problème. Tu sais, quatorze ans, c’est déjà très vieux, pour mourir ! Ta vie d’avant est morte, il avait pas la moitié de ton âge.

Je ne comprenais rien de ce qu’il me racontait, sauf sur un point ; qu’il allait me tuer maintenant. Mais j’étais coincé, avec Finlah et un autre homme me retenant, une main sur ma bouche pour m’empêcher d’appeler à l’aide. Moi-même, j’étais loin d’être assez fort pour leur échapper. Je l’avais peut-être été un jour, quand j’étais ce que l’on pouvait nommé « sportif », mais je ne l’étais plus. La seule aide qui m’était possible d’avoir, sur le moment, c’était Sushi.

Finlah et ses hommes m’entrainaient dans le corridor, en direction de ma mort. Je me tortillais du mieux que je pouvais pour regarder, derrière moi, d’autres hommes trainant Sushi de la même manière. Il avait dû essayer de se débattre, lui aussi, sans plus de résultat. Les hommes qui le tenait portaient des gants épais, comme s’ils avaient peur de toucher directement Sushi. De peur de se faire brûler, tout comme les vêtements de Sushi, autrefois d’un blanc immaculé, maintenant troué comme des brûlures de cigarette et fumant tout autant, un peu partout sur lui. Et s’ils emmenaient Sushi se faire tuer, lui aussi ?

J’essayai de dégager la main de Finlah sur ma bouche, de la mordre, de la licher, mais il ne bronchait pas. J’essayai de crier le nom de Sushi, sans parvenir à plus que des « mmm ! ». Finlah me sera un peu plus douloureuse-ment dans ses bras, transformant des mar-monnements en grognements. Sushi me regardait droit dans les yeux, toutes trace de délire qu’il avait un peu plus tôt maintenant disparût. La seule preuve restante du fait qu’il était drogué est que son don lui faisait défaut. Sinon, je n’avais pas de doute à croire que Finlah et ses hommes seraient mort carbonisé depuis longtemps.

Puis, Sushi ferma les yeux et baissa la tête, se laissant guidé par les hommes qui le retenait. Voilà, il avait abandonné ? Il était prêt à mourir, juste comme ça, sans se battre ? J’essayai encore une fois de l’appeler, de le supplier d’essayer quelque chose ; il était le seul à avoir une chance de nous sortir de là.

Je détournai les yeux, ne voulant pas le voir abandonner. Finlah laissa échapper un rire, voyant que je ne débattais plus.

- Alors, Elwin, t’as enfin accepté ton sort ? Il était temps. T’as pas idée le nombre de fois que t’es mort de la même manière, tu vas voir, la routine est pas sur la veille de changer.

Je levai les yeux vers Finlah, qui me retenait par derrière. Ses yeux étaient calmes, sans trace de remords. J’étais nul pour mentir, et tout autant pour deviner quand on me mentait. Mais j’avais tout de même cette certitude que Finlah ne me mentait pas, malgré que ce qu’il disait n’avait aucun sens. Comment aurait-il pu me tuer plusieurs fois ? À ce que j’en sais, je suis bien loin d’être immortel. Même que ma courte vie était sur le point de s’achever.

Quelqu’un derrière nous hurla, et Finlah se retourna, me tordant presque le corps. L’hommes qui retenait Sushi par la bouche avait un de ses gants en feu. Il essayait désespérément de le retirer, mais le gant semblait avoir fondu sur sa main.

- Le lâchez pas ! hurla Finlah, mais trop tard.

L’homme qui retenait Sushi par les pieds se précipita pour l’aider. Le feu sur la main de l’homme se propagea jusqu’à son coude, alors qu’il hurlait de douleur à s’en éclater les poumons. Les autres, tout autour de lui, ne semblait pas savoir comment l’aider, et n’osait pas non plus l’approcher, de peur que le feu leur saute dessus, comme s’il avait une volonté propre. Ou plutôt parce qu’ils étaient bien conscient que, avec la quantité de drogue dans le sang de Sushi, il ne serait surement pas en mesure de faire plus de flamme, mais il restait tout de même parfaitement capable de contrôler celles qu’il avait déjà créer, alors qu’il fixait le feu comme s’il lui communiquait par penser ce qu’elle devait faire.

Enfin, sortant de leur panique, Koishi, qui tenait toujours Sushi par les épaules, le seul qui osait toujours le toucher, le poussa pour qu’il s’écrase contre le mur, et l’agrippa par les cheveux pour donner un autre coup, un deuxième et un troisième, continuant ainsi jusqu’à ce que le feu du bras de l’homme disparaisse en fumé, malgré que la victime continuait toujours de hurler de douleur. Koishi lâcha Sushi, qui s’écrasa en boule au sol, inconscient, une grosse coulisse de sang coulant sur son front et sa tempe, la bouche entrouverte.

Sans s’inquiéter une seule seconde pour lui, Koishi et un autre homme revinrent le porter, l’un par les épaules et l’autre par les pieds. Les deux derniers, dont lui qui avait la moitié du bras carbonisé, partirent de leur côté, surement pour aller à l’infirmerie.

