Chapitre 2

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Je me mets immédiatement à courir. Les maisons sont en feu ou en ruine. De la fumé noir s'élève de l'immense brasier et je me demande comment nous avons pu ne pas le remarquer. Des cendres volent dans les airs et s'accrochent à mes cheveux...

Mais je n'ai qu'un but. Retrouver mon père.

J'entre dans notre maison. Le feu ne l'a pas complètement dévasté, mais l'air est irrespirable. J'avance à pas lents, toussant et les yeux en feu. C'est en entrant dans le salon que je remarque que la maison est entièrement vide.

Je sors en courant et Carter me prend dans ses bras.

— Calme, Alleb, calme... il faut partir d'ici.

— Mais mon père...

— Il... il doit déjà être mort...

— Comment peux-tu dire une chose pareille! m'écriai-je.

Les larmes inondaient mes joues, creusant des sillons dans la saleté et la cendre recouvrant mon visage.

C'est là que je vis le miracle. Sur la place publique, les anciens guérissaient les blessés... il y en avait à la fois beaucoup, et terriblement pas assez.

Ils étaient une vingtaine, et avec les anciens, une trentaine. C'était horrible. Tous étaient blessés. Je vis une femme au visage à moitié brûler et un bébé mourant, couvert de brûlures.

Je me précipite vers mon père et me jette dans ses bras. Des traits sont tirés et il semble avoir pris dix ans.

— Que s'est-il passé?!?! je m'exclame.

— Une heure, environ, après que nous aillons envoyé Carter te chercher, Ils sont débarqués. Ils ont mis feu aux maisons et ont prit avec eux tous ce qu'Ils pouvaient apporter. Autant nos récoltes que... nous... les paysans. Ils les ont presque tous amenés. Homme ou femme, ça ne faisait aucune différence. Même les enfants!!! Ils nous ont laissé ici, car il n'y avait plus de place... Mais Ils ont dit qu'Ils allaient revenir.

— Il faut partir!!!

— Mais tu as vu tous ces infirmes?!?! Ma fille, part avec Carter, éloignez vous... Ils ne doivent pas gagner.

— Mais de qui tu parles, de un!!! Et de deux... je ne peux pas t'abandonner!!!!!

Il passa doucement sa main sur ma joue pour en enlever la saleté tout comme les larmes.

— Ma chérie... ta mère s'est battue pendant des années contre ces monstres qui voulaient et veulent toujours, nous mettre à leur service. Tu dois les empêcher de gagner cette guerre. Pour ta mère... pour moi.

— Je ne veux pas te quitter!!!! sanglotai-je.

Nous entendîmes des bruits de sabots et mon père me cacha dans une maison en ruine avec Carter.

— Veille sur elle, jeune homme.

— Oui, monsieur.

Mon père me serra une dernière fois dans ses bras avant de rejoindre la grande place.

D'où j'étais avec Carter, nous avions une superbe vue sur la scène horrible qui se déroulait à quelques pas de nous.

Des hommes montés sur de grands étalons noirs débarquèrent. Ils s'adressèrent directement aux anciens:

— C'est à votre tours maintenant. Dans la charrette!

Les habitants obéirent, mais mon père resta droit, debout devant l'homme qui venait de parler.

Enchaînée [PREMIER JET]Where stories live. Discover now