Enchaînée [PREMIER JET]

Chapitre 35

Point de vue d'Alleb

J'avais mal, horriblement. Ce fut un soulagement lorsque l'inconscience m'enveloppa d'une douce torpeur.

•••

Lorsque je me réveillai, il ne restait plus qu'une infime douleur à mon coude. Mais après quelques instant de flottement, une peur poignante s'empara de moi.

— Zack!!!!! me mis-je à hurler telle une folle.

— Calme, Alleb! Calme! s'exclama une voix.

Une voix que je désespérais de réentendre un jour.

— Cart'!

Je me redressai subitement et me jetai dans ses bras.

— Je viens de te dire de te calmer, Crabe Albinos!

Ses boucles blondes caressaient mon visage et je me serrai plus fort contre lui.

Il répondit à mon étreinte et me murmura à l'oreille:

— Tu sais que j'ai vraiment eu peur de te perdre?! Ne me refais plus jamais un coup pareil.

— Je t'en ai fais des bien pires, Mollusque Gluant.

— C'est vrai, dit-il avec un léger rire.

J'avais un peu peur de poser la question, mais je devais savoir.

— Z... Zack va bien?

La mine de Carter s'assombrit.

— Pas vraiment, non...

Il ressentit sûrement la peur intense que je tentais de contenir, car il me serra plus fort contre lui.

— Il va survivre...

Mais ça manquait de conviction... horriblement.

— Je... je peux le... le voir?

— Alleb... murmura mon meilleur ami en s'écartant de moi.

Je plantai mon regard dans le sien.

— Il est dans le coma... l'arme qui l'a blessée était visiblement empoisonnée et nous n'avons aucune idée du remède, si seulement il en existe un.

J'étouffai un sanglot.

— Je veux le voir, Carter! Je dois le vois!

— Ça ne servira qu'à te détruire d'avantage, Alleb...

Mon regard plein de larmes et de détermination ne quittait pas le sien.

— Je suis forte, Carter, je dois le voir. C'est une nécessité.

Mon meilleur ami soupira et m'aida à me déplacer jusqu'à une autre pièce de l'infirmerie. Une petite chambre, isolée.

Cart' ouvrit la porte et je retins de nouveau un sanglot.

Zack était étendu sur le lit, inerte, le visage entièrement couvert de veine rouges et fluorescentes.

— Oh mon Dieu, Zack... lâchai-je dans un petit cris.

Je me précipitai à son chevet et je pris sa main que je serrai dans la mienne. J'y déposai plusieurs baiser.

Je sentais le regard triste de Carter sur moi. En ce moment, sa rivalité avec Zack, ne changeait plus rien, il était simplement mon meilleur ami, comprenant parfaitement ma peine et la partageant.