Au moins, maintenant, ça faisait quatre hommes contre moi seul, plutôt que six contre nous deux. Si disons que ça allait faciliter les choses...

Je craignais que Koishi ait tué Sushi sans même le vouloir – ou bien qu’il le voulût vraiment. Beaucoup de sang coulait de sa tempe, lui coulant dans le cou et dans les cheveux. S’il n’était pas mort, il aurait certainement, au moins, une commotion, ou un traumatisme. À la limite un énorme mal de tête. C’était peut-être égoïste comme façon de penser, mais je m’inquiétais pour lui surtout pour moi-même, pour qu’il m’aide. S’il avait pu flamber tout le monde, s’aurait été génial, plutôt que la moitié du bras d’un seul homme. Si on s’en sort vivant – si disons ! – il faudrait que je m’excuse à Sushi pour avoir pensé à lui comme d’une arme. Mais j’étais désespéré, justement. En estimer, il faudrait encore au moins huit minutes à Bleu pour débarrasser la Reine et Rose de leur costume pour nous les ramener. Mais peut-être que d’ici quatre minutes, je serais déjà mort.

- Terminus, dit Finlah derrière moi.

Nous étions arrivés à une porte, la seule porte de tout ce vaisseau ayant un petit quelque chose de décoratif ; un autocollant, à peu près la taille de ma main, démontrant une tête de squelette de vautour et des os croisés. Le message était assez clair, mais l’homme portant mes pieds me redéposa au sol, laissant Finlah seul pour m’empêcher de me sauver, et il ouvrit la porte. M’attendant à voir un monstre énorme, près à nous bouffer – je voyais bien Touffu, le chien à trois têtes de Hagrid -, je fus un peu déçu de voir que ce n’était qu’un corridor, sans aucune lumière. Les hommes portant Sushi le déposèrent à trois pas derrière la porte, puis en ressortirent aussitôt. Ils se retournèrent ensuite vers moi, attendant que Finlah me pousse à l’intérieur. Mais il ne le fit pas ; il me retourna pour que je lui fasse face, gardant toujours bien serré sa main sur ma bouche.

- Tu m’as dit un jour que t’aimais bien jouer à Mario Bros, dit Finlah avec un petit sourire. Eh bien, toute mes félicitations, Elwin, tu t’es rendu au château de Bowser. Reste plus qu’à savoir si tu vas t’en sortir vivant, ou s’il aura raison de toi.

Finlah souriait toujours de plus en plus, alors que je me rendais compte que j’avais eu raison ; il n’y aurait peut-être pas Touffu, au bout de ce corridor, encore moins une méchante tortue, mais il y avait bel et bien un monstre.

- Je sais, tu te dis surement « qu’est-ce que c’est que se bordel ?! », mais d’une façon un peu moins catholique qui veux dire la même chose. Je vais te rassurer tout de suite ; non, ce n’est pas tout le monde qui meurt de la même façon. La plupart du temps, on les envoie simplement flotter dans l’espace. Mais vous deux (de sa main libre, il pointa Sushi, puis moi, plusieurs fois) vous nous taper vraiment sur les nerfs. La plupart de vos vies, à tous les deux, sont mortes de la même manière, de toute façon. Y’a rien de nouveau !

Un homme vint vers nous, portant dans les mains ce qui semblait être un masque, un rouleau de ruban adhésif et une seringue. J’étais en pleine panique, au point que je sentais mes jambes flancher, incapable de me soutenir plus longtemps. J’essayai tout de même de me débattre, mais trois des hommes autour de moi se précipitèrent aussitôt pour me retenir. Celui portant les objets vint se mettre à côté de moi, il déposa le masque au sol et découpa un long morceau du ruban adhésif. À la seconde même où Finlah retira sa main de sur ma bouche, le ruban s’y colla, me laissant aucune chance d’appeler Bleu. Puis il mit un deuxième et un troisième morceau de ruban, faisant bien sûr qu’il ne tombera pas, puis me mit le masque sur la tête ; c’était vraiment un genre de muselière, avec des barreaux devant ma bouche comme pour m’empêcher de mordre, mais je savais que c’était surtout pour m’empêcher d’enlever les rubans sur ma bouche. Il était retenu par un cadenas épais, il était sûr que je n’avais aucune chance de le retirer sans la clé. Et enfin, pour finir, l’homme remonta le manche de mon tee-shirt et me piqua d’une seringue, je sentis un liquide se propager dans mon bras, m’alourdissant comme du plomb.

- Prêt pour un peu d’aventure ? dit Finlah avec un petit sourire en coin. Ouf, c’est bien dommage, hein, c’est pas toi, qui doit mourir – pas directement -, mais c’est Bleu. Mais ce qui le maintien en vie, c’est toi, et rien d’autre. Toute mes excuses, Elwin, j’espère que tu ne le prends pas personnellement.

Puis, Finlah me poussa dans le nouveau corridor, je tombai à quatre pattes au-dessus du corps de Sushi, et la porte se referma derrière moi, nous plongeant dans l’obscurité la plus total.

BleuWhere stories live. Discover